Run : Marathon des Sables 2012, deuxième !

C’est toujours un peu le même problème avec ce genre de course… Comment faire un compte-rendu d’une aventure pareille qui ne dure pas 45 pages, qui ne sorte pas des banalités du genre « il a fait chaud, y avait du sable et c’était trop dur », qui fasse rêver mais qui rappelle quand même un peu que la réalité n’est pas toujours toute rose et que les larmes peuvent arriver juste après les rires, bref que l’ultra c’est avant tout un ultra concentré de vie…

Pour moi, ce MDS n’était pas vraiment une idée très intelligente et j’en étais amplement consciente. Je rentrais juste de l’Atacama, le sac était à peine sec, j’avais trouvé malin de faire mon intéressante sur la Tour Eiffel avec un Ecotrail bien sympathique ma foi mais bien casse pattes et dans les traboules lyonnaises pour compléter mon petit tour d’horizon des trails urbains, le nouveau concept à la mode. Moralement pour des raisons un peu trop longues à expliquer ici et surtout qui ne regardent que moi quand on y pense, je partais avec un sacré handicap. Sincèrement, je sentais poindre à l’horizon un « Australie 2, le retour de la blonde qui refleurit la dune avec ses larmes ». C’est donc tout sauf sereine que j’ai pris la direction d’Orly dès potron-minet, encore plus désespérée de constater que les travaux du futur Starbuck n’étaient pas finis et que je pouvais dire adieu à mon traditionnel litre de thé vert avant le décollage.

Je retrouve des visages connus très rapidement comme toujours sur ce type de course et surtout je rencontre enfin des personnes « virtuelles ». Gloria est là comme prévu, Fouad le « bledrunner » virtuose de la dune et du clavier, également. Ça papote sévère et nous ne sommes pas encore partis. Je vais faire la connaissance dès le vol d’Amandine qui va m’impressionner tout au long de ce Marathon des Sables par la force intérieure qu’elle dégage. Alors qu’elle partait vers l’inconnu, je savais déjà que rien ne l’arrêterait et qu’elle verrait les dunes de Merzouga. Je vais vous passer le trajet en bus qui n’en finit pas, la bétaillère pour l’arrivée sur le campement, vous connaissez déjà la musique… Je retrouve les tentes noires en me demandant vraiment ce que je fous là mais passons. Sylvain, un collègue journaliste, m’attend puisqu’il était avec tous ceux qui devaient constituer ma tente, arrivés eux sur le premier vol et je comprends tout de suite qu’il y a un blême… Alors que nous devions tous faire tente commune et qu’ils devaient s’occuper de la logistique puisqu’ils étaient arrivé les premiers, ils n’avaient pas de place pour moi. On m’avait trouvé une place un peu plus loin dans une tente qui n’avait pas franchement l’air d’apprécier sur le moment, l’arrivée d’une 8ème personne… Je pose ma valise rapidement bien décidée à aller demander l’asile politique au Luxembourg comme je l’avais fait l’année dernière, d’autant plus motivée que cette fois-ci, ils ont les toutes premières tentes à gauche en arrivant sur le campement. Cela m’éviterait de prévoir un ravitaillement supplémentaire rien que pour aller les rejoindre comme l’année dernière. Seulement voilà, là aussi problème : ils sont 9 dans une tente et 8 dans l’autre… Du coup, je me résous à rester là où je devais m’installer. N’allez pas croire que j’avais quelque chose contre mes futurs compagnons de tente, c’est juste que se retrouver comme ça au milieu d’inconnus qui ont l’air de former une équipe bien soudée, pour vivre une course qui peut se révéler difficile me filait un peu le bourdon… C’est plus facile quand tu arrives avec des visages connus en fait, plus confortable. Arrive le diner et zou, re la queue pour manger avec mon collègue Pascal, journaliste de son état et membre émérite de la Team Presse locale. Et là petit miracle de la vie, j’entends un « tu es bien Cécile Bertin ? ». Euh oui c’est moi… « Je suis Cédric le podologue de Thyo, tu sais les chaussettes ? ». Mais oui je sais ! Bon là tout de suite je suis super gênée parce que je vais tester les compressport pendant la course mais je suis super contente de tomber sur lui par hasard. En quelques minutes surtout, je suis présentée au reste de la troupe qui constitue sa tente et surtout comble de bonheur, on me propose spontanément la 8ème place. Je suis un peu gênée de les envahir comme ça mais que voulez-vous je me suis sentie bien tout de suite avec eux, comme ça d’instinct et comme je suis une fille qui écoute son instinct, c’est donc le cœur léger que je file chercher ma valise pour intégrer la tente 8, ma nouvelle maison pour 7 jours. (ça, ce sera pour la version officielle… selon Pascal, je me suis carrément invitée chez eux, genre à faire le regard de chien battu qui couine gentiment pour qu’on le laisse entrer dans la maison… ou genre « j’irai dormir chez vous » version féminine ! bref j’ai honteusement tapé l’incruste…).

