Liwa Challenge 2016 : “Que sait du désert celui qui ne regarde qu’un grain de sable ?”

Citation d’Eric Orsenna tirée du livre « Madame Bâ »
J’essaye de ne pas refaire plusieurs fois le même ultra, déjà parce qu’il y en a pleins partout dans le monde et qu’il serait dommage de ne pas aller explorer les déserts encore accessibles aux « touristes » que nous sommes, mais voilà le Liwa Challenge a quelque chose en plus, un je ne sais quoi qui fait que j’en suis aujourd’hui à me dire « jamais deux sans trois » !

 
Petit rappel à tous ceux qui l’auraient raté, j’ai eu la chance de découvrir ce désert incroyable en 2015 lors de la première édition (séance de rattrapage ici pour les plus courageux !). Forcément, et même si j’avais eu la chance de finir première ex-aequo par indulgence du jury, j’avais toujours en tête ce foutu 200km qui était resté du domaine du rêve inaccessible. J’ai mis énormément de temps à me décider à y retourner et c’est vraiment au dernier moment que j’ai fini par confirmer que je serai de la partie. Plus que la course, c’est la présence annoncée de pleins d’ami(e)s qui forcément a joué un rôle. Entre le trio Pascale, Marie-George et Sidney, mes vieux brisquards Daniel et Baudouin, ma copine Valérie et pour achever de me convaincre Cyrus qui avait réussi à convaincre sa femme Sylvie à venir là participer à sa première course dans le désert, difficile de résister à l’appel de la sirène de l’ultra séjour entre copains au pied d’une des dunes les plus hautes du monde ! Je ne cite pas tous les autres parce qu’en fait je connais 90% des coureurs présents.

 
Qui dit décision au dernier moment dit encore moins d’organisation… Si si, c’est possible ! Je repousse toujours la barre encore plus loin et là, j’ai fait fort comme d’habitude. Pas le temps de commander de la nourriture lyo à l’avance, c’est au supermarket du coin que je fais mes courses. Je te jure, tu regardes mon sac de course, tu te dis que je prépare plus un apéro géant qu’un ultra moi… Inutile de préciser qu’évidemment je n’ai rien pesé à l’avance, que je ne sais même pas si ça tiendra dans le sac, bref, on ne change pas une équipe qui gagne. Histoire de corser le tout, je décide de partir en sandales histoire de voir ce que ça fait d’avoir les doigts pieds à l’air dans le sable. Ok, à la base j’avais surtout prévu de partir avec une paire de chaussures Et une paire de sandales, seulement sur place au dernier moment, il fallait bien se rendre à l’évidence : quand tu es nulle en prépa sac et en anticipation tu assumes au moment de partir le fait que tout ne rentre pas… Du coup je privilégie la nourriture au confort de mes pieds et les baskets resteront dans la valise. Me voilà donc partie à la capitale pour prendre mon avion avec, inutile de le préciser, grève sur le RER A et B (je me retrouve sauveteuse de voyageurs en détresse qui me suivront sagement jusqu’à Roissy telle une guide touristique chinoise), et les Uber qui bloquent les aéroports en klaxonnant. Sinon ce ne serait pas drôle ! J’ai réservé un hôtel dans l’aéroport histoire de pouvoir aller prendre mon avion à pieds s’il le fallait et le petit sachet de fraises tagada sur l’oreiller file directement dans la valise, il sera parfait pour ma course !

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Le côté groupe ne va pas durer très longtemps… heureusement !

