Run : Trail de Sancerre, allez encore un petit verre ?

Lorsque l’on m’a proposé de rejoindre un voyage presse organisé autour du Trail de Sancerre à une heure à peine de chez moi, je n’ai pas hésité une seule seconde. Pensez-donc, un de mes vins préférés avec du trail au milieu pour éliminer… Comment résister !

Ce qui est plutôt marrant dans toute cette histoire, c’est que depuis que je vis dans la région, je n’ai jamais pris le temps d’aller visiter le village de Sancerre même si on peut plutôt parler de territoire. Je me contentais de toujours dire lorsque l’on m’en proposait lors d’un repas : « oh oui du Sancerre, je veux bien, j’adore ça ». Je ne suis pas une grande buveuse de vin, même si tous ceux qui ont suivi mes réseaux sociaux ce week-end-là ont pu légitiment en douter. Je bois lors d’un grand repas, je connais quelques noms mais je n’ai pas été élevée dans la culture du vin. Sincèrement je m’y suis mise lors de ma première vie professionnelle où j’ai eu la chance de pouvoir dîner à des grandes tables de la gastronomie française où il aurait été pêché de boire de la Badoit pendant tout le repas. Je sais que j’ai eu la chance également de boire de grands crus, et de me dire « ah ouais là il se passe un truc différent ». Mais j’en suis au stade où je peux dire « j’aime » ou « j’aime pas » et je ne fais pas semblant d’utiliser des mots et des expressions que je ne maîtrise pas.

La Maison des Sancerres pour rentrer dans le vif du sujet tout de suite !

A la base j’avais prévu de m’engager sur le 35 km, la « magnum » (rien à voir avec le moustachu d’Hawaï !) mais lorsque j’ai reçu le programme, j’ai très vite compris que la raison devait l’emporter et c’est sur la « Fillette » que je me suis vite fait reportée. Non, ne commencez pas à hurler, Fillette n’est pas synonyme de course de filles, la course est mixte évidemment. L’organisation fait là aussi référence à une mesure utilisée dans le vin, fillette c’est pour une bouteille de 35 centilitres. Il y a un format encore plus court, la Démarrante, qui fait 8 km. Vous l’aurez compris, tout le monde quelque soit son niveau peut trouver de quoi s’occuper et il y a même un format pour les enfants, comme ça tout le monde il y est content !

Puisque je vous dis tout, j’ai donc eu la chance de profiter d’un accueil presse qui pour une fois n’était pas destiné à des journalistes de trail mais avant tout à des journalistes et bloggeurs Vin, cuisine et Life Style. Et ça m’a fait un bien fou j’avoue de prendre un peu l’air intellectuellement parlant. Le problème quand tu bosses dans un univers précis, c’est que tu vois toujours les mêmes têtes… Que très vite tu entends toujours les mêmes histoires… et moi j’ai besoin de nouveauté pour stimuler ma curiosité. Je trouve toujours passionnant de rencontrer des profils différents, de découvrir des parcours différents et là j’ai été particulièrement gâtée. Très vite, on attaque fort avec la découverte de la Maison des Sancerres qui réussit l’exploit de proposer des animations qui plairont autant aux parents qu’aux enfants. J’ai appris pleins de choses sur le terroir, l’histoire géologique de Sancerre et j’ai surtout découvert quelque chose que mon piètre niveau œnologique ne me permettait pas d’envisager une seule seconde : on ne peut pas parler du Sancerre mais bien des Sancerres.

Récolte 2019 in progress…

Je ne vais pas vous faire un cours de géologie, moi les cailloux s’ils n’ont pas de carat, je m’en fous, mais je vais vous le faire court : Les terres blanches correspondent aux marnes argilo-calcaires du Kimméridgien (le Jurassique supérieur donc environ – 150 millions d’années avant notre ère), les caillottes et les griottes aux terroirs calcaires, les terres siliceuses du Tertiaire sont plus simplement désignées par les cailloux ou les silex. Ce qui est le plus fascinant dans toute cette histoire, c’est de trouver au sol parmi les vignes en plein milieu de la France des fossiles marins par centaines, preuves éternelles du passage de la mer sur nos terres. Sans être vigneron de père en fils (et filles évidemment) depuis 50 générations, on comprend aisément qu’avec une telle variété de sols sur un si petit territoire (3000 hectares), d’une parcelle à l’autre, le vin n’aura pas la même saveur.

Les différents types de sol pour tenter de s’y retrouver…

Mais ce serait nier le travail et la main de l’homme sur le résultat final. Samedi matin, un vigneron dont je n’ai hélas pas noté le nom mais promis je vais le retrouver, a eu l’idée géniale de nous faire déguster trois vins, même année et même terroir, puisque les trois parcelles sont l’une à côté de l’autre, on ne peut même pas évoquer une exposition différente. Trois vins qui pourtant se sont révélés vraiment différents même à un palais aussi peu initié que le mien. Il ne faut donc pas hésiter à jouer le jeu des dégustations, à faire la route des vins, à goûter pour trouver celui qui vous conviendra le mieux parce que vraiment de l’un à l’autre les méthodes de conservation, d’assemblage et j’en passe, changeront la donne du tout au tout.