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Super Renaud au repos et même là il va trop vite, il est flou…

Petite présentation des troupes :

– Il y a donc Cédric. Je profite de l’occasion pour le remercier ici pour tout, vraiment tout. Sans lui, ma course n’aurait jamais été la même. Vous comprendrez en lisant ce chapitre qu’il a joué un rôle primordial jour après jour et je ne serai jamais assez reconnaissante de tout ce qu’il a fait pour moi.

– Son comparse Thierry, autre podologue de son état (ah ben oui une fille aux pieds d’argile choisit une tente avec 2 podo, pas folle la guêpe non plus !) qui révèlera très vite un goût on ne peut plus spécial pour la chanson française… En fait il était là parce qu’on l’avait recalé au casting de « the Voice » et il venait noyer son chagrin dans le sable.

Marie-Claude, dite Coco, dite Robert… rapport à sa lourde tendance à vouloir rajeunir à tout prix pour revenir à sa période capillaire Cure… Elle a aussi 3 particularités et non des moindres : des culottes coupées au laser parce qu’en Charente on ne rigole pas avec 2 choses : les chaussons et les culottes… des lingettes miracle que tu mets une goutte d’eau dessus, tu as un drap de bain humide pour te rafraîchir… et un sac digne de Mary Poppins avec toujours à manger dedans !

Guy, un de ses 2 compagnons, qui a une légère tendance cleptomane avec les sacs à caca mais bon je vais éviter de trop en dire pour ne pas ternir la réputation d’un homme… Mais nous savons tous que c’était toi !

Philippe, le dernier du trio infernal, toujours de bonne humeur qui décidera un jour que maintenant ça suffit de se trainer et qu’il va courir un peu parce que ça lui fait trop mal de marcher ! C’est bien simple, on lui laissait deux jours de plus, il montait sur le podium !

Mous, l’homme qui dort plus vite que son ombre, tu le poses par terre et zou tu l’oublies, il ne bouge plus… et surtout un allié de choc puisque, parlant la langue locale, il va nous faciliter le quotidien à un point qu’il est difficile d’imaginer. J’ai bien cru qu’un jour on finirait par nous amener le petit déjeuner au lit avec croissant frais et thé vert ! C’est bien simple, on venait le voir sous la tente pour savoir si nous n’avions besoin de rien… Que du bonheur ! Il a par contre une passion pour le hachis Parmentier que je n’ai toujours pas réussi à expliquer.

Renaud, ah Renaud… alias Mister mobylette… alias l’homme qui réussit à rester beau en slip ce qui n’est avouons-le n’est pas donné non plus à tout le monde ! Il a une autre qualité, il a fait la Trans’aq comme moi (enfin à fond lui) et croyez-le ou pas il a couru le marathon du Pôle Nord. Alors hasard ou cette coïncidence ? Il a couru en haut, j’ai couru en bas et nous nous retrouvons au milieu… Il est là avec Cédric et Thierry pour représenter une cause, « vaincre la mucoviscidose » mais je vous en dirai plus dans la suite de mon récit.

Le premier jour sur le campement se passe comme à son habitude, le temps s’écoule doucement, comme pour nous mettre à l’épreuve. On a envie d’être au lendemain, sans trop vouloir y aller non plus. Tout le monde joue à se coller des bandes blanches partout sur le corps comme les indiens se couvrant de peintures de guerre avant de partir au combat. On compare son sac, on ne joue pas à celui qui a la plus longue mais celui qui a le plus léger ! La tension est palpable, sacrebleu, lâchez-nous dans le bac à sable !

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L’homme le plus célèbre de l’édition 2012 !

Etape 1 – 33.8 km Ammouguer / Oued El Aatchana

Dès le début, je comprends qu’on va en baver. Je ne sais pas pourquoi mais je trouve que la plongée dans le bac à sable est un peu trop rapide à mon goût. J’ai décidé d’y aller tranquille parce que je ne sais pas du tout comment mon corps va réagir avec l’enchainement un peu trop rapide des ultras. J’ai tellement en mémoire mon échec australien que je prends mon temps. Je trottine jusqu’au CP1, je marche dès que ça monte un peu trop, je bois très régulièrement et même je mange à intervalles réguliers. Mon sérieux m’épate ! Je tombe sur Tun (celui de l’édition 2011) qui a décidé que tout le désert devait connaître mon prénom et je finis avec Benoit, « élève » de Bruno Heubi avec qui j’avais discuté en amont de la course pour l’aider à préparer sa course, enfin son sac, parce que l’entrainement je laisse ça aux pros. Une tradition se met en place dès le premier jour avec Pascal, passé cette fois de l’autre côté de la barrière et qui est venu là uniquement pour faire chauffer ses doigts sur le clavier et non ses pieds dans ses baskets. Il m’attend chaque jour sur la ligne d’arrivée, c’est un vrai plaisir qui va avec ma tasse de thé chaud à la menthe Sultan.

