Fun : C’est toujours une histoire de robe…

Plusieurs personnes m’ont déjà demandée d’écrire un volume 2 de mon « Cours toujours » qui vient juste de sortir … Comme on va déjà attendre que le volume 1 soit un succès, je me suis dit que d’autres petites histoires pour vous faire patienter serait une bonne idée ! Et ça vous donnera peut-être envie de lire le premier 😊

Pour celles et ceux qui ne l’ont pas encore lu, le livre est une série de petites chroniques, destinées à la fois à raconter un peu ma vie de runneuse, mes débuts, mes amis, mes amours… mes emmerdes aussi comme le disait si bien notre grand Charles, Aznavour, pas l’autre ! En voici une qui aurait très bien pu y figurer parce que dans le genre « ma vie est un roman » ou « hasard ou coïncidence », elle est plutôt jolie.

Courir un marathon change une vie comme disait Zatopek… ça, je ne sais pas mais moi ça a changé ma penderie !

Rembobinons le film… Je débute le running avec une seule idée en tête : courir le marathon de New York et passer à autre chose, genre enfin finir ce foutu abécédaire sur le thème de des mythes et légendes bretons qui traine dans un placard depuis des lustres ou mieux apprendre enfin à coudre ou à tricoter… Le jardinage j’ai abandonné l’idée, il suffit que je regarde une plante pour qu’elle meurt. Mais je ne fais pas non plus que courir, je continue de vivre et il se trouve que nous sommes sensés fêter nos 10 ans de mariage cette année-là. Il faut savoir que je me suis mariée en plein hiver les pieds dans la neige, pas dans le pire endroit du monde puisque c’était la très chic station de ski, Megève pour ne pas la nommer, le fief de Nadine de Rothschild. Mariage en velours rouge ambiance mère Noël, je ne sais toujours pas pourquoi je ne me suis pas autorisée le blanc… Ok, j’étais enceinte de ma future superbe fille mais on n’est plus vraiment à ce genre de détail aujourd’hui, surtout que je me mariais uniquement à la mairie. Un petit regret mais ça tenait de l’anecdote jusqu’à ce que les enfants commencent à grandir et d’entendre lorsqu’on regardait nos albums de photos de famille, ma fille dire « nan mais elles sont où les VRAIES photos de votre mariage ? ». Cette petite phrase rallume la braise et au bout de quelques mois, c’est un vrai brasier, je voulais mon mariage en blanc moi aussi ! Puisque mon mari n’envisage pas de divorcer pour pouvoir se remarier ensuite (bon ok j’avoue j’étais allée un peu loin sur ce coup-là), je propose une autre idée : confirmer nos vœux à Las Vegas comme c’est possible aux USA, en profiter pour nous faire une nouvelle lune de miel et si, par le plus grand mais alors le plus grand des hasards ça pouvait tomber en même temps que le marathon de la ville, ce serait le pompon sur la pomponnette ! Ok, pour tout dire, j’ai un peu réservé le voyage sans aborder le sujet marathon et c’est seulement quand tout était réservé que j’y ai fait allusion : « dingue la course passe juste en bas de notre hôtel ». « Tu veux prendre un dossard ? » « Oh ben non chéri voyons, on n’est pas là pour ça » … « mais si tu peux voyons, je viendrais t’attendre à l’arrivée » … « oh merci chéri, c’est trop gentil ! ». Ça tombait bien, vu que j’avais mon dossard depuis au moins 15 jours 😊

On avait le lieu, on avait la date… Il manquait la robe ! Et là dans le ELLE de la semaine, je découvre qu’une marque américaine que je connais bien, Ann Taylor pour ne pas la nommer, lance sa collection de robes de mariées prêt à porter. Et il y a la robe, enfin MA robe ! Détail qui est loin d’être en être un, ils ne livrent pas en France, n’ont pas de boutique qui vend la collection à Las Vegas, bref j’ai beau retourner le problème dans tous les sens, je n’ai pas de solution. J’envisage à un moment de la faire livrer chez une amie française expat à San Francisco pour qu’elle me la renvoie ensuite en France mais imaginez qu’elle ne me plaise pas finalement ? Je finis par renoncer même si ça me fait mal mais un jour le miracle arrive, que dis-je un double miracle ! Un appel, un vendredi après-midi, le vendredi qui précède la fête des mères ça ne s’invente pas. Une voix qui me dit « nous avons le plaisir de vous annoncer que vous avez gagné le concours auquel vous avez participé, vous partez courir le marathon de New York à nos frais ! ». En quelques secondes non seulement ma vie change du tout au tout parce que je vais réaliser un rêve mais ce qu’ils ne savent pas c’est qu’ils vont en réalité en réaliser deux. Je reçois les informations du voyage quelques minutes après, et devinez quoi ? L’hôtel est à un bloc de la fameuse boutique new-yorkaise de la marque qui est la seule à avoir toute la collection en permanence ! Même pas 5 minutes de marche, avouez que c’est un signe non ? Nous arrivons le vendredi en fin de journée, le samedi matin avant même qu’on aille chercher notre dossard, à l’ouverture de la boutique, je suis devant la porte. Ma robe est là, je l’essaye et même la vendeuse s’esclame, « mais c’est dingue pas besoin de la moindre retouche, elle est taillée sur vous ».

Une robe de mariée, deux médailles, et des souvenirs en pagaille… J’ai vraiment tout gagné avec ce concours !

Chaussures, ceinture, elle est glissée dans sa housse et repart avec moi à l’hôtel. Je n’y crois pas… Le soir alors que je prépare ma tenue pour aller courir le marathon qui va changer ma vie à jamais, elle est là, accrochée dans ma chambre, elle veille sur mon bonheur.
Elle va prendre l’avion avec moi, même si évidemment je la confie à l’hôtesse pour qu’elle soit rangée dans les placards de la première pour ne pas l’abimer. Tout l’équipage adore mon histoire de robe de mariée et est aux petits soins pour elle ! Et trois semaines après, elle retraversera l’Atlantique pour retourner dans son pays d’origine. A l’époque le marathon se courait le matin au lever du soleil, donnant un spectacle uniquement d’un ciel flamboyant sur le désert juste derrière le strip. Courir deux marathons aussi proches me semblait une folie mais je me suis dit que ça devait se faire puisque tout s’alignait depuis des semaines. Médaille autour du cou, j’ai filé au spa de l’hôtel pour une petite manucure pédicure brushing avant d’enfin enfiler la fameuse robe. Non, Elvis n’était pas là pour nous chanter « love me tender », mon homme avait officiellement mis son véto à la chose mais je n’avais pas dit mon dernier mot, c’est donc Maria Carey et son inoubliable « all I want for christmas, it’s you » qui raisonnait pour notre sortie de la chapelle. Voilà la petite histoire de la robe de mariée qui a couru deux marathons 😊

Ps : pour aller au bout de l’histoire, je portais ce jour-là une jarretière en dentelle avec un ruban bleu, juste parce que ça m’amusait follement d’aller au bout du cliché. Elle a depuis refait le marathon plusieurs fois sur les jambes d’amies qui sont allées à leur tour confirmer leurs vœux mais elles sur le marathon même puisque c’est possible. Une pasteur marathonienne offre cette prestation, qui permet soit de se marier, soit de confirmer ses vœux sur le parcours avant de filer vers la ligne d’arrivée. Elle est bleue, empruntée, ancienne et multi-marathonnienne… tout un symbole !