Ouais j’ai tout goûté ! J’ai été super sérieuse…

Pour en revenir au trail, aucun doute là-dessus le 15 me suffisait bien ! Pour résumer le truc, cela tient des montagnes russes puisque vous passez un peu votre temps à grimper un coteau pour mieux le redescendre ensuite. Avec un peu d’entraînement tout se fait en courant même si là mon niveau d’alcoolémie ne me le permettait pas ! Que voulez-vous, moi on m’a appris que cracher c’est péché, et que jeter c’est gâché… Mais l’avantage non négligeable de cette légère euphorie c’est que je n’ai pas vu passer le temps sur le parcours. Nombreux points d’eau donc dans l’absolu on peut partir les mains dans le short même s’il faut se méfier du soleil qui peut être traître avec les sols calcaires blancs justement. Je n’ai qu’un reproche à faire : une table dégustation aurait été la bienvenue pour rester dans le thème. Bon il y avait du vin au départ, du vin à l’arrivée, du vin pour vous récompenser… On ne peut pas dire que le traileur n’a pas été hydraté mais je n’aurais pas dit non un petit coup de rosé pour terminer, surtout que la fin nous réservait une grimpette en mode « les mains sur les genoux » d’un fort joli gabarit.

Même les vignerons portent des Hoka dans ce pays-là !

Vous l’aurez compris, j’ai passé un week-end parfait avec la météo parfaite, un trail parfait grâce au boulot d’une équipe de bénévoles parfaite, des collocs de voyage presse parfaits et passionnants… Inutile de vous dire que la date est déjà notée dans mon calendrier l’année prochaine !

Côté tourisme

Comme toujours on pense au site de l’Office du Tourisme ici pour organiser son séjour.

Pour se loger : il existe de nombreux hôtels et la météo au rendez-vous cette année permettait sans problème d’envisager le camping en mode barbecue rosé. L’offre en chambres d’hôtes et autres gîtes est suffisamment large pour trouver son bonheur.
Testé et approuvé le Panoramic est le nouvel établissement de Sancerre, né du désir d’une famille de vignerons d’offrir à ses visiteurs un hôtel répondant aux critères actuels avec des chambres modernes et toutes en lumière avec la vue sur les vignes. Piscine chauffée et futur spa annoncé pour l’année prochaine si les travaux se passent bien. Vous êtes à 500 m de la ligne de départ. Attention pour les « gluten free » pour le petit déjeuner, rien n’était prévu question céréales mais pour les becs salés, les œufs brouillés étaient parfaits !

Pour se régaler : là encore la région offre de nombreuses tables, vous devriez trouver votre bonheur à n’en pas douter. Parmi toutes les adresses, j’en ai deux en mode gastronomie pour vous offrir un week-end parfait

  • La Tour à Sancerre où Baptiste Fournier, qui a fait ses classes chez Guy Savoy et Alain Passard (on retrouve sa touche dans le traitement des légumes, juste exceptionnel), vous offrira une belle balade avec un menu dégustation mets vins qui reste une des plus belles options pour se laisser guider.
  • Momento à Bué, repris récemment par un jeune couple, franco-mexicain qui se sont rencontrés en France avant de partir à New York ouvrir leur propre établissement. Elle est en cuisine avec une formation à l’Institut Paul Bocuse avant de rejoindre les cuisines d’Hélène Darroze. Lui chef de rang et sommelier est en salle.

Dîner parfait à la Tour… Je ne prends des photos des plats que pour les garder en souvenir mais je partage juste celle-là parce que j’ai vraiment adoré cette entrée et pour vous donner envie d’y aller !


A boire : loin de moi l’idée de vous faire une sélection je n’ai pas le niveau et les connaissances alors j’ai demandé à mon ami Xavier Thuizat, sommelier réputé du Crillon une mini sélection

  • Vincent Pinard (non ça ne s’invente pas !) à Bué
  • Vincent Delaporte à Sancerre
  • Vacheron à Sancerre qui est passé parmi les premiers en agriculture biologique et en biodynamie

A faire : une croisière sur la Loire avec dégustation évidemment ! Embarquez à bord du Raboliot, une toue sablière traditionnelle, un bateau à fond plat quoi 😉. Non seulement vous passerez un bon moment mais surtout vous ferez la connaissance de Sylvain le capitaine qui mérite à lui tout seul de prendre deux heures de son temps pour venir écouter ses histoires, plus truculentes les unes que les autres. Vous savez ce que je me suis dit ? Il faut absolument que Guillaume Canet vienne le voir et cet homme aura le même destin cinématographique que Joël Dupuch l’ostréiculteur des Petits Mouchoirs !

Un conseil : venez faire la foire aux vins de Sancerre début juin qui reste une bonne solution pour déguster et découvrir le Sancerre qui vous convient le mieux et n’oubliez pas, un Sancerre gagne à être gardé en cave quelques années alors si vous avez la chance d’en avoir une, n’hésitez pas à planquer quelques bouteilles pour les ressortir dans 5, voir 10 ans, vous ne devriez pas être déçu !