Alors que je préparais tranquillement (vue ma vitesse de pointe du moment, c’est un euphémisme) le Tecno Globe Marathon (3 janvier 2016 à Cernay-la-Ville) et en profitais, tout aussi tranquillement, pour mettre à l’épreuve comparative trois paires de chaussures aux caractéristiques assez proches, tout au moins en termes de drop, ne voilà-t-il pas qu’ASICS se permet de venir perturber cette (trop) paisible préparation en me faisant parvenir une paire de METARUN (à 250 € la paire …) accompagnée d’un communiqué de presse précisant qu’il s’agit de la « meilleure chaussure de course longue distance jamais conçue par ASICS« .
Bref … de quoi attiser ma trop grande curiosité et me forcer (sic … je n’ai pas eu trop mal, je vous rassure) à bouleverser mon quotidien de coureur-en-pleine-préparation-marathon. Après une centaine de kilomètres et des séances variées (VMA, EMA, côtes, sortie longue, allure marathon …), je pense avoir un avis suffisamment définitif sur cette chaussure pour vous en faire part.
Puisqu’on est dans le champ lexical du poids, profitons-en tout de suite pour préciser que celui de la METARUN est de 336 g (en 45), ce qui n’en fait pas un monstre de légèreté. Donc, inutile de l’acheter si vous avez dans l’idée de pulvériser votre record sur le 10 km. No way … Et tant qu’on est dans les trucs qui fâchent (ou pas …), son drop est de 11 mm. WTF !!! Coureur médio-pied abstiens-toi mon ami !
Et voilà ! J’ai osé écrire un super compliment (si si) à propos d’une chaussure qui ne fait pas partie de mes canons habituels. Mais, c’est vrai ! Je ne peux pas le nier, cette METARUN, pour peu qu’on attaque du talon, est sans doute ce qui se fait de mieux aujourd’hui en matière de ratio confort / efficacité (et non, ASICS ne m’a pas payé pour écrire cela et j’ai d’autant plus la conscience tranquille que je n’avais absolument pas sollicité cet essai, la paire m’ayant été livrée par surprise).
L’amorti sous le talon est … plus que consistant … On s’enfonce … Mais par chance, on n’y reste pas trop longtemps et la semelle a l’heureuse tendance à faire basculer très rapidement (mais en souplesse) vers l’avant. Attention, je n’ai pas dit que c’était une dynamique de la mort qui tue non plus, mais les foulées s’enchaînent parfaitement et de manière fluide, d’autant plus qu’on attaquera plus fort du talon. Pour de la longue distance, ma foi, c’est un peu ce qu’on demande non ?
De manière surprenante (je parle pour une chaussure à drop élevé) la flexibilité de la semelle est parfaite, au moins en termes d’axes de flexion. Ils respectent la biomécanique du pied. Ni souple, ni rigide, on sent encore une fois l’influence de la conception « pour talonneur » : il faut dérouler de l’arrière à l’avant pour plier.
La stabilité est … une référence ! Je vous conseille le test de l’accélération dans un virage serré sur une chaussée mouillée et vous m’en direz des nouvelles. Couplée à l’accroche … Wow !
Et bien entendu, avant de vous laisser, il faut quand même évoquer le sujet qui va fâcher grave dans les chaumières : le prix. 250 € ! Quand même !!! C’est vrai que la METARUN a réellement un truc en plus par rapport aux modèles équivalents de la concurrence (type 1080 de NB par exemple), on ne peut pas le nier (le chaussant est une merveille). Mais 250 € … Certes, c’est une série limitée, certes elle préfigure sans doute des modèles à venir moins chers intégrant les mêmes technologies mais on est là, quand même sur une sacrée somme, qu’aucun des concurrents (même adidas …) n’a jamais osé afficher jusqu’à présent. J’espère que cela n’amorce pas une tendance de fond …