Run : Diagonale des fous, Emilie Maroteaux, une victoire absolument pas due au hasard !

Emilie Maroteaux est la révélation de la dernière édition de la Diagonale des Fous. Parce que si elle était connue dans son île et citée parmi les favorites, en France avouons-le, c’était un peu moins le cas. Pas de team officielle ni de sponsor, même pas sur insta (enfin si depuis peu, ici n’hésitez pas elle a besoin de followers !)… Comment voulez-vous qu’on la connaisse aussi ! Il est grand temps de corriger tout ça !

Avant de parler trail, un petit tour vers son état civil : Emilie, 41 ans, kiné à temps plein, maman de 2 superbes enfants, vit à St Gilles, elle est née le 9 février (le même jour que mon petit frère ! Comment ça vous vous en foutez ?) et c’est donc une verseau. Vous savez tout ou presque ce qu’il y a à savoir ! Bon ok, parlons trail puisqu’il n’y a que ça qui vous intéresse.

Tu cours depuis combien de temps ?

Je me suis mise à courir il y a 6 ans en réalité, soit hier dans l’univers de l’ultra-trail. Je n’étais pas spécialement sportive avant cette date, je courais de temps à autre avec les copines en mode jogging papotage et je faisais de la rando. Je vis à la Réunion quand même, ne pas y randonner cela relève d’un crime de lèse-majesté ! Lorsque j’ai refait ma vie avec Julien Libertiaux, les choses ont changé. En plus d’être kiné comme moi, il entrainait déjà plusieurs traileurs et c’est en le suivant que j’ai pris mon premier dossard. Très vite il a compris que j’avais des capacités après une participation plutôt réussie à la Mascareigne. C’est là que tout a commencé.

Comment t’es tu préparée pour cette diagonale ?

Comme beaucoup, le covid m’a donné un peu plus de temps pour me préparer puisque l’annulation l’année précédente a décalé d’autant mon projet de participation. J’avais terminé 3ème féminine sur le Trail de Bourbon et 1ère française, j’étais donc un peu attendue par les réunionnais. Je suis un planning d’entrainement précis :
Lundi, yoga. C’est la grande nouveauté de cette préparation et pour moi c’est un vrai plus. J’ai gagné en souplesse mais aussi du côté mental. Franchement c’est une vraie découverte et je suis absolument certaine que ça a joué un rôle positif dans ma victoire. Ce n’est pas un hasard si d’autres traileuses de haut niveau comme Camille Bruyas est aussi adepte.
Mardi et mercredi, je m’entraîne sur route mais avec des côtes essentiellement.
Jeudi, renforcement musculaire.
Vendredi, rien, c’est une grosse journée au cabinet, je ne pourrais pas caser en plus un entraînement
Samedi, sortie en montagne dont la durée va dépendre de la configuration familiale. Nous sommes une grande famille recomposée puisque nous avons 5 enfants à nous deux un week-end sur deux, alors s’ils sont tous là, petite sortie, si nous sommes tous les deux, grande sortie !
Dimanche, vélo, la deuxième nouveauté de cette préparation pour travailler l’endurance et la tenue à l’effort. Là aussi, je suis convaincue que cette nouveauté a fait toute la différence.

Question alimentation, ça donne quoi ?

Je fais tout moi-même ou presque ! Question boisson j’enrichis mon eau avec du malto ou une solution de nutrition que je trouve en pharmacie mais pour le reste, c’est compote de pomme ou de banane (je ne mélange pas, j’aime retrouver le goût d’un seul fruit), du miel mélangé avec de l’huile de coco qui m’apporte le gras nécessaire à l’effort, et pour le salé je suis très soupe de patates douces. Si vraiment j’ai besoin de beaucoup de sel parce qu’il fait chaud, je peux compléter par des gélules de sels minéraux. Et si j’ai envie de varier un peu les plaisirs, ce sera semoule de maïs et chocolat !

Et maintenant ? Comme le dit si bien Bécaud,

que vas-tu faire ?

Cette victoire change un peu la donne j’en ai bien conscience. Déjà parce que les propositions de partenariat sont arrivées. J’y réfléchis pour le moment. Je ne veux pas faire partie d’une team, j’ai déjà mon petit club, où nous sommes une vingtaine avec un niveau plutôt bon qui me motive bien. Mais je ne cracherais pas sur un partenariat matériel, parce que le terrain de la Réunion c’est quand même bien usant question semelle et mesh alors si je peux ne plus payer mes chaussures, je ne dis pas non ! Je dois aussi choisir ma course récompense. La Diagonale a un partenariat avec plusieurs ultras dans le monde, à moi de choisir ma destination pour 2022… Suisse, Canada, entre autres… Pour l’instant je ne sais pas encore. Et bien sûr je compte être au départ de la prochaine édition puisque ce sera le 30ème anniversaire, autant dire que j’ai hâte d’y être. J’espère que le plateau sera plus international, histoire de me frotter un peu à la concurrence et de faire découvrir mon terrain de prédilection à mes camarades ultra traileuses du monde entier.