Pour des questions pratiques et familiales (je dois être rentrée plus tôt) j’ai géré mon avion toute seule comme une grande avec un vol direct sur la compagnie Etihad que je ne connaissais pas. Alors rien à voir avec la course mais franchement je vous la recommande. Ils font pas mal de vols avec escales pour l’Asie et l’Australie par exemple et proposent même des packages avec un mini séjour à Abu Dhabi qui franchement vaut quand même qu’on s’y arrête 24h, ne serait que pour la beauté de la plage ! Et pour ceux que l’art intéresse, je rappelle l’ouverture prochaine d’une antenne du Louvre dans un bâtiment qui vaudra à lui seul la visite, créé par Jean Nouvel le célèbre architecte. J’enregistre tellement vite que ça en finirait presque par me stresser, et zou je file à ma porte pour envoyer mes derniers mails. Je vais définitivement tomber sous le charme de cette compagnie aérienne puisque j’arrive en plus à squatter une issue de secours sans voisin pour un vol tranquille avec comble de joie, une sélection spéciale St Valentin avec tous les bons classiques du genre… Love Actually, Happy Valentine, vous êtes mes amis ! Bon ok en vrai j’ai regardé « Burnt » avec Bradley Cooper… mon cadeau de la St Valentin en avance à moi tout seule… Et le dernier biopic sur Steve Jobs avec l’excellente Kate Winslet. J’arrive à destination à l’heure, je file passer la sécurité, là aussi très rapidement et me voilà devant les tapis de bagages à vivre ce moment stressant à souhait : « valise, valise, es-tu là ? Si tu es là, tapes deux fois ». C’est d’autant plus stressant que nous sommes seulement 10 passagers du vol à attendre nos bagages, tous les autres ayant filé prendre leur correspondance. Enfin bichette est là, je peux rejoindre mon hôtel pour ma journée de repos avant le départ dans le désert. Pour profiter d’un vol carrément moins cher, je devais arriver 24h avant tout le groupe ce qui, vu mon niveau d’organisation, fut carrément une bonne chose. Avec en face de l’hôtel un supermarché géant, je ne vous dis pas la rigolade. J’ai même fini par acheter des citrons frais pour me faire mon jus matinal spécial détox ! Enfin, j’ai surtout racheté des piles parce que je les avais tout bonnement oubliées, ce qui pour une course entièrement au GPS peut se révéler tout de même utile. Alors que la journée se déroule plutôt tranquillement pour moi, j’apprends que plusieurs de mes petits camarades voient leur voyage se transformer en cauchemar : vol retardé à l’extrême, correspondances ratées, c’est le bazar. Alors que je descends le soir dans le hall de l’hôtel prête à aller rejoindre la troupe à l’aéroport, Michel le big boss de l’orga m’annonce que finalement je peux remonter tranquillement me coucher dans un lit douillet pour cette nuit, le départ se fera demain en fin de matinée. Franchement je plains mes petits camarades de jeu qui vont arriver bien crevés de toute cette aventure…

 
Les retrouvailles ne se feront donc pas à l’aéroport mais dans la salle du petit déjeuner et comme je le prévoyais, un coureur n’a pas sa valise, ce qui était largement prévisible à la vue du big bordel. Direction le désert parce que « c’est pas tout ça » mais nous ne sommes pas là pour faire du tourisme, avec arrêt comme l’année dernière à la station-service où je fais de nouveau le plein de « cochonneries » avec une canette de sprite et une boite de Pringles qui m’attendront sagement sous la tente pour mon retour qui sera forcément triomphant et affamée de trucs régressifs ! Y a pas de mac do dans le coin, alors il faut s’organiser ! Le campement est là et tout de suite il faut s’adapter aux différences par rapport à l’année dernière : plus de grandes tentes de 6 (où au MDS ils rangeraient à l’aise 20 coureurs…) mais des tentes plus petites (enfin petites tout est tout de même très relatif !) où l’on nous demande d’être 2 ou 3. Petite déception j’avoue parce que j’avais un peu en tête de reproduire l’orga de l’année précédente mais très vite compensée par le fait qu’à défaut d’être tous les 6 j’allais retrouver mes 2 voisins de l’année dernière à savoir Daniel et Baudouin. Pourquoi ce choix ? Déjà parce que je les connais un peu mais surtout (je peux le dire ils ne viennent jamais sur le net, ils sont de la génération pigeon voyageur et télégramme alors autant en profiter !), ils ne sont pas bien jeunes mais ne ronflent pas ! Et ça, ça change la vie. Ils font tellement peu de bruit la nuit que je suis obligée de vérifier qu’ils ne sont pas morts pendant leur sommeil (je vous jure que c’est vrai… ça finissait même par tellement me stresser que j’en arrivais presque à regretter qu’ils ne ronflent pas !). Attention, ils ont quand même des défauts ! Baudouin a une vision toute particulière du rangement et a une capacité à foutre te le bordel sur 2m2 qui relève presque de l’art. Daniel est juste un peu tête en l’air et sème sa polaire comme le petit poucet ses petits cailloux. Mais dans l’ensemble la cohabitation se passe très bien, ils enlèvent leurs chaussures à l’extérieur de la tente et s’essuient les pieds sur le paillasson que j’ai improvisé. Quoi ? J’aime l’ordre, j’y peux rien… Enfin non j’aime mon ordre !

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Alban et Benoit encore ensemble avant qu’ils se séparent pour que le premier aille gagner le 200 et le deuxième le 100 !