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Tun dans ses oeuvres…

Tout irait bien dans le meilleur du monde s’il n’y avait pas un vent de folie au campement avec du sable à ne plus savoir qu’en faire et surtout l’apparition de 2 belles ampoules sur mon pied droit. Je n’avais rien vu avant la douche mais force est de constater que c’est reparti pour un tour. Thierry les attaque à l’éosine, je hurle à en faire trembler les dunes, j’ai du mal à manger… Mais qu’est-ce que je fous là… Et pour rajouter à la folie qui règne dans ma tête, c’est la folie sous la tente avec une bouteille de vin rouge, une mignonette de Ricard et un petit salé aux lentilles dans sa boite métallique qui font miraculeusement leur apparition ! Je suis tombée chez les fous ! On souffre mais qu’est-ce qu’on rigole !

Etape 2 – 38.5 km Oued El Aatchana / Taourirt Mouchanne

L’opération « Tempête du désert » est lancée. Je vous jure, si le sable était calorique nous serions tous rentrés de ce MDS gras comme des loches ! Je n’ai pas le choix, il me faut gérer, mes pieds qui se révoltent et une course qui ne fait que commencer. Ma tactique est simple : je prends de l’avance en courant tranquille jusqu’au CP 1, je marche entre le CP 2 et le CP3 et je redémarre en fonction du terrain pour finir. Comme de toute façon le moustachu est sur un autre continent, je peux faire ce que je veux l’esprit tranquille ! Petite digression explicative : Le moustachu alias Pierre Convert est un copain qui considère que tout coureur qui marche quel que soit le dénivelé, la nature du terrain ou la distance n’est pas digne de mériter sa médaille s’il marche. Autant dire qu’il n’a pas que des amis dans le monde de l’ultra ! Et que moi je ne peux pas m’empêcher de penser à lui dès que j’arrête de trottiner.

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Carlos à l’arrivée !

Seulement c’était sans compter la rencontre totalement improbable avec Carlos, chirurgien argentin de son état, vivant à Dôle dans le Jura. Ne cherchez pas, il n’y a qu’à moi que ça arrive ce genre de rencontre ! Il n’a qu’un défaut, il a décidé de courir un peu et il m’entraine avec lui. Je m’accroche comme une folle et nous allons passer la ligne d’arrivée avec un autre Argentin ramassé au passage et le drapeau blanc et bleu tendu entre nous. J’ai porté les couleurs du Luxembourg en Atacama, je porte les couleurs de l’Argentine au Maroc, comme le dit si bien mon copain Pascal, ça tient des Nations Unies cette course !

Par contre du côté des pieds, ça commence à tenir de la boucherie. J’ai mon opinel dans une main, mon briquet dans l’autre et j’envisage de plus en plus l’amputation définitive de mes problèmes. De toute façon ce sera plus pratique pour mes escarpins pointus qui doivent être conçus sur des femmes à 4 orteils ! Question tenue, je teste une jupe et un tee shirt icebreaker. Aucun doute là-dessus, après 2 jours de course dont un avec 52° C au sol, ils ne sentent pas, c’est même impressionnant. Par contre, je me suis trompée de taille, me voyant plus grosse que je ne le suis vraiment et le M flotte provoquant des frottements dans le dos. Mais rien de bien grave, tout cela reste gérable. Force est de constater en tout cas que cette édition va être une sacrée édition, nous en sommes déjà à une vingtaine d’abandons et l’étape longue n’est pas encore là. J’ai découvert que Renaud n’est en fait pas une mobylette mais une grosse cylindrée qui va tout simplement 2 fois plus vite que moi. Cela lui vaudra régulièrement des phrases intelligentes de ma part le matin au départ du genre « dis t’es mignon, tu me fais couler un bain et tu passes l’aspirateur sous la tente avant que j’arrive ? » et autres débilités dont j’ai le secret. Blague à part ce mec me sidère… Il est classé parmi les premiers et il est la discrétion même question résultats. En ancien scout, il assure question bois et autre barbecue. J’en suis à un point que je me dis qu’un jour je vais rentrer au campement et découvrir un chevreau en train de griller à la broche parce qu’il aura en plus eu le temps de chasser avec son opinel ! Et tout ça avec le sourire, cela va s’en dire. Avec mon service de podologie 24h/24, mes lingettes à disposition et la bonne humeur constante, je bénis ma tente 8.

