Nouvelle venue dans la gamme Saucony, la Switchback Iso se destine aux adeptes de la course nature, à la recherche d’un modèle réactif à faible drop (4 mm) pour des entraînements plutôt dynamiques.

Le système de laçage BOA est la première chose qui saute aux yeux sur la Switchback. Force est de constater que, loin d’être un simple gadget, ce dispositif est un vecteur incontestable de confort et de performances. Que celui ou celle qui n’a jamais eu besoin de serrer, desserrer, resserrer ses lacets pour que la sensation dans le pied gauche soit exactement la même que celle dans le pied droit, lève le doigt ! La molette de réglage BOA est tellement précise qu’elle permet un réglage au … micron (ou presque) de manière très progressive. Cerise sur le gâteau, les lacets ne risquent pas de se défaire en courant …

Ce laçage optimal n’est pas le seul argument de confort. La semelle intérieure plate sans aucun rebord, le chaussant souple sans être lâche, la toebox raisonnable, mais qu’on aurait pu désirer un peu plus large) et le concept IsoFit d’autoadaptation à la morphologie du coureur contribuent à la sensation « cette chaussure a été conçue exactement pour mes pieds ». Et s’il fallait ne retenir qu’une chose de ce test, ce serait sans doute cela. Sensation que les kilomètres ne dégradent pas, bien au contraire, plus on avance, plus on se sent bien en Switchback.
Avec ses 4 mm de drop et son peu d’amorti sous le talon, on pourrait craindre que la Switchback Iso soit réservée au marché de niche des coureurs minimalistes. Ce serait faire totalement fausse route !

Route … pour laquelle elle n’a pas été dessinée. Sa surface de prédilection sont les sentiers ou tout autre revêtement assez souple. C’est dans cet univers, qu’elle s’exprime et se lâche. Sa semelle Everun offre une réactivité impressionnante sur l’avant et elle joue avec le sol pour offrir la protection juste suffisante. Tel un animal sauvage, elle se révèle à l’aise en pleine nature. Le contraste est d’ailleurs saisissant lorsqu’on emprunte un bout de bitume pour rejoindre la forêt. On a l’impression qu’elle attendait son heure et piaffait avant de se lâcher.
Le cramponnage est adapté à la course nature, il ne faut pas lui en demander plus. Je n’utiliserais pas la Switchback Iso en montagne, clairement. Sur route, il ne s’avère pas gênant. Lorsque le sol est trempé, la chaussure ne se révèle par traîtresse.
La Switchback Iso offre une protection latérale et frontale de bon aloi. Sans parler de pare-pierre, on évoquera des renforts permettant de courir en sécurité sur des sentiers où l’on peut croiser des racines affleurantes.

On a parlé confort, dynamisme, reste à examiner la stabilité. De ce côté-là, rien à dire. La semelle plate et le faible drop y contribuent largement ainsi que la taille basse de la chaussure qui libère bien les chevilles et leur permet d’évoluer selon tous leurs axes de liberté.
De prime abord, la Switchback semble légère mais ce n’est qu’une impression, sans être lourde pour autant, avec ses 275 g. C’est donc une chaussure qui s’adresse à une très large gamme de coureurs, de tous poids et de toutes corpulences, si tant est qu’ils privilégient le dynamisme au confort douillet sous le talon. Le prix (affichée à 135 €) est raisonnable pour un modèle de ce type embarquant plusieurs technologies innovantes.
Verdict : évidemment, à titre personnel, j’adore 🙂 Faible drop, confort absolu, réactivité maximale, souplesse … que demander de plus. Mais, au-delà de mon avis personnel, je pense que c’est une chaussure très intéressante qui manque un peu sur les étals en ce moment, centrée course nature et conçue pour tirer le maximum de la surface d’évolution afin d’optimiser la performance. Bref, je vous en conseille l’achat sans aucune restriction.