Bonne surprise, ce ne sera pas un régime hamburger comme l’année dernière mais des plats plus locaux avec riz et autre poulet, il faut juste aimer les trucs un peu relevés et tout se passe très bien. Ah oui, il faut aussi aimer les horaires à la mode locale… C’est sûr que si tu aimes diner à 19h30 pour être devant le 20h avec ta tisane et ton carré de chocolat (ça sent le vécu non ?), t’es foutu ! Mauvaise surprise : il caille la nuit… La différence est flagrante par rapport à l’année dernière et franchement, ça remet en cause pas mal de choses dans mon sac, il me semble à ce moment-là indispensable de prévoir une vraie tenue de nuit. Contrôle technique, contrôle médical, bonne pour le service, ne reste plus que le briefing… Ou comment en 5 min ruiner mes maigres espoirs. Petit rappel à ceux qui n’ont pas tout suivi : cette course a la particularité d’être au GPS, cela signifie donc que nous devons faire notre route en suivant notre petite flèche sur notre écran et en veillant à ne pas trop s’en éloigner si l’on ne veut pas se retrouver en boule en pleurs par terre en criant au secours qu’on vienne nous chercher. Je m’en étais pas trop mal sortie l’année précédente même s’il était clair que j’avais fait des kms en plus et que j’avais par moment un peu trop galéré dans la dune à mon humble avis. Nous avions reçu le parcours 8 jours avant de partir avec nos points à charger mais comme l’année précédente je comptais sur l’orga pour le faire en 2 min, alors que moi toute seule ça aurait durer 4h avec risque de jetage de rage de la bestiole sur le mur… Ben, ce n’était pas très malin… Parce que si j’avais mis le nez sur le doc, j’aurais découvert que l’orga, histoire de pimenter la chose avait tout bonnement enlevé des points pour « obliger » les coureurs à encore plus de navigation à l’instinct. Voilà comment, avant même de prendre le départ, j’ai renoncé au 200 dans ma tête. Même si je vais quand même partir avec de la nourriture pour assurer un 200km (ah la naïveté de la blonde…), je sais que ce n’est pas possible pour moi, que je n’ai pas le niveau en navigation. C’est assez frustrant sur le coup et même énervant parce que si j’avais un peu plongé dans le doc qu’on nous avait envoyé, je l’aurais vu avant de partir, j’aurais pu peut-être préparé comme certains l’avaient fait, des points supplémentaires pour ne pas avoir à gérer ça directement sur le terrain, tout en sachant qu’évidemment je ne sais pas programmer de points… Bref, tout ça pour dire que je vais me coucher toute déçue et énervée contre moi-même, et que je vais même prendre un cachet miracle pour trouver le sommeil au plus vite, histoire d’au moins être reposée à défaut d’être préparée et entraînée.

 
Petit déjeuner, départ prévu à 11h au lieu de 10 comme l’année dernière, je me prépare à la fois sereine et stressée comme toujours. Question textile, j’ai symboliquement décidé de porter le t-shirt de la dernière Parisienne, parce que c’était le thème celte et forcément moi ça me parle. Ensuite et surtout parce que ça m’éclate de porter ce genre de trucs sur un ultra où les autres ont souvent tendance à afficher leur participation à la course la plus dure, la plus longue, la plus tout quoi… Je ne pars pas en jupe pour une fois mais en short skins, même pas compressif, le super léger et ultra confortable avec de grandes poches ce qui est super rare pour ce type de produit. J’ai ma brassière Zsport comme toujours et donc mes sandales aux pieds. Ma visière de triathlon fétiche sur la tête, mon sac Oxistis sur le dos, c’est parti pour au moins une trentaine d’heures de balade si tout va bien… 30h… Nan mais sérieux ça ne va pas ou quoi ?

 
Après un dernier pipi de la peur, je file sur la ligne d’arrivée persuadée que je vais être en retard et que je vais partir la dernière… Mais c’est sans compter la mémoire collective, la mémoire de tous ceux qui étaient là l’année dernière et qui se rappellent très bien parce que ça ne s’oublie vraiment jamais quel choc le parcours pour le premier CP avait été… Genre choc frontal dans les années 70 sur une nationale avec des platanes sur le bas-côté, dans une décapotable roulant à plein régime… d’ailleurs j’y pense je suis très Françoise Sagan non avec mes pieds nus ? Bref tout ça pour dire que ça part à 2 à l’heure genre « oh là mais on n’est pas pressé, on a tout le temps, on n’est pas venu si loin pour passer à côté du paysage non ? ». Ça tombe bien parce que moi j’ai besoin de voir ce que mes pieds vont donner et surtout de m’adapter encore au poids du sac que j’ai géré n’importe comment. Très vite, je perds mes repères, je ne sais pas où sont mes copains, je tente de rester autant que possible à mon propre rythme pour ne pas exploser comme l’année dernière.
Je vais d’un coureur à l’autre, on se double, on se redouble, on prend tous nos marques dans ce désert si particulier. Très vite, les premières dunes nous rappellent que nous sommes bien dans le Liwa, le pays des dunes les plus hautes du monde. Et très vite j’apprécie vraiment d’avoir les doigts de pied à l’air ! Finalement le sable est chaud mais supportable pour le moment et la stabilité au rendez-vous. Je sais que j’ai 17 bornes à faire avant le premier CP alors il faut vite reprendre les bonnes habitudes, s’hydrater régulièrement mais pas trop non plus pour ne pas se retrouver à sec, penser à manger un peu même s’il faut bien le reconnaître ce n’est pas ma grande spécialité. J’ai de toute façon des réserves avec mon petit déjeuner que je viens juste de finir. Ce qui me rassure un peu c’est que j’ai le sentiment, peut-être faux d’ailleurs que nous aurons moins chaud que l’année précédente, ce qui, qu’on le veuille ou non est forcément une bonne chose. Comme l’année dernière, j’avance km après km, faisant ma trace ou plutôt suivant les traces. C’est l’avantage d’être un escargot sur ce type de course, tu sors forcément moins le GPS que ceux qui ouvrent la route. Très honnêtement il a fallu attendre le CP2 pour que vraiment je bascule dans l’orientation au vrai sens du terme.