Etape 3 – 35km Taourirt Mouchanne / El Maharch

3ème jour et je ne suis toujours pas dans la course… Mes pieds me font souffrir, enfin le droit surtout, le vent de sable m’ensable les oreilles et le cerveau… J’en ai marre… J’ai pour le moment uniquement l’impression de subir ma course. J’avance et je plonge dans ma musique pour ne surtout pas penser. C’est idiot à dire comme ça, ça va paraître assez étrange pour beaucoup qui profitent de l’occasion qui leur est donnée d’être éloignés de leur univers quotidien pour faire le point sur leur vie mais là moi je ne pense à rien… Mais alors rien de rien… Le seul truc qui me vient parfois à l’esprit pendant la journée c’est « mince ça fait combien de temps que je n’ai pas fait pipi »… Ce n’est pas avec ça que je ne vais pas décrocher le Nobel ! Et encore moins le Pulitzer… Je me traine, quand je marche, je boite, quand je cours, j’ai mal… Heureusement que tout d’un coup surgit Sébastien de Metz bien décidé à papoter pour me sortir de ma coquille. Il me raconte qu’il court avec des copains, qu’ils ont tous financé leur course personnellement et passer l’année à trouver des fonds pour équiper un jeune garçon handicapé d’un fauteuil électrique qui va lui changer la vie et améliorer son quotidien… Tiens prends ça ma grande… Arrivée sur le campement, je ne suis pas très bien, nauséeuse à souhait et je demande même à Pascal de m’accompagner parce que j’ai juste peur que mes jambes se dérobent sous mes pieds. Lorsqu’arrivent les pompiers de Vannes et la joellette, je me précipite, courant en canard, pour aller les accueillir et l’émotion que ce groupe dégage, leur force, me tirent les larmes des yeux… Tiens reprends ça ma grande…

Le coup de grâce va m’être donné par Renaud. Alors que je suis allongée sous la tente, mon pied tout pourri sous le nez du pauvre Cédric qui doit se maudire de m’avoir « invitée » à me joindre à eux, une bénévole passe le bout de son nez sous la tente pour venir discuter avec le représentant de l’équipe « Vaincre la Mucoviscidose ». Elle a perdu son petit frère après des années et des années que je ne pourrais pas qualifier de vie mais bien de survie… Renaud parle de sa fille, de son combat pour juste respirer et là je me sens mal. Je suis qui moi pour me plaindre d’être là avec ma petite ampoule infectée ? Il est grand temps de « fermer ma gueule » et de commencer à profiter de la course parce que moi, j’ai la chance de pouvoir être là, j’ai la chance de pouvoir courir si l’envie m’en prend. J’ai eu la chance de pouvoir voir naitre mes enfants, d’avoir eu 40 ans, de pouvoir aller à l’autre bout du monde si l’envie m’en prend, Marine n’aura peut-être pas cette chance… Sans le savoir, sans s’en rendre compte, Renaud a donné un sens à ma course, il lui a enfin donné une âme.

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Ma Béné sans qui un MDS ne serait pas un MDS !

Etape 4 – 81.5 km El Maharch / Jebel El Mraïer

Le grand jour arrive… Nous le savons toutes et tous, la longue est la grande étape du MDS, celle où ça passe ou ça casse. Pour moi c’est un peu plus facile puisque je connais ce genre de distance mais cela ne suffit pas à me rassurer. J’ai très mal dormi parce que je souffre vraiment du pied droit qui me lance terriblement (je me suis même relevée la nuit pour faire les 100 pas histoire de m’occuper l’esprit et trouver le sommeil !) et surtout à cause des ganglions qui sont apparus. En me retournant sur le ventre la nuit j’ai fait un bond, réveillée par la douleur. Pas de doute, l’infection est maintenant installée. Cédric insiste gentiment sur le fait que là il va falloir se résoudre à passer aux choses sérieuses et envisager les antibiotiques. Nous ne sommes pas dans des conditions d’hygiène suffisantes pour endiguer naturellement ce genre de problème et c’est la mort dans l’âme que je me traine au centre du campement pour aller à la rencontre des docs qui assurent la permanence pré course. J’aime pas les médicaments… J’aime pas les médecins… Après un petit conciliabule, la nouvelle tombe, les antibiotiques sont déjà sous clé, partis avec le grand chef, il faudra attendre l’arrivée de la longue pour les commencer. Cédric, l’homme aux doigts de fée m’a fait un pansement à la bétadine pour limiter la casse et zou, c’est parti pour presque 82 km de ce qui s’annonce déjà comme un remake de la longue retraite de Russie version blonde et sablonneuse…

