Cela faisait longtemps que je voulais vous parler d’un village étonnant situé à seulement quelques kilomètres de ma maison, Noyant d’Allier. Son histoire est celle de notre pays, d’un 20ème siècle qui s’est construit autour de drames et de conflits pour aboutir dans l’histoire qui nous intéresse par une intégration réussie.
Prenez un petit village de mineurs totalement perdu sur les hauteurs de la montagne bourbonnaise, rajoutez-y un grand bouddha doré et un musée de la mine, sans oublier un vélo rail qui occupe tous les vacanciers qui sont venus se perdre dans ce coin reculé, vous obtenez Noyant d’Allier.
C’est avant tout une mine de charbon qui est exploitée dès le XVIème siècle avant de basculer au début du 20ème dans une exploitation plus industrielle. Qui dit développement dit main d’oeuvre et comme souvent, on va chercher dans d’autres pays d’Europe ces forçats des puits sombres et sans fin. Les polonais et des ukrainiens débarquent à Noyant représentant très vite plus de la moitié de la population locale. Ils sont logés dans des petites maisons caractéristiques de ce type d’exploitation. La Seconde Guerre arrive et si elle ne marque pas la fin définitive de la mine, il faut attendre 1943 et un accident grave pour que les allemands décident de sa fermeture. Nos polonais repartent vers d’autres horizons, pas forcément très éloignés non plus et surtout d’autres sources de revenus, laissant derrière eux tout un immobilier vidé de ses occupants.

20 juillet 1954, Genève… Les accords mettant officiellement fin à la guerre d’Indochine sont signés (vous savez le film ? Catherine Deneuve, magistrale devant le lac ?). Les français qui vivent là-bas quittent tout pour rentrer en France mais que faire des indochinois qui ont travaillé pour notre gouvernement ? Les laisser sur place serait criminel puisque le conflit est loin d’être terminé. C’est là que se pose la question de leur accueil sur notre territoire. Noyant d’Allier avec son village de mineurs est retenu et voit alors débarquer des familles entières avec leurs traditions, leurs tenues et tout ce qui fait la richesse de leur culture. Pour eux le choc a du être terrible, ils passent des rizières et la chaleur humide à l’élevage de charolaises et le froid hivernal… Ils passent du riz au pâté aux patates…

Inutile de vous préciser que l’intégration se fera très bien si l’on en croit les divers témoignages et l’attachement de nombreuses familles qui reviennent tous les ans ou presque. Aujourd’hui on estime que la moitié de la population du village est eurasienne. Les premières familles ont souvent quitté leur petite maison pour vivre leur vie, laissant leur place à d’autres familles venant toujours d’Asie, souvent réfugiés politiques fuyant les dictatures qui ont longtemps agité ce continent. Afin de leur permettre de pratiquer leur religion, une pagode a vu le jour devenant une destination de pèlerinage depuis que la pagode conserve les cendres de Thich Trung Quan, un moine bouddhiste mondialement connu dans la communauté. Autre symbole de cette culture bouddhiste solidement enracinée : deux à trois cents personnes se retrouvent trois fois par an pour les fêtes du Têt, de la Naissance de Bouddha et de la Compassion et deux moines vivent à temps plein sur place. Ce n’est donc absolument pas un lieu touristique (même si nous avons bien sûr le droit de nous y promener) mais bien un lieu religieux.

A faire :
- Evidemment la Pagode, son jardin et ses multiples Bouddhas
- Le musée de la mine pour se plonger dans l’enfer de l’exploitation du charbon
- Le vélo rail, activité parfaite pour faire bouger un peu les enfants et leur faire se dégourdir les jambes
- Une randonnée pour découvrir les Côtes Matras, point culminant avec son belvédère.
- Le trail des Côtes Matras, avec un peu de chance nous aurons une édition 2021, la 2020 ayant été comme toutes les autres courses du mois d’avril annulée. 3 distances avec le Trail découverte 7 km avec D+ 105 m, le Trail de la Pierre Percée 14 km avec D+ 280 m et le Trail des Côtes Matras 29 km avec D+ 400 m. En parallèle, se déroulent 2 marches de 7 et 14 km sur les mêmes circuits que le trail. Pour clôturer ces épreuves, un repas asiatique forcément avec 2 possibilités de menus.
Pour déjeuner : forcément au Petit d’Asie mais attention, le restaurant de Caroline étant tellement réputé qu’il convient vraiment de réserver à l’avance si vous voulez avoir la chance de pouvoir vous y restaurer. Ne dites pas que je ne vous ai pas prévenu !