 
J’arrive au premier CP pratiquement dans les mêmes temps que l’année dernière, quasi à sec comme l’année dernière et tout de suite je découvre qu’ils seront moins des oasis de confort que l’année dernière. Sydney mon copain ultra traileur est en mode médecin sur cette édition pour cause de blessure et c’est lui qui nous accueille. Je me pose un peu à l’ombre squattant une chaise, je me ravitaille un peu, il serait temps, je n’ai rien mangé depuis le départ, ce qui est tout sauf sérieux. Je profite de l’occasion pour jeter une pastille d’électrolyses que j’avais reçu aux USA sur une course dans une petite bouteille d’eau, histoire de me réhydrater un peu. Les copains arrivent les uns après les autres, Sylvie et Cyrus qui maudissent leur cordonnier qui apparemment n’a pas fait un travail de pro question guêtres, Baudouin qui râle me demandant de lui rappeler pourquoi il est revenu vivre ça une nouvelle fois… Bref une ambiance ravito classique d’un ultra qui ne l’est pas !
Je repars sur la sabka ce qui me permet de passer en mode automatique, chose on ne peut plus confortable quand on y pense. La marche rapide sans avoir à réfléchir où tu vas et où tu mets les pieds c’est quand même bien de temps en temps. J’ai une gêne au niveau d’une sangle et je vais faire ma deuxième grosse erreur de la journée (ne pas manger ce fut la première pour ceux qui n’ont pas suivi !), je vais croire que cela va se résoudre tout seul. Comme on pense toujours que l’ampoule qui nous gêne dans notre chaussure va par le miracle d’une intervention divine disparaître sans que l’on ait besoin de s’arrêter. Là, je vais attendre, attendre jusqu’à ce que j’aperçoive le début d’une blessure sur le dessus du pied droit. Mais ce n’est pas possible… Par moment je me désespère… Je finis enfin par poser mes fesses sur le sable, par prendre 2 minutes pour régler les sangles correctement et je repars. Je ne protège pas la zone abîmée parce que j’ai peur que le combo hépafix sable, ça finisse en papier de verre sur mon pied déjà abîmé. Et ce qui est vraiment rageant c’est que tout le reste de la course se passera sans problème. Enfin bon on ne se refait pas que voulez-vous…

 
Je suis doublée par des coureurs canadiens vivant à Dubaï qui me laissent littéralement sur place (note pour plus tard : apparemment la tenue complète Salomon pour fille ça donne l’influx Kilian !) et je finis par être rattrapée par Laurent qui était là l’année dernière et qui semble très en forme accompagné de Karine qui fait son premier ultra. Si j’ai bien compris elle est institutrice et a toute sa classe derrière elle, en gros elle n’a pas le choix elle doit finir ! On avance le plus vite possible histoire d’arriver avant que la nuit se fasse ou tout du moins pour avoir le moins longtemps possible la frontale sur la tête. Au détour d’une dune, nous tombons sur l’un des coureurs espagnols en boule sous sa couverture de survie qui en gros semble bien décidé à mourir ici… Avec mes 2 mots d’espagnol on essaye de lui expliquer que personne ne viendra le chercher, que personne ne le portera sur le dos, que le prochain ravitaillement est à 2km maximum et qu’il faut qu’il se bouge là tout de suite maintenant. Il finit par se lever, il semble vraiment mal le pauvre garçon et notre quatuor repart de plus belle. Je navigue à vue avec ma petite lampe de secours quechua, je n’ai pas eu le courage de m’arrêter pour sortir la Petzl, ça attendra bien le ravito. Heureusement d’ailleurs il est en vue. Notre coureur espagnol n’est plus avec nous mais nous savons qu’il avance. Je préviens Isa en arrivant qu’il arrive bientôt et qu’il va falloir prendre en charge un mec plutôt moyen dirons-nous. Moi je me pose, il est grand temps de manger !
Je dégaine mes nouilles chinoises, ma soupe miso et je me fais une gamelle plutôt impressionnante pour moi mais je veux manger correctement. C’est fou parce que franchement on ne regarde même pas le chrono… Je suis incapable de vous dire à quelle heure je suis arrivée là et à quelle heure je suis repartie. Je décide même d’aller tenter de me reposer un peu mais il faut se rendre à l’évidence, ce ne sera pas pour cette fois. Thibaut mon compagnon de route de l’année dernière semble décidé à dormir un peu, Karine ne semble pas presser de repartir, Laurent vient de faire un petit malaise vagal, l’espagnol vomit ses tripes derrière la tente… oh là il est grand temps que je quitte ce ravito moi, ça tourne mal ! Je repars pour mon plus grand bonheur avec Myriam qui était dans l’organisation l’année dernière comme infirmière et qui s’est lancé le défi de finir son premier ultra dans le désert cette année. Elle me semble depuis le début de la course d’une zénitude absolue, faisant son petit bonhomme de chemin avec une énergie et une force mentale qui m’impressionne. Si j’avais pu être comme elle pour mon premier… Nous profitons de ce début de nuit pour faire un peu plus connaissance tout en ayant en tête l’objectif principal des prochaines heures : trouver la première balise !

