Fun : Le Top 5 de mes meilleurs moments de l’UTMB 2019

Plutôt que de vous faire un petit CR sur ma MCC qui pourrait se résumer à « putain mais que c’est beau, je ne m’en lasserais jamais », je me suis dit qu’un petit retour sur toute ma semaine changerait un peu. C’est parti mon Kiki ! (Même absent de la ligne de départ, son esprit est partout à Chamonix !).

N°1 – L’étude clinique de Guillaume Millet sur la fatigue

Ça a commencé à partir en vrille dès le dimanche, lorsqu’on a réalisé avec mon pote Meheza, le célèbre vosgien qui signe presque plus d’autographes dans les rues de Chamonix que Kilian et Xavier réunis que nous étions convoqués aux mêmes horaires pour les pré-tests de l’étude 😊. Je crois que l’équipe ne mesurait pas vraiment le risque qu’elle prenait en nous mettant tous les deux dans une même pièce, à courir, pédaler et nous stimuler dans tous les sens. Sincèrement, de vous à moi, que ce qu’ils ont le plus stimulé ce jour-là, c’est notre sens inné de la déconnade et croyez-moi sur parole, des fous rires sur tapis avec un masque sur le visage, ce n’est pas évident à gérer ! En attendant j’ai hâte d’avoir les résultats, et surtout mes résultats. Du peu que j’ai pu échanger sur place, il semble que mes premiers chiffres tendraient à prouver que ma fatigue musculaire était excessivement faible, ce qui confirme ce que je ressens. Ok, je n’ai fait que la MCC mais j’ai quand même fait 40km dans la montagne et je ne suis pas arrivée dernière pour une fois, améliorant mon temps de presque 30 minutes. Il faudrait donc vraiment que j’accepte de pousser un jour un peu la machine pour voir de quoi je suis réellement capable, au moins juste une fois. Ludo prépare-toi à me voir débarquer un jour dans le top 10 de l’UTMB, tu ne vas rien comprendre !

Une étude clinique c’est ça…

Après 2012, Cécile la souris blanche de labo le retour… Il faut croire que j’aime ça !

N°2 – Le bus pour le départ de la MCC

Pourquoi le bus ? Parce qu’il m’a permis de faire la connaissance la plus improbable de la semaine. J’ai pris le dernier créneau horaire, histoire de pouvoir prendre mon petit déjeuner tranquille à la