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La course est lancée et je tente de faire redémarrer la machine. C’est quoi tous ces cailloux d’abord ? Ils me cherchent ou quoi ? Le premier CP est là et alors que je m’apprête à m’élancer à l’assaut du deuxième, on m’arrête en plein vol. « Cécile ? Le doc t’attend ». Ah mince alors… En fait, le grand patron est là, il a été prévenu par radio et il m’attend de pieds fermes avec ma dose quotidienne d’antibios. Je joue les petites filles sages, je les avale en priant intérieurement pour que les effets secondaires n’arrivent pas trop vite. Avec ma chance légendaire, je suis la reine des effets secondaires, je les fais toujours par ordre alphabétique. Je sais que pour les limiter il faut que je mange correctement avant de les avaler mais je n’ai prévu que des cacahuètes moi aujourd’hui… Bon allez, on arrête de se plaindre deux secondes et on passe justement la seconde parce que cette longue étape ne va jamais finir sinon ! Je vais aller de CP en CP ou plutôt de doc trotter’s en doc trotter’s puisque à chaque fois, je dois aller montrer patte blanche pour continuer : on me prend ma température, ma tension parfois, et on papote avec moi histoire de voir si je ne délire pas. Et j’avance inexorablement km après km, caillou après caillou, grain de sable après grain de sable. Parfois je cours, parfois je marche. Alors que je papote tranquillement avec Brian, américain de l’Oregon qui me raconte un mariage surréaliste auquel il a assisté au fin fond de l’Ardèche réunissant la famille d’un ami américain originaire du dit trou paumé avec une coréenne venue avec toute sa tribu surgit Christophe Le Saux que j’ai surnommé affectueusement « l’autre blonde de l’ultra ». C’est un de mes chouchous et je ne m’en cache pas. Je ne suis pas le genre « fan de », je n’ai pas l’admiration facile surtout vis-à-vis de coureurs qui après tout ne font strictement rien pour la planète, ils mettent juste un pied devant l’autre plus rapidement que moi ce qui ne relève pas d’un grand exploit. Il m’a promis le matin, de faire comme en Australie, de m’encourager en passant.  Il s’arrête deux secondes pour papoter, m’encourager sous le regard halluciné de ses deux poursuivants. Il repart de plus belle et Brian me dit : « but who’s this man ??? ». Ben c’est Cricri mon grand ! Ils sont comme ça les vrais champions chez nous… Il suffit de regarder les vidéos de Laurence Klein prises pendant le MDS… Son sourire, sa disponibilité parlent d’eux-mêmes.

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A la nuit tombée, je renais un peu de mes cendres comme à chaque fois, même si je peste contre ce tracé qui ne me laisse aucun répit. Moi qui pensais trouver du roulant pour arrêter de me poser des questions, je dois toujours rester en éveil. La nuit tombe, le bal des frontales commence avec le secret espoir qu’enfin apparaisse dans le fond de la nuit noire là-bas une clarté, une lueur d’espoir que tout cela est enfin fini. Mais rien… Alors que l’année dernière je m’étais accrochée au rayon vert du laser qui brillait dans le désert, il n’y a rien pour me guider, juste ma frontale, celle des autres coureurs qui m’entourent et qui me rassurent par leur présence. Nous avançons tous comme des manchots empereurs déchus. Les regards sont souvent hagards… perdus dans le vide de leur pensée. Il faut avoir vu un jour une caravane de ces coureurs épuisés pour comprendre de quoi je parle. Il y a plus que la fatigue physique, il y a cette fatigue morale, plus profonde qui creuse les traits, donne avec la barbe de 3 jours 10 ans de plus aux hommes qui avancent vers cette foutue ligne d’arrivée qui n’arrive pas. Je parle uniquement des hommes parce que nous les femmes nous restons toujours aussi fraiches que la rosée du matin ! (oh ça va je rigole un peu… elle est sur nos mollets la barbe de 3 jours !).

Soudain une lueur, un espoir, très vite déçu. Ce n’est pas le campement mais un 4×4 planté à la verticale dans le sable avec un homme qui devant, armé de sa pelle, tente de dégager l’engin. Je reconnais Patrick Bauer, the Big Boss, je lui demande juste « combien de km ? », « 1km800 ma grande », « elle était vraiment dure tu sais celle-là, tu sais Patrick », « je sais Cécile… je sais… ». Mon objectif d’arriver avant 1h du matin s’éloigne mais je peux y être juste après. Un coureur australien me double déchainé, comme shooté par l’endomorphine de la fin qui s’annonce. Je m’accroche, je le rattrape, on fait la course comme 2 gamins euphoriques. Il me lâche mais je ne lâche rien, les lumières sont là enfin. J’accélère, je lève les genoux, pour un peu j’aurais l’air d’une coureuse ! Un couple main dans la main apparaît juste devant moi et alors que je m’apprête à les doubler, je m’arrête en plein vol, je viens de les reconnaître. Georges et Monique, amis du Luxembourg sont là souriants et je ne me vois mal ne pas passer la ligne à leur côté, comme un symbole. Ils étaient là en Atacama avec moi, c’est un peu de mes 4 déserts qui m’accompagnent pour ces quelques mètres. Enfin, j’y suis, il est un peu plus d’une heure du matin, j’ai fini la longue, je suis heureuse. Pascal est là fidèle au poste, le thé chaud aussi d’ailleurs. Il m’annonce le bouleversement de la tête de course avec un Rachid fauché en plein vol. Je file rejoindre ma tente, me débarbouille rapidement et je dors d’un œil attendant l’arrivée de toute la troupe. 3h du matin, tout le monde dort sous la tente 8.

Jour 5 – jour off ou les 7 plaies d’Egypte !

