Run : Aleks ou le défi réussi (par Elisa)

Depuis quelques temps, Aleks est en mode « objectif défi JCPMF 7,5km » pour le 25 juin 2016. Nous communiquons beaucoup concernant sa préparation et ses motivations. Pas de news pendant 12 jours par message et sa page Garmin est dormante. Un petit message et là, tout s’écroule ! Une grosse fatigue mentale alimentée par une cascade d’émotions personnelles pas très réjouissantes avec une sauce cigarettes par-dessus, vous voyez le tableau ?

 
Nous sommes le 17 juin lorsqu’elle retourne voir l’hypnothérapeute grâce à qui elle a arrêté de fumer il y a quelques années. Elle se sent nettement mieux mais puisqu’elle s’est entraînée par intermittence depuis quelques semaines, elle abandonne le défi ! Oui, vous avez bien lu ! Elle m’annonce qu’elle abandonne. Le défi étant le samedi 25, ça laisse une semaine de « gamberge ». Je prévois donc de l’appeler le jeudi 23 au matin pour prendre la température. Pas la température extérieure, l’été commence seulement et il fait déjà très chaud ; je voulais juste tâter le terrain d’un éventuel défi au mental.
Mardi 21 juin : Aleks m’annonce qu’elle se lance finalement. Qu’elle ira à son rythme et qu’elle a pour seul objectif la ligne d’arrivée. Quel rebondissement ! Je suis tout euphorique à l’idée qu’elle passe ce cap mental et qu’elle découvre encore une des facettes du monde du sport.

 
Jour J : Aleks est seule à son défi car Chéri-Chéri accompagne leur petit au dernier jour du mini tennis. Je ne lui dis rien. Je grimpe dans le Barbie’s van et je file direction le Parc des Evaux à Onex (dans le Canton de Genève). Aleks prend le départ à 8h30. C’est-à-dire avec une heure d’avance. Elle souhaite éviter la foule et la chaleur. Elle part donc avec les personnes qui sont là pour soutenir la Ligue Contre le Cancer. Les jalonneurs ne sont pas tous en place alors elle fait quelques demi-tours quand elle croise certains des membres de JCPMF (Rappel : Je Cours Pour Ma Forme) qui lui dit qu’elle n’est pas sur le bon chemin. Mais elle s’en fiche, elle s’éclate ! Elle est heureuse ! Elle se réjouit de courir ses 7,5 km. Ce sont effectivement les siens. C’est une distance qu’elle n’a pas encore parcourue mais elle sait qu’elle ira au bout à la force de sa motivation car elle a conscience d’avoir malmené le reste et qu’elle ne peut compter que sur sa volonté. Parfois, elle s’arrête discuter avec des personnes chargées de gérer la « circulation » des coureurs dans le parc. Ça la repose. Puis elle repart. Ravie d’être là. Elle se régale. Elle a l’esprit libre et elle se sent légère.

 

 

Enfin… c’est sans compter certains muscles qui lui rappellent qu’elle ne les a pas sollicités depuis un moment alors ça tiraille. Elle se dit même qu’elle aurait pu faire les 10km. Vous vous rendez compte des étapes mentales qu’elle a passé juste en franchissant cette ligne de départ ? Elle se dit qu’avec sa force mentale, elle pourrait faire, aujourd’hui, le parcours de son éventuel prochain défi. Mais ses muscles, eux, lui chuchotent : « tu es gentille poulette mais il ne faut pas pousser. Remercie-nous de te permettre d’être là et n’en demande pas davantage ! ». C’est alors avec sagesse qu’Aleks entre dans le stade où se trouve la ligne d’arrivée. Ce n’est pas le stade de La Redoute (arrivée du Grand Raid de la Réunion) mais c’est sa Diago à elle ! Elle regarde son GPS qui lui indique qu’elle n’a pas fait 7,5km. Elle décide alors de continuer à courir puis lorsque les chiffres magiques apparaissent enfin sur son écran, des larmes d’émotion surgissent. Une nouvelle émotion fait son apparition. Aleks est fière d’elle, fière de son mental, fière d’être là.

 

Aleks est rouge, mouillée, collante mais je la prends dans mes bras car je partage son émotion. J’en ai à nouveau les larmes aux yeux en écrivant ces mots. Elle réussit à faire ce dont elle ne se croyait pas capable il y a 7 jours de cela. Elle me dit : « dix pour cent de physique, nonante pour cent de mental ! ». Elle s’installe sur le sol tendre de la piste et ne parvient pas à réaliser l’exploit qu’elle vient d’accomplir. Elle a regagné cette confiance qu’elle croyait perdue. « Je radote » qu’elle me dit en répétant sans arrêt ses impressions et son auto-subjugation. Je me délecte de la regarder et de l’écouter profiter de sa victoire. Elle a encore gagné ! Aleks, ça aurait été dommage de ne pas venir, n’est-ce pas ?

 

Vous vous demandez ce qu’est le prochain objectif ? Moi aussi ! (je vous tiens au courant évidemment)