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Et on se demande pourquoi j’aime cet endroit ?

J’ai dans le souvenir que nous n’avions pas spécialement galéré l’année précédente pour la trouver avec Thibaut mais bon ça reste une course tout de même très particulière et je ne préfère pas jouer la fille trop sure d’elle non plus. Je dois surtout faire face à un problème totalement imprévu : des nausées qui ne semblent pas décidées à passer. Je ne l’avais pas prévu celle-là… Je ralentis de plus en plus, incapable de suivre le rythme effréné de Myriam qui a vraiment un pas rapide. Elle ne semble pas décidée à me laisser seule avec mon estomac récalcitrant, ce qui comme toujours me gêne énormément. Elle n’a pas à jouer les infirmières sur cette course, c’est sa course et il est hors de question que je la ralentisse. De toute façon, le problème finit vite par trouver une issue puisque je vomis… Alors pour rentrer dans les détails parce que je suis sûre que vous mourrez d’envie d’en savoir plus et qu’après tout nous bloggeurs aimons par-dessus tout que tel Louis XIV, notre cour de lecteurs se passionnent pour nos « humeurs », force est de constater que j’ai en fait juste vomi le surplus que mon estomac n’arrivait pas à assimiler. Et vous vous doutez bien que cela m’arrange grandement parce que cela signifie que celui-ci reste finalement plein et que je peux donc continuer ma route. J’avais tellement peur de ces 27 km sans ravitaillement que j’avais doublé ma quantité de pâtes, ce qui n’était donc pas une bonne idée. Je vais mieux quasiment immédiatement et nous reprenons notre route à fond les ballons.

 
Le truc le plus rigolo avec la nuit c’est que nous assistons à un ballet de frontales quelque peu perturbant… Il y en a à gauche, à droite… Contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord, cela ne me rassure pas du tout de voir des coureurs autour de moi, cela me donne juste l’impression que je n’ai pas pris la bonne direction ou plutôt le chemin le plus court ! Enfin la balise est là et alors que nous finissons de poinçonner nos cartes, arrivent Thibault, Karine et Philippe. Notre duo devient quintette et nous repartons de plus belle. Je vais vivre un joli moment de stress quand je vois le duo canadien tirer à droite toute dans la dune alors que j’ai beau regardé le GPS dans tous les sens, il nous veut à gauche toute. J’apprendrais plus tard au camp qu’ils avaient fait le choix d’aller se trouver un coin tranquille pour dormir à la belle étoile dans le désert, chose forcément plus facile lorsque tu es « deux », choix que mes amis Sylvie et Cyrus feront également. Et vu ce qui s’est passé au CP3, je ne peux que leur donner raison. Seulement pour le moment, je ne le sais pas encore… Pour le moment, je vois notre petit groupe éclaté, avec Philippe et moi-même pour fermer la boucle. Boucle qui demeurant s’allonge, s’allonge jusqu’à se casser puisque nous finissons carrément par les perdre de vue. Il faut donc s’orienter tous seuls comme des grands et cela me confirme très vite ce que je sais déjà, l’orientation la nuit n’est pas ma tasse de thé… Et confirme une seconde chose : le 100 sera amplement suffisant !

 
Nous finissons par rejoindre le CP 3 et l’arrivée sera, comment dire… Pittoresque ! La tente vient de tomber, le staff essaye de remettre tout cela d’aplomb avec des chauffeurs qui ont décidé qu’il était tard et qu’eux préféraient aussi dormir… Après quelques minutes épiques, je trouve enfin une petite place dans le fond de la tente, je dîne en restant cette fois raisonnable sur les quantités et je décide d’attendre que le jour se lève. Je pourrais repartir parce que franchement je n’ai pas plus envie de dormir que ça mais je n’en ai tout simplement pas la force morale. Je retourne mon duvet pour le garder propre pour les nuits sur le bivouac, et je plonge. A ma grande surprise, je vais réussir à dormir. J’ouvre l’œil deux minutes, il fait toujours nuit dehors, ok pas grave, je me retourne et je me rendors aussi sec. Je suis incapable de me souvenir de mon heure de réveil mais il fait enfin jour. Je range mes petites affaires et surtout je m’allège. Puisque de toute façon maintenant j’ai la certitude de rester sur le 100, je me contente de garder un repas pour le CP4 et des grignotages pour la course. Je renfile mes sandales et je pars toute seule comme une grande, vers ce qui était l’année dernière un tronçon moyennement apprécié puisque j’avais perdu Thibault qui m’avait lâchement abandonné au détour d’une dune et de longues minutes pour ne pas parler d’heures d’errance dans des monceaux de dunes sans fin.

