Run : LyonSainteLyon 2010… On ne tournait déjà pas rond !

La Saintelyon fut mon premier long trail et si un jour j’ai le courage de republier le texte, vous découvrirez surement surpris que je n’avais pas du tout mais alors pas du tout accroché à cette course. Alors qu’est-ce que je suis revenue la courir mais surtout me lancer dans l’aller-retour de cette course folle, un hiver gelé et enneigé ? Je m’en vais vous le raconter.

 

Flashback (première participation) : j’explique au père de mes enfants le système des bus qui emmènent les coureurs sur la ligne de départ à St Etienne et là j’ai le droit à un « tiens ça me surprend qu’il n’y ait pas 2 ou 3 cinglés (bon en vrai il a dit « con » mais on ne sait jamais, si des enfants me lisent…) pour y aller en courant plutôt ». Je me renseigne et je découvre que bien entendu ces cinglés existent bien, ils sont même deux et ils s’appellent Arthur et Biscotte (c’est pas leur vrai non hein ?). L’idée se coince dans un petit coin de mon cerveau dérangé et reste là bien tranquille. 2010, quelques semaines à peine avant la course, l’attachée de presse me contacte et me demande si je veux suivre la course. J’ai d’abord refusé sa proposition mais le petit tiroir s’est rouvert insidieusement. Une petite recherche sur internet me permet de trouver facilement le site de celui qui a pris la relève dans l’organisation du off. 24h de réflexion plus tard, je le contacte, je confirme ma présence auprès de l’attachée de presse non plus en suiveuse mais en coureuse et roule ma poule. Je voulais mon ultra de remplacement de l’UTMB avorté à St Gervais versus CCC, très beau pas cher, je l’ai trouvé !

 

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C’est eux les « crétins » qui allaient devenir des nains…

J’ai toujours rêvé d’un off, un vrai, la course des ultras par excellence à mon humble avis. Vous êtes là pour le bonheur de courir, aucune concurrence entre coureurs puisque vous partez à 8 et vous devez arriver à 8. C’est vrai j’avoue le sérieux d’Arthur dans la préparation de cette course me rassure énormément. Après tout, je vais lui confier 68 bornes au garçon tout de même ! Mon petit souci c’est que j’ai donc 2 marathons prévus dans les 3 semaines qui précèdent et en plus je trouve le moyen de pas être raisonnable pour le dernier. Du coup ma prépa va se limiter à du repos et des sucres lents en tout genre pendant une semaine. De toute façon avoir recouru aussi vite et aussi longtemps pour moi a laissé des traces… J’ai même retrouvé le bonheur des courbatures, c’est dire !

 

Je pars donc vendredi soir pour Lyon où je vais dormir pour être bien à l’heure le lendemain matin au rendez-vous. La petite famille vient normalement le dimanche pour venir m’attendre, ce qui est tout à fait exceptionnel pour moi. Enfin ne rêvons pas non plus, la vraie motivation est de revoir un copain expat de passage dans sa ville natale, moi je suis un peu en option. Faut pas pousser non plus… Maintenant, avec le recul, vu mon état du dimanche après-midi, je suis bien contente qu’il soit venu en France pile poil à ce moment là le garçon ! Rien que la traversée de la gare de la Part Dieu était inenvisageable pour moi ou alors vautrée sur un chariot à bagages avec une bonne âme pour me pousser…

 

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La joyeuse bande ! 

Dîner seule au restaurant de l’hôtel avec encore et toujours des pâtes, ambiance VRP dépressive à la dérive et alors que j’envisage le suicide à la mousse au chocolat chimique, j’en profite pour lire l’article nous concernant, publié dans le Progrès. Très très bonne idée cet article parce que beaucoup de coureurs pendant l’officiel connaissaient ce projet de doux dingues et m’ont encouragée. Nuit sans souci, je n’ai même pas vu le 2ème épisode de NCIS c’est dire ! Toutes mes petites affaires sont prêtes, mes 2 sacs, mes vêtements, wouah je m’épate ! Attendez, j’ai même 2 soutiens gorges ! Ok j’ai oublié mes semelles ortho (j’en portais à l’époque mais ça c’était avant !) et j’ai 136 km à courir… Même pas grave ! Je ne peux pas avoir bon à tous les coups non plus, et puis si j’avais tout à chaque fois je ne serais pas moi non plus. Après un bon petit déjeuner, en route pour le palais des Sports où nous avons tous rendez-vous. C’est bizarre d’ailleurs de découvrir comme ça des gens avec qui vous allez passer un peu plus de 11h (temps prévu pour ce off) sauf que finalement j’en connais un sur le lot, un copain de mon pote Sylvain avec qui j’avais déjeuné pendant mon séjour UTMB. Et comme il est en short, on ne peut pas le louper, j’ai nommé celui qui allait devenir le légendaire Jean-Michel Touron ! Ils sont 2 d’ailleurs à être en court. J’en frissonne encore… Nous avons donc : Arthur, Christophe, Kilian (le mien, pas l’autre !), Thierry, Reynald, Jean Michel et Pierre. Ça nous fait donc 7 garçons, 1 fille, de la neige… Vous voyez où je veux en venir ? La folle équipée de Blanche Neige et les 7 nains est donc lancée en direction de Saint Etienne ! Je crois qu’à ce moment là, leur plus grande inquiétude n’est pas de faire 138 bornes mais bien de savoir qui va se trouver baptisé Simplet dans mon futur article !