Alors que ce jour est généralement réservé aux grandes lessives, aux grandes siestes et aux grandes bouffes, nous attaquons par de grands vents de sable. Je tente une virée à l’accueil pour donner des nouvelles mais je rapatrie rapidement me mettre à l’abri dans ce qui va se transformer en journée cauchemar. Le sable s’infiltre partout, recouvrant tout sur son passage même à l’intérieur de notre tente. Vous ouvrez votre sac deux secondes et il s’alourdit de 500 grammes… Nous nous planquons dans nos duvets priant pour que tout cela s’arrête enfin. Je ne me suis pas lavée à l’arrivée de la longue et je voudrais juste pouvoir me rincer mais sortir est tout bonnement impossible. Grâce aux garçons toujours aussi efficaces il faut bien le dire, nous sommes parmi les moins à plaindre mais ce qui devrait être une journée de repos va se révéler encore plus épuisante qu’une journée à traverser les dunes en plein cagnard. Midi sonne avec l’apothéose de la journée : une averse de grêle ! Oui, vous ne rêvez pas, nous avons eu de la grêle dans le désert, mouillant la tente, mouillant le sable… Et mouillant les derniers concurrents qui doivent encore rallier le camp. Il nous manque l’invasion de sauterelles et nous sommes bons ! Pourtant l’ambiance reste positive sous la tente. Les garçons toujours pleins d’imagination décident de faire un feu genre « on va fumer le saumon en prévision des fêtes de fin d’année » directement sous la tente. Nous sortons nos gamelles tout en tentant de limiter l’inondation de nos sacs. Du grand délire…

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Enfin le calme après la tempête ! Je n’y croyais plus ! Alors que d’habitude l’après-midi est consacrée à la sieste, nous allons le consacrer à ranger notre maison, ambiance « Blanche Neige et les 7 nains ». Nous lavons enfin notre linge, nos corps fatigués par 4 jours de course, nous secouons les tapis, vidons nos sacs, une vraie petite fourmilière s’agite de toute part. Bonjour la journée de repos… Autre éclaircie dans ma journée agitée, la crêpe party organisée par mes voisins dont Didier Benguigui, le « célèbre » non voyant du MDS et grand ami de ma copine Linda, la seule coureuse que je connaisse qui ait osé courir le marathon de Jérusalem déguisée en Bunny Playboy (j’ai les photos qui le prouvent !). J’ai transporté depuis le début de la course 100gr de pâte à crêpes, j’ai donc le droit à ma part ! A ceux qui se poseraient la question, oui, ils ont bien transporté une crêpière…

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Soirée à déguster des bonbons miraculeusement sortis d’un sac à dos, histoires drôles de Renaud, la nuit arrive, le jour off s’achève, je suis encore plus épuisée que la veille !

Etape 5 – 42.2 km Jebel El Mraïer / Merdani

Le marathon… Distance connue pour la plupart des coureurs mais tellement traitre pour des organismes fatigués par 4 jours de course. Je suis contente parce que je sens que l’infection s’éloigne mais la douleur est toujours là. Elle est plus discrète mais reste bien lancinante, sourde, présente à chaque fois que je pose le pied à terre, qu’il rencontre un caillou. Alors que l’étape longue était épuisante, ce parcours s’annonce roulant, presque trop roulant. Tout le monde part bille en tête et moi je tente de suivre le rythme. J’arrive au premier CP beaucoup plus vite que prévu, je veux ralentir mais ça continue encore et encore. Je ne ralentis pas vraiment, la peur au ventre. Je vais exploser… Il faut que je ralentisse, que je calme le jeu, j’ai en mémoire l’année dernière où j’ai fini sanglotant sous un palmier, réclamant qu’on m’achève là, qu’on m’abandonne, et cette pensée m’obsède. Il y a bien quelques passages boueux qui alourdissent les chaussures mais si peu de temps qu’on repart de plus belle. Je finis par me planquer autant pour faire pipi que pour souffler un peu ! Le CP 3 est déjà là et avec lui la perspective de finir cette dernière étape beaucoup plus vite que l’année dernière. Tu me diras, 9h à battre ce n’est pas non plus très difficile… Sarah, la jolie coureuse mauricienne qui est aussi blonde que moi et qui pourrait presque être ma fille apparaît. Je lui propose une arrivée de blondes et nous partons tambour-battant, queue de cheval au vent. Un 4×4 de l’organisation est là en haut d’un relief avec 2 doc et un panneau où il y a écrit « surprise ! ». A notre passage l’un des garçons soulève la feuille et nous voyons apparaître « il reste 3km800 ! ». Je lui crie au vol «tu sais que je t’aime toi ! » et il me répond « reviens !!! ». Nous filons toutes les deux et je sens que Sarah s’accroche comme elle peut. Elle me demande comment se passait l’arrivée des familles qui rejoignaient le campement par le biais de Terre D’aventure. Je lui raconte que l’année précédente ils étaient là à l’arrivée du marathon. Son homme et sa maman sont de la partie alors je sens que la motivation est là ! Au vol, nous accrochons un Anglais avec qui je plaisante. Il est à la peine et je l’encourage en lui disant « You need to run, for your Queen ! ». Il se marre et accélère un coup. Nous le redoublons à nouveau avec moi criant « girl power » ! Je tente avant tout de divertir ma collègue blonde qui serre les dents pour ne rien lâcher. Un autre Anglais se joint à la troupe et nous fonçons vers l’arrivée escortées par nos deux bodygards. A deux mètres de l’arrivée, je me contente de leur dire « Ladies first », ils sourient, se décalent d’un mètre et nous laissent passer en vrais gentlemen. Le marathon est fini, le MDS est fini, le sort est brisé, j’ai réussi mon pari et je n’ai pas pleuré…