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Je vole vers la victoire avec ma copine Myriam ! Ok je marche vers la victoire…

Je suis seule et je jubile comme une gamine qui déballe ses cadeaux de noël au pied du sapin ! J’adore cette sensation de liberté absolue que procure ce type de course, ce sentiment d’être une aventurière (de pacotille je vous rassure, j’en ai conscience…) seule face à un monde nouveau. C’est l’absence de balisage qui donne justement ce sentiment de liberté. C’est à la fois inquiétant d’avoir à décider toute seule comme une grande de savoir si on va à droite ou à gauche, de savoir si on attaque la dune d’un côté ou de l’autre, sorte de pari, de pile ou face pas toujours gagnant mais tellement excitant que je finis par me dire que c’est presque ce que je préfère. Mais c’est aussi terriblement épuisant moralement et je suis toujours aujourd’hui totalement admirative de ceux qui se sont lancés sur le 200. En attendant, moi je décide d’innover sur la base de mes lointains souvenirs de l’année dernière. Je me souviens vaguement que d’épuisement après des galères sans fin dans la dune, j’avais fini par descendre sur la sabka et la suivre beaucoup plus longtemps que prévu pour finalement arriver au CP. Je décide donc cette fois de rester en bas et de garder à distance sur ma gauche les points GPS. Je tente et je verrais bien où tout cela me mène.
Moi qui voulais être seule je suis forcément comblée puisque personne ne va suivre cette trace et les seules personnes que je vais croiser sont en réalité un troupeau de dromadaires (rien de bien original dans le désert me direz-vous !) mais surtout un troupeau de gazelles dont les bonds feront mon régal pendant quelques minutes. Je me suis arrêtée pour profiter du spectacle… Je suis Sean Penn dans « la vie rêvée de Walter Mitty », pas de photo, pas de vidéo, juste l’instant gravée à jamais dans ma mémoire. Les km défilent, j’avance d’un pas décidé que je finis par rythmer au son de ma musique que je finis par dégainer. Je finis par m’inquiéter de ne pas tomber sur le CP4 que mon GPS annonce à 200m. Je suis en plein jour, je devrais le voir. Je commence à paniquer… Et si mon plan s’avérait être un plan foireux ? Il commence à faire chaud, mon eau diminue à la vitesse grand V, il est temps que je trouve une solution si je ne veux pas finir par grimper en haut d’une dune pour appeler au secours. Pourquoi me suis-je retournée à ce moment-là, je ne sais pas, mais j’aperçois le CP à ma droite, il n’était pas « rangé » au même endroit que l’année dernière, je venais tout simplement de le dépasser sans le voir. Soulagement extrême, je file me mettre à l’ombre et recharger mes batteries pour la dernière ligne droite.

 
Alors que j’arrive sous la tente, je tombe sur l’équipe des Foulées en VO, 3 coureurs adorables qui ont la particularité d’être toujours allongés au CP4 quand j’y arrive ! Je leur demande en plaisantant s’ils ont bougé depuis l’année dernière, ils ont l’air épuisé et j’avoue avoir un peu paniqué lorsque j’apprends que cette année hors de question de basculer à gauche à la balise, ils partiront à droite pour finir enfin le 200 qui leur avait échappé l’année dernière. OK, respect total les amis… Moi je m’installe dans mon coin, je mange mes nouilles chinoises tranquillement, je prends quelques minutes pour souffler et alors que je suis debout mon sac sur le dos prête à repartir, je vois arriver Myriam accompagné de Sylvain qui semble carrément mal en point. Pour que Sylvain (Bazin pour ceux qui ont un doute mais tout le monde connait Sylvain dans le monde du trail non ?) soit derrière moi, cela vous donne une idée de son « mal en point » ! Myriam ne semble pas tellement mieux et je suis inquiète de ne pas retrouver chez elle la sérénité que j’avais lu dans son regard jusqu’à maintenant. Elle me demande si je pars et en une fraction de seconde je décide de changer mon plan de course. Je lui annonce que oui je pars, mais que je vais partir avec elle, que je l’attends le temps qu’elle mange. Alors que Sylvain me demande s’il peut se joindre à nous, je lui demande de prendre un peu de temps pour se reposer et ainsi partir plus tard, pour limiter le nombre d’heures en pleine chaleur. Il se vide depuis plusieurs heures, la course n’offre pas des 4×4 à tous les coins de dune pour récupérer le coureur en détresse, il faut se montrer raisonnable. Je m’installe à l’ombre d’un arbre sur une chaise, papotant avec les chauffeurs, le temps que Myriam mange et nous repartons toutes les deux.