 

Demandez le programme !

 

Certes c’est un off mais tout est bien organisé par Arthur et Biscotte qui ont fait le off tous les 2 l’année précédente. Le parcours est parfaitement reconnu, de toute façon les locaux pourraient le faire les yeux fermés puisque d’habitude ils font ça la nuit ! 4 arrêts sont prévus avec un déjeuner à Soucieu-en-Jarrest avec possibilité de se ravitailler à la boulangerie ou la supérette du coin et surtout un arrêt top à Sainte-Catherine avec boissons chaudes prévues par le papa d’Arthur qui assure aussi le suivi de nos sacs pour St-Etienne. Bref du top de chez top ! Et c’est parti pour ce qui va être un de mes plus grands souvenirs de coureuse à ce jour. Ce off, c’est le genre de chose à s’offrir quand vous avez besoin de vous réconcilier avec la course à pied. Et histoire d’achever le tableau, il y a un soleil radieux qui va me faire regretter d’avoir aussi oublié mes lunettes de soleil. Le rythme est parfait et je suis contente parce que j’arrive à suivre sans souffrir. Ça papote, on repère les endroits qui vont être difficiles à négocier au retour, je m’amuse à reconnaître des endroits que j’avais vu dans la nuit la première fois comme le fameux ravito à Beaunant. C’est là qu’avec Philippe alias Pink Runner, nous étions partis sur l’idée d’accrocher la sainte de bronze en 8h20 et c’est là 3 min plus tard devant la côte que nous avions compris qu’il n’en serait rien ! Je retrouve même le petit escalier où je m’étais échouée lamentablement… Oh que c’est marrant de voir ça de jour ! Oh que ce sera beaucoup moins marrant de voir ça de nouveau de jour le lendemain… Mais nous n’en sommes pas encore là !

 

 

La progression se fait tranquillement mais sûrement et je ne vois pas le temps passé. C’est dingue quand j’y repense mais ces 11h et quelques minutes de plus sont passées comme dans un rêve. Moi qui pourtant n’aime pas le froid, je n’en souffre pas. La neige est fraiche mais c’est finalement jouable même si tu sens que tu ne battras pas ton record de vitesse dans de telles conditions. Et surtout les paysages sont top ! Mais pourquoi, vraiment pourquoi ils organisent cette course la nuit… Je me posais déjà la question la première fois que je l’ai faite mais là j’ai eu la confirmation que faire ce parcours de nuit est tout simplement stupide. Les vues sont splendides et les Alpes nous ferons même l’honneur d’apparaître au loin (ok on n’a pas vu le Mont Blanc mais presque !). Comme je ne connais pas le parcours ou très peu, je me laisse porter par le petit groupe. Nous avons tout de même eu un débat passionné et passionnant sur la VMA du pingouin… Tiens ça m’apprendra à raconter mes petites histoires ! Je crois que ça me suivre toute ma vie cette histoire ! Nous avions l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux et maintenant il y a la femme qui courait avec les pingouins !

 

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Humour de pingouins… « mais si on voit le Mont Blanc au loin ! »

Je suis sur un petit nuage de neige en tout cas et je n’ai jamais vu passer 68 km aussi vite. Enfin non, pour être tout à fait honnête, les 4 derniers km dans St Etienne sont pénibles, je commence à fatiguer et j’ai faim ! Mon dieu que j’ai faim… Je ne pense qu’à une chose : manger ! Je me traîne à l’arrière du petit groupe et je commence à m’inquiéter pour mon retour. Et soyons honnête, après ces km dans un paysage top, la zone industrielle de St Etienne ne fait pas triper des masses ! Histoire de bien m’achever, je tente de boire mais je n’arrive pas à ouvrir ma gourde : le bouchon est gelé… pas de souci, je l’enlève et là je découvre que j’ai un super granité dedans… J’aime le milk-shake mais les fesses au chaud dans un mac do !