A relire ce paragraphe je rigole, on a l’impression que j’ai mis 3h pour courir un marathon ! Tu parles Charles… Mais je te jure Pierre, ne rigole pas, j’ai vraiment couru ce jour-là !!!

Je me dirige tranquillement vers le campement, très fière de moi et j’ai le droit à un accueil tout en diplomatie de Renaud qui sait peut être courir vite mais beaucoup moins parler aux femmes : « punaise t’as sacrément pris aujourd’hui »… Quoi ? Oh ça va toi ! Je sais que je suis rouge pivoine avec des marques de lunettes ridicules… T’es pas obligé non plus d’en rajouter ! Tu sais combien ça pèse toi un poudrier de Terracota Guerlain ? Je fais ce que je peux avec les moyens du bord, ok ! Mon euphorie retombe brutalement par l’annonce de deux mauvaises nouvelles : Damien le compagnon de Laurence Klein s’est blessé suffisamment grièvement pour que la course s’arrête pour lui et Albert un des Français classés dans les 50 premiers a fait un arrêt cardiaque nécessitant son évacuation immédiate. Un rappel un peu violent s’il en est que le MDS reste une vraie course et pas seulement une randonnée comme beaucoup le pensent…

La soirée s’écoule doucement avec l’opération « il faut vider son sac pour le dernier jour ». Je n’ai pas le courage d’aller écouter le concert qui ne sera qu’un bruit de fond pendant mon diner. J’irai faire un tour pour apercevoir quelques images de la projection des vidéos réalisées pendant la course et vous savez quoi ? Je vais trouver le moyen de me perdre en tentant de rentrer au campement ! Déjà que je ne retrouve ma tente que parce qu’ils ont la bonne idée d’accrocher le drapeau de l’association dessus… Eh bien moi je dis la course d’orientation, ce n’est pas pour tout de suite ! Dernière nuit dans le désert, je ne dirais pas que je suis triste, ce serait mentir. Je ne pense qu’à une seule chose : mon lit qui m’attend samedi soir et ma douche…

Etape 6 – 15.5km Merdani / Merzouga

Nous le savons, nous allons terminer par une dernière plongée dans le bac à sable. Nous étions venus là pour bouffer de la dune, on va nous en servir jusqu’à l’écœurement et jusqu’à la dernière seconde. Nous sommes prévenus qu’il y aura bien un CP intermédiaire mais pas d’eau distribuée. Il va donc falloir gérer pour ne pas se retrouver à sec, comme une pauvre voiture en panne sur le bas-côté de la route. Alors que nous partons je découvre consternée que j’ai mal éteint mon lecteur MP3 et qu’il est déchargé… Ah mince alors… L’idée de faire tout ça sans musique me file déjà le bourdon. Quand je n’écoute pas de musique, je pense et si je pense, je suis foutue. Heureusement surgissent tels des Zorro sur leur fier destrier Benoit et Sarah qui cohabitaient en fait sous la même tente, ce que j’ai oublié de préciser plus haut. Je prends le train en marche et commence la parlote avec Benoit. Sans nous en rendre compte, nous allons semer Sarah qui me racontera plus tard qu’elle a dû s’arrêter quelques instants à cause de douleurs au genou. Dans le flot de coureurs qui s’élancent vers la délivrance, nous n’avons pas réalisé l’écart qui se creusait entre nous. Je sais que Benoit est plus rapide que moi mais plus nous avançons et plus je galère à le suivre, plus je me rends compte que je n’ai pas envie de finir ce marathon des Sables 2012 toute seule. Je lui propose alors de tout faire pour finir ensemble, histoire de partager ce moment avec au moins un visage connu et il accepte bien volontiers ma proposition. Il faudra les dunes pour que nous commencions à vraiment parler et finalement faire réellement connaissance. L’avantage avec ce genre de course c’est que nous ne sommes pas là pour faire semblant, nous parlons directement sans détour de nos peines, nos joies et j’avoue que j’apprécie cette « proximité » qui se créée entre les coureurs. On peut faire semblant 2 ou 3 jours mais pas 6…