 
Elle a retrouvé le sourire et moi j’ai perdu mes bâtons… Enfin perdus, je les ai oubliés au CP4 et l’idée de faire demi-tour pour aller les récupérer me désespère. Si je me demandais l’intérêt d’en avoir avec moi, la question fut vite réglée : sans eux je suis trop penchée lors des grimpettes et mon dos hurle à la mort. Bon il reste 20 bornes, on va serrer les dents et pis c’est tout. Alors que nous sommes sur une portion de sabka, il nous faut faire un choix stratégique : nous avons face à nous une monstre de dune et je sais que la prochaine balise est derrière, sur une nouvelle portion de sabka. Soit nous attaquons de face et ce qui s’annonce n’est guère réjouissant, soit nous tirons vers la droite vers une partie qui semble nettement plus douce pour ensuite aller à gauche toute revenues sur la terre ferme pour pointer à cette foutue balise. Plus de km mais plus de facilité ou tout du moins nous l’espérons. Ce sera donc la solution de facilité qui sera retenue et nous attaquons la bestiole. Franchement, c’est dans des moments comme ça que tu te demandes quand même ce que tu fous là… Mais le fait d’être deux à ce moment-là fait un peu oublié la difficulté. N’allez pas vous imaginer que nous papotons l’air de rien ! Nous sommes deux filles certes mais quand il fait une chaleur écrasante, que le sable se dérobe sous nos pas, notre conversation tient plutôt du minimum vital : « on va à droite ou à gauche d’après toi ? ». Enfin la sabka est là et le stress aussi… Avons-nous fait le bon pari, tomberons-nous sur la balise comme je l’ai prévu ? Au bout de 20 minutes, elle apparait enfin, je sens Myriam grandement rassurée. Elle ne devrait pourtant pas l’être… J’ai totalement oublié ce qui nous attend encore derrière…

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Allez zou suis-moi, encore 4km et on n’en parle plus !

Les quelques km de plat nous permettent de reprendre des forces. Allez savoir pourquoi, j’avais totalement zappé de mon souvenir le nouveau passage de dunes qui va nous faire perdre de longues minutes à tenter de les traverser au mieux. Ma principale inquiétude, c’est l’heure qui tourne inexorablement et la nuit qui se rapproche… Et moi j’ai envie de tout sauf d’avoir à ressortir ma frontale de mon sac comme l’année dernière. A la sortie de ce passage bien fatiguant, nos GPS vont décider de s’amuser un peu avec nos nerfs : le mien pointe à gauche toute et celui de Myriam à droite. Monsieur Garmin a dû avoir les oreilles qui sifflaient sérieusement à ce moment-là parce que vraiment j’ai un sens de l’humour excessivement limité après plus de 24h dans le désert. J’essaye de me rappeler le parcours de l’année dernière, je fais ce que tout bon informaticien fait lorsqu’il y a une panne, j’éteins et je reboote et oh miracle ils sont enfin d’accord tous les deux. A droite toute avec je l’espère comme l’année dernière, la ferme d’élevage de dromadaires, la route et les 3 derniers km de la mort qui tue. Nous allons avoir la surprise de la visite de Jean Marc l’un des organisateurs et de Manu le photographe officiel venu à notre rencontre. On papote un peu, il prend des photos souvenir incroyables et nous repartons bien décidées à tout faire pour arriver avant la nuit sur le camp. Autant ne pas faire durer le suspense, nous allons rater notre pari.

