J’ai lu : Sauvage par Nature de Sarah Marquis

Note de l’éditeur : « Durant les trois premiers mois, le corps et l’esprit se nettoient. Passé ce cap, le corps ne fait plus mal, l’esprit est libéré. » La marche : une pratique ancestrale reconnue chez les moines comme une forme de méditation que Sarah Marquis a fait sienne. Dans ce témoignage extraordinaire, elle nous raconte son voyage à pied de 2010 à 2013 (mai), avec pour seul bagage un sac à dos de 30 kilos. Des paysages somptueux du lac Baïkal à la jungle luxuriante du Laos ; une faune splendide avec les loups de Sibérie, les léopards des neiges du désert de Gobi ; des échanges étonnants avec les hommes, comme la fois où elle fut menacée par des narcotrafiquants après avoir foulé un champ d’opium… Mais aussi les rigueurs du climat, le défi quotidien de se nourrir et autres aventures sur le vif : « Ne jamais planter sa tente la nuit au risque d’être réveillé sous la pression de serpents qui tentent de sortir de leur nid ! » Sur 20 000 kilomètres, elle a connu ce qu’elle a cherché de plein gré : le froid, la faim, la douleur, la solitude extrême. La splendeur des paysages l’a récompensée, comme le cheminement intérieur qui lui a permis de développer sa philosophie du mouvement, qu’elle partage aujourd’hui dans ce livre.

À 41 ans, SARAH MARQUIS décide de renoncer à une vie paisible et sans surprise dans les montagnes suisses pour entreprendre une aventure extrême. Après avoir fait des économies et trouvé quelques partenaires, elle réalise son rêve et entreprend une marche de 20 000 kilomètres en communion avec la nature.

Editions Michel Lafond – Prix : 18€

Repères

2000 : Sarah parcourt le Pacific Crest Trail (de la frontière canadienne à celle du Mexique), soit 4260 km en 4 mois et 6 jours

2002-2003 : 17 mois dans l’Outback australien, 14 000 km de marche.

2006 : La voie des Andes, 8 mois 7 000 km de marche de Santiago de Chili au Machu Picchu .

2010 – 2013 : ExplorAsia – 1000 jours, 1000 nuits, 3 ans de la Sibérie en Australie.

sarah

Mon avis sur le livre : Evidemment un sujet pareil ne pouvait que m’interpeller, parce que dans mon cas, c’est un peu un rêve absolu… Je ne suis pas une coureuse, je suis une marcheuse, c’est bien pour ça que je fais de l’ultra. Et comme il faut que j’associe forcément découverte d’un monde inconnu pour moi, l’idée même de traverser un pays, un continent ou que sais-je encore en autonomie, forcément c’est le but ultime. Mais pour le coup j’ai été un peu déçue… Déjà parce que pour moi l’aventure avec un téléphone satellite, des personnes à ton « service » prêtes à t’envoyer où que tu sois dans le monde du matos de remplacement ou t’évacuer au Japon pour te faire soigner les dents alors que tu es au fin fond de la Mongolie, ce n’est plus à proprement parlé de l’aventure. Je n’ose imaginer le coup astronomique que les sponsors financent… Je m’attendais à trouver Alexandra (David-Neel) et je suis face à Serge (Girard) en blonde. Ce n’est pas une critique, mais juste une remarque. Cela n’enlève rien au caractère assez dingue de cette aventure, mais ça n’est juste pas le même jeu de cartes au départ. Pour moi le point positif de ce livre, c’est surtout qu’il casse totalement l’image qu’on a toujours de l’aventurier qui, où qu’il se trouve dans le monde trouve toujours une porte qui s’ouvre, un foyer prêt à l’accueillir, un feu et un bol de soupe. Là clairement tu te dis qu’elle aurait surtout eu besoin d’une carabine dans sa remorque… Je vois ces pays de façon totalement différente aujourd’hui et pour ça je lui dis merci.

Pour ce qui est du côté littéraire, c’est un livre simple, efficace qui ne s’embarrasse pas de figures et autres formules lourdes et soi-disant philosophiques à deux balles. Et ça fait un bien fou ! C’est un livre à lire, aucun doute là-dessus, si vous avez envie de le refermer en vous disant « ben j’ai quand même bien de la chance d’être née femme en France et pas en Mongolie » !