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Alors que nous sommes à 3 ou 4km de l’arrivée surgit devant un coureur que je reconnais tout de suite pour avoir vu son short pendant 5 jours en Inde. Mohammad coureur jordanien de son état ne devrait pas être là… Il devrait être presque arrivé à Ouarzazate… Je m’arrête à son niveau et prend des nouvelles. Il est blessé à la cuisse et il marche. Immédiatement, je pense à son eau. Il n’a que des toutes petites gourdes sur lui, je le sais, je me suis toujours demandé comment il faisait pour se contenter d’aussi peu d’eau. Maintenant je sais aussi qu’il court normalement tellement vite que le temps qui s’écoule entre 2 CP n’est pas le même que le mien. Seulement, je sais aussi que s’il est là à marcher, c’est synonyme de gourde vide pour lui et je lui propose de l’eau. Je le vois hésiter et finalement il me tend sa gourde à remplir. J’ai vu juste, il n’a plus d’eau du tout et il lui reste facilement 30 à 45 minutes de marche à ce moment-là. Je ne me pose pas une seule seconde la question de savoir si moi j’aurai ce qu’il faut, je partage et puis c’est tout. Nous repartons de plus belle et à peine quelques secondes après, Benoit me rassure en me disant qu’il aura de quoi nous hydrater tous les deux jusqu’à l’arrivée. Enfin l’arrivée tant attendue est là qui se profile à l’horizon, je crois bien que nous accélérons tant que nous pouvons dans les dernières dunes et c’est main dans la main que nous passons la ligne, le sourire aux lèvres avec Pascal comme photographe officiel. Bénédicte mon ironwoman copine du Luxembourg et surtout colocataire du MDS 2011 est là aussi comme pour boucler la boucle. L’édition 2011 percute de plein fouet l’édition 2012. Dieu que c’est bon !!! Nous pouvons nous lâcher, nous dansons toutes les deux devant le regard plutôt ahuri des spectateurs présents qui se demandent si nous avons bien couru 250 km pour être en forme comme ça. Je console en prenant dans mes bras un Marocain banquier vivant à New York que l’émotion submerge. Carlos mon Argentin du Jura arrive aussi… La grande famille du MDS est là, riche en couleurs et en émotions.

Voilà c’est fini… Deuxième et certainement dernière édition pour moi parce que je ne vais pas courir la même course tous les ans, même si je comprends aisément ceux qui deviennent accro à cette ambiance si particulière qui règne chaque année début avril du côté du sud du Maroc. Je ne pensais pas finalement prendre autant de plaisir avec cette course qui était avant tout « professionnelle ». Elle me faisait peur, je me suis finalement régalée. Jamais je ne remercierai assez la tente 8 et surtout Cédric pour tout ce qu’il a fait pour moi. Supporter la vue de mes pieds tous pourris chaque matin juste après son petit déjeuner franchement je ne sais pas comment il a fait. Et sans sa gentille insistance je le sais, je ne serai jamais allée prendre ces foutus antibios qui ont finalement sauvé ma course et éviter la débandade australienne. Merci à tous d’avoir été mon cocon réconfortant où j’ai aimé venir me réfugier après chaque étape après avoir passé la journée dans ma bulle.

Je ne peux pas ne pas citer encore une fois Pascal qui, par sa présence chaque jour sur la ligne d’arrivée, me motivait à finir plus vite pour qu’il ne m’attende pas trop longtemps et puisse retourner travailler, l’esprit rassuré de m’avoir vu sur mes 2 pieds.

Difficile de citer tous les visages rencontrés pendant ces 7 jours : Marie George et son éternel compagnon avec Pascale rencontrés lors de mon premier non-stop algérien ; Danièle et Gloria qui étaient là lors de mon stage prépa marathon, à mes débuts de coureuse comme un symbole de ces 6 dernières années de ma vie ; Josette et son mari qui m’ont épatée par leur bonne humeur constante, leur gentillesse et surtout leur rythme effréné ! Amandine qui est une sacrée nana comme je les aime et qui a sacrément de la chance au vue de la surprise qui l’attendait en haut d’une dune à l’arrivée.

Merci à tous les coureurs qui sont venus me voir ou qui m’ont à un moment encouragée, soutenue, parce que chaque sourire compte dans les moments difficiles et parce qu’ils ont donné un visage à cette course multiculturelle et multiethnique par excellence.

Signe du destin, en rentrant chez moi m’attendait déjà l’écusson de la course en Gobi début juin… Histoire de me rappeler que l’aventure continue, qu’il va falloir se reposer pour mieux repartir vers de nouvelles aventures. Barbie en Chine, ça je ne vous l’ai pas encore fait !

Ps : ah oui pour ceux que cela intéresse j’ai fini à la 333ème place ! Pour une fille dont le chiffre porte bonheur est le 3 avouez qu’on ne peut pas rêver mieux. Après un dossard 33 à Lyon, je crois que tous les signes sont là pour faire de 2012 une grande année pour moi.

Pss : et celui-là j’aurais aimé ne pas avoir à l’écrire, Marine nous a quitté quelques mois après cette course, son corps n’ayant plus la force d’attendre une greffe cœur poumon… Rien à rajouter.

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