 
J’ai un souvenir très pénible de l’année précédente où j’ai eu le sentiment de me paumer dans cette dernière portion de dune, sentiment qui sera conforté pour l’expérience de cette année où il est clair que nous n’allons pas choisir le chemin le plus court. Je sais bien que je ne suis pas perdue puisque les points sont là mais c’est pénible de ne pas voir l’arrivée se rapprocher aussi vite qu’elle le devrait et surtout la nuit arriver à grands pas. Il faut à un moment accepter que le désert a gagné et qu’il nous faut nous arrêter pour sortir les frontales pour éviter de nous vautrer lamentablement dans un trou. Rien que pour ce tronçon je serai capable d’y retourner une nouvelle fois, pour enfin trouver la bonne route… Je m’énerve toute seule même si je sais que nous sommes forcément bientôt arrivées puisque la lumière du camp est là, juste devant nous. Enfin la dernière descente est là, enfin la délivrance n’est plus qu’à quelques secondes. Nous dévalons toutes les deux la dernière dune, j’ai mes sandales à la main (le scratch ne supportant plus vraiment les tonnes de sable), et nous passons la ligne d’arrivée, main dans la main. Les quelques coureurs déjà arrivés sont là pour nous accueillir tout comme l’orga restée au camp de base. Mission accomplie, j’ai fini les 100km du Liwa Challenge une nouvelle fois et je ne le sais pas encore mais comme l’année dernière je suis première ex-aequo avec Myriam. En fait je ne vais vraiment le réaliser que quelques heures plus tard. Là pour le moment je ne pense qu’à un truc : me doucher et manger mes pringles sous ma tente en buvant mon sprite que j’espère resté à température correcte. Evidemment j’ai au fond de moi un sentiment de semi-échec parce que c’est le 200 qui me fait rêver mais je sais aussi que je ne suis pas capable de me préparer en conséquence, que je ne suis jamais assez sérieuse dans ma prépa pour satisfaire mes ambitions de supers ultras. C’est comme ça… En attendant je vais fêter ma victoire autour du feu de bois avec au ravitaillement Christophe le big boss des 4×4 et surtout le big boss de la cuisine. Il est venu sur le camp avec de grandes glacières, des légumes frais et j’aurais pu me passer d’acheter mes citrons, il avait ce qu’il fallait ! Alors que franchement je ne suis pas la plus carnivore qui soit, je me retrouve à ne pas quitter le barbecue dans l’espoir d’attraper au vol un autre morceau de bœuf tendre à souhait… Et le poulet fumé ? Je vous ai parlé du poulet fumé ? Si on rajoute à ce régime les croissants et les pains au chocolat amenés par notre pâtissier préféré à savoir Benoit le gagnant du 100Km, je ne suis pas montée sur la balance en rentrant chez moi, histoire de rester dans le doute !
Je vais me coucher toute seule sous ma tente qui est toute proche de la ligne d’arrivée. J’ai en tête de venir accueillir mes amis qui arriveront la nuit mais je n’ouvrirais les yeux qu’à 8h du matin. Il faut croire que j’en avais besoin. J’ai les jambes qui ressemblent à deux bâtons mais je vais bien et le fait de ne pas avoir d’ampoules change totalement la donne. Je vais passer la matinée à ranger mon petit bazar, passer le balai sous la tente et préparer celle-ci à l’accueil de mes compagnons qui arriveront bientôt. Je suis heureuse, déçue mais heureuse. J’ai dit que c’était ma dernière participation mais suis-je réellement crédible ? J’ai comme un doute là ! Et puis le 200km me résiste toujours et j’ai horreur des trucs qui me résistent…

 
Epilogue : alors que je suis en train de déguster un morceau de gâteau au chocolat délicieux fait maison, j’entends Christophe annoncer qu’il ne va pas assurer le déjeuner puisqu’il doit se rendre sur les 2 derniers CP encore en action pour accueillir les derniers coureurs du 200. Je tente alors un « je peux venir ? » et pour mon plus grand bonheur je vais entendre un « oui pas de souci j’ai une place ». Alors là ça va carrément être la cerise sur le gâteau, mieux que ça même la cerise et la chantilly sur un fondant cuit à souhait ! La balade en 4×4 change totalement la vision que j’ai eu de ce désert où j’ai avancé comme je le pouvais. La première que nous nous sommes retrouvés en haut d’un mur et que Christophe m’a dit « accroche-toi on va descendre », j’ai failli sauter de la voiture tellement c’était vertigineux et le bruit de la dune sous la voiture est totalement indescriptible. Cela ressemble au bruit d’un réacteur d’avion, un vrai vrombissement qui rend l’expérience vraiment incroyable. Nous allons rendre visite au CP9 où Sydney va assurer encore une nuit complète dans le désert. Nous irons récupérer les membres du staff qui ferment le CP8 puisque le dernier de la course, à savoir mon colloc Baudouin, vient de le quitter. Nous allons surtout avoir la chance de voir tous les coureurs encore en route pour les encourager un peu. Le retour se fera en convoi de 4×4, tous membres du club qui ont assuré la logistique. J’apprends toutes les règles strictes qu’ils acceptent tous de respecter et voir tous ces hommes attendre sagement que la seule femme du groupe baptisée Smiley à cause de la housse souriante jaune de sa roue de secours ouvre la route et décide du trajet à prendre est quelque peu jouissif… Retour au camp juste à temps pour accueillir Daniel qui finit heureux d’en avoir enfin vu le bout cette année. Il nous faudra attendre une nuit supplémentaire pour voir débarquer Baudouin avec un peu d’avance sur le temps prévu. Voilà c’est officiellement fini mais à peine tout le monde douché et ravitaillé, nous étions déjà en train de réfléchir à notre prochaine destination. Le Liwa Challenge n’est pas seulement une course, c’est devenu une vraie famille et franchement là tout de suite maintenant je n’arrive pas à imaginer ne pas revoir toute notre petite troupe l’année prochaine. Il ne nous reste plus qu’à trouver une nouvelle destination… Ou retourner là-bas finir ce foutu 200…

Crédit photos : l’excellent Manu Molle ! / Liwa Challenge