 

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Bon y avait de la neige… 

Arrivée enfin, je n’y crois pas… Photo souvenir sous l’arche que je repasserai dans peu de temps, petite interview de notre GO du jour par le speaker et réponses aux coureurs présents qui s’inquiètent, à raison, de ce qu’ils vont vivre. Je récupère mon sac, merci le papa d’Arthur et direction la salle de presse. Que c’est bon ce statut privilégié… J’avoue, ce n’est pas bien de le dire mais d’être là dans une petite salle bien chauffée sans trop de bruit c’est juste du bonheur. Mon dossard m’attend déjà (l’orga avait eu la gentillesse de retirer pour tout le groupe les dossards pour nous éviter l’attente) et quand je vois la queue qu’il y a dans l’autre hall j’en suis sacrément chanceuse. L’organisation avait mis en place un nouveau système et il n’y a pas à dire, ça ne fonctionne pas. Heureusement ils trouveront une autre solution pour les années suivantes. Il est vrai aussi, pour sa défense que beaucoup de coureurs sont arrivés beaucoup plus tard sur le site, certainement pour éviter d’avoir froid pendant l’attente et cela change totalement la donne. J’embarque Jean Michel, et Sylvain (Bazin off course, il n’y a qu’un Sylvain, le seul et l’unique !) déjà arrivé, pour un festin chez Quick mais dans mon empressement de manger quelque chose je fais une erreur de taille : je ne me change pas tout de suite. Je vais finir mon dîner en grelottant ce qui est juste stupide de ma part. Mais cela m’a valu un certain succès au resto… Du genre « on a vu une folle qui mangeait des frites, pleine de neige sur ses guêtres, parait même qu’elle est venue de Lyon en courant ! ».

 

Retour rapide à la salle de presse pour ma deuxième tenue. J’ai déjà prévu de plus me couvrir afin d’affronter la nuit. Mais je fais ma première bêtise d’une longue, trop longue liste : je mets 2 collants longs l’un sur l’autre, un skin pour la compression et un mizuno qui doit me tenir bien chaud. Je vous le dis tout de suite pour aller plus vite, jamais je n’aurais dû faire ça ! Je connais les 2 et ce ne sont pas eux qui sont responsables de mes ennuis futurs, c’est le fait de les avoir enfilés l’un sur l’autre. Je ne sais pas comment mais les coutures vont frotter et je me suis retrouvée à l’arrivée avec la peau de la hanche droite à vif. Je ne vous dis pas la deuxième partie de course… Je regrette une seule chose à ce jour, ne pas avoir pris le temps de m’asseoir, d’avoir posé le skin pour garder le mizuno tout à fait suffisant puisqu’il n’a pas fait aussi froid que je le craignais et qu’il est vraiment efficace en plus. Mais voilà comme souvent pendant une course, je ne touche pas à ma tenue par paresse et je le regrette amèrement. Par moment je me désespère moi-même… Alors que le tas de vêtements repose en vrac par terre, je me demande ce qui peut sentir aussi mauvais et je finis par comprendre : ça vient de moi, enfin du tas de fringues l’odeur… Ils ont du apprécier mon départ du Quick mes voisins de table !

 

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En bas j’ai décidé que de toute façon vu l’état de mes pieds je ne pouvais pas faire pire que ça et je décide de porter des chaussettes classiques de mon cousin le fondateur d’archiduchesse, avec mes guêtres léopard c’est du meilleur effet ! Elles sont violettes et assorties aux coutures de mon collant ! Je n’arrive pas à me reposer et je fais une autre grossière erreur : alors que je suis prête, je traîne pour emmener mon sac qui repart vers Lyon… Il a fallu attendre de très très longues minutes pour réussir à mettre les sacs dans les foutus bus. Mais pourquoi n’y a-t-il pas des camions et 2 personnes qui jettent tout ça là dedans ? Comme je ne suis pas la seule à avoir trainé, les esprits s’échauffent. On voit tous les minutes qui défilent et l’heure du départ qui se rapproche à grands pas. Enfin le sac est jeté dans ce foutu bus et je repars à fond les ballons, un peu de fractionné… pour essayer de revoir des copines avant de partir. Evidemment elles sont parties, comme tout le monde d’ailleurs ! Un pipi de dernière minute et je fonce sur la ligne pour prendre le départ. Je n’arrive même pas à réaliser dans quoi je m’embarque… Pourtant je n’ai jamais été aussi au courant de la situation puisque j’en viens. Bonne surprise tout de même, mes jambes fonctionnent, pas encore persuadée qu’elles m’emmèneront au bout mais elles avancent. Seul gros regret, mon arrivée trop tardive ne m’a pas permis de partir avec les copains. Je sais qu’ils ont tous un niveau supérieur au mien et qu’ils traceront leur route ensuite mais ça m’aurait fait plaisir de revoir la joyeuse petite bande avant le saut dans l’inconnu.

 

Jusqu’à St Christo, tout va bien mais je sais que c’est après que les réelles difficultés commencent. Ah oui j’oubliais, je regrette aussi un truc : Pierre nous avait préparé des stickers à apposer sur nos sacs, déjà pour que l’on se reconnaisse pendant la course et que pour les autres nous reconnaissent aussi mais voilà à arriver en retard je l’avais raté ! Mais je suis une sacrée vernis puisque Pierre apparaît comme par miracle. Je peux donc récupérer mon signe distinctif et surtout continuer ma route accompagnée par quelqu’un qui connaît très bien le parcours. Nous avançons à notre rythme mais je sens déjà que la fin va être un peu compliquée pour moi. J’ai l’impression que ça monte tout le temps ! Mais ce n’est pas possible, je ne suis pas autant descendu dans l’autre sens… Je n’ai pas de cardio comme d’habitude mais aucun doute là-dessus, je monte en pulsations. A Saint Genoux, j’explose littéralement : plus aucune énergie, l’envie d’en finir là tout de suite maintenant. Marre d’être là, pas envie de faire un mètre de plus… Quand je calcule l’heure d’arrivée probable à ce rythme, j’en ai la nausée. Je sais que mes prévisions ont explosé et je n’en peux plus, un point c’est tout. Je laisse filer Pierre en lui disant que j’abandonne et je me dirige vers un petit groupe de coureurs regroupés dans une grange qui attendent eux aussi de rejoindre le bus des abandons. Je m’allonge sur un banc, juste pour me reposer un peu. Les entendre parler me fait prendre conscience d’une chose : je ne suis pas blessée ! Je ne souffre pas plus que ça, je suis juste vide de toute énergie mais je suis encore en vie non ? Ok, mon genou droit me fait quand même souffrir et faire un sprint me serait impossible mais on ne parle pas d’un 400m sur piste là non ? Du coup, j’ouvre mon sac, j’attrape mon lecteur MP3, ma genouillère et mon sachet de m&m’s. Le prochain ravito est à 7 km il parait, je vais tout de même bien être capable de faire 7 km non ? C’est une Parisienne ! Je peux faire une Parisienne quand même ? Et mes enfants ! Ils vont venir me chercher à l’arrivée pour voir quoi ? Leur mère qui rend son dossard ? Une des seules fois de ma vie où j’ai mes enfants à l’arrivée d’une course j’envisage d’abandonner alors que je ne suis pas blessée ? Et même si je souffrais, combien d’amis coureurs ai-je vu finir en puisant au fond d’eux même pour passer cette foutue ligne d’arrivée. Alors oui, je vais mettre un temps vraiment pas brillant mais je vais finir coûte que coûte cette foutue saintelyon, non de là ! Je dois être à Lyon avant 15h, ce serait un monde si je n’arrivais pas à finir et de toute façon il faut bien un dernier sur toutes les courses, si c’est moi pour 2010, et bien ce sera moi et pis c’est tout. Je ne pense pas que cela fera les gros titres du 20h le soir même et qu’on me jettera des cailloux en me criant « Shame » dans les rues de Lyon… Sans compter que nous sommes quand même le week-end du téléthon et que moi j’ai la chance de pouvoir courir et marcher. Sans parler que je dois faire honneur à ma région qui est déjà gâtée avec une miss France fraichement élue (je sais, j’ai reçu un sms de mon opérateur en pleine nuit pour me l’annoncer !). David Ghetta vient à mon aide et à défaut de courir vite, je vais marcher vite. C’est fou parce que j’arrive même à doubler des coureurs. Soucieu est enfin là et j’ai déjà décidé de m’arrêter peu de temps, juste pour attraper du thé chaud. J’ai de quoi manger dans mon sac de toute façon et plus je le vide, plus il est léger !

 

Alors que je repars en mangeant ma barre je croise un monsieur qui rentre de la boulangerie tout en mangeant un croissant. Je lui dis en rigolant que ce qu’il mange doit être meilleur que ce que je mange. Spontanément il me propose un de ses croissants ! Les gens sont quand même adorables ! Quelques minutes après j’entends une voix derrière moi et surgit Kilian (le mien, pas l’autre !), un de mes 7 nains. Ah ben mince alors qu’est qu’il fait là ? Moi qui croyais fermer le convoi, finalement il n’en est rien. C’est bête à dire mais de savoir que nous allons être deux pour finir ça me redonne la pêche. Apparemment il était dans le même état moral que moi et il a lui aussi failli sauter dans le bus.

 

Et voilà comment je vais finir ma balade entre Saint Etienne et Lyon accompagné de celui qui m’a juste dit : « ben ce qui est sûr c’est que le prénom ne fait pas le coureur » ! L’idée est simple : ne plus prendre aucun risque pour reprendre la course quand c’est réellement possible sans risquer une figure à la Brian Joubert. On n’en est pas arrivé là pour finir à quelques km de l’arrivée avec une entorse ! Dernier ravito, re thé et surtout dévorage de pim’s (enfin leur copie mais là je vais vous dire j’ai tellement faim qu’ils me vont très bien !). Je crois pouvoir dire que j’en ai mangé l’équivalent d’un paquet… Ah plus question d’épluchage délicat genre je décolle la confiture après avoir lécher le chocolat avant de déguster la génoise, non là, clairement ça tient du gobage pur et simple ! Et c’est reparti pour la fameuse côte, celle qui m’avait laissé sans voix lors de mon expédition l’année précédente. Mais comme le dit si bien un grand philosophe coureur : « ben quand ça monte, ça finit toujours par redescendre ! ».

 

Nous allons papoter quelques temps avec des coureurs très perplexes devant notre petite expédition de la veille et ça m’amuse d’autant plus qu’ils travaillent tous en psychiatrie… Ah la descente ! Allez c’est reparti, on court. J’ai négocié avec Kilian, tant que ça descend on court. Et là premier ralentisseur, il marche ! « ben quoi ? ça monte non ? ». Mais c’est qu’il est joueur le bougre ! Allez les quais sont là enfin et pauvre idiote que je suis, je pensais que nous emprunterions le même passage qu’il y a 2 ans. Que nenni ! Ils nous embarquent le long des quais où ça patine toujours et même sur des tronçons où nous avons juste 50 cm pour marcher… Quand vous êtes super fatigué, je trouve ça totalement déraisonnable mais bon. Enfin les quais du Rhône et le fameux parc qui me parait grand comme celui de Versailles ! Les photographes sont là pour immortaliser l’instant et je leur dis qu’ils ont le temps de bien cadrer vu notre vitesse. L’un des deux me répond d’ailleurs en se marrant : « ah c’est sur là, avec vous, ça ne risque pas d’être flou » !

 

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Enfin le fameux tapis bleu et hop on court. C’est tout bonnement ridicule comme réflexe… C’est le réflexe pavlovien du coureur, tu lui fous un tapis devant lui il ne peut pas s’empêcher de courir dessus pour faire son intéressant, genre je marque mon territoire. Mes enfants sont là, c’est fini, nous sommes tous finishers de la Lyonsaintelyon ! Je récupère mon sac et j’attrape un bout de pain. Ce n’est pas tout ça mais moi je ne suis pas d’ici, je dois prendre une douche pour être présentable pour le déjeuner qui m’attend. 3 du groupe sont là assis par terre, épuisés eux aussi. On l’a fait, on a réussi notre pari et même si le retour ne s’est pas fait tous ensemble, je crois sincèrement que l’effet groupe a fonctionné à plein régime.

 

Conclusion de cette aventure :
– Le off c’est trop bien ou comment se réconcilier avec la course à pied en 11h !
– J’aime courir de nuit mais seulement quand c’est la fin d’une étape ou alors dans d’autres conditions qu’entourée par 11000 coureurs. Définitivement la magie de la Saintelyon n’opère pas sur moi. J’aime de plus en plus les trails mais pour moi ça doit rester quelque chose à taille humaine.
– Avantage non négligeable : quand tu cours à la fin du peloton, aucune bousculade avec les relais, ils sont aussi lents que toi et surtout aucune bousculade aux ravitos comme la dernière fois. Sans parler de mon sac qui m’attendait tout seul à Lyon !
– Cette course m’a permis de rencontrer 7 mecs super que j’ai rebaptisés très vite « le Roi Arthur et les chevaliers qui ne tournent pas rond » ! Messieurs, ça a été un honneur de partager ces moments avec vous.
– Je suis la première féminine à avoir bouclé la LyonSaintelyon et ça j’en suis très fière, quel que soit le temps qu’il m’a fallu pour y arriver. C’est sûr que ça ne me permet pas d’avoir une table chez Bocuse quand c’est complet mais pas grave, la soupe VGE c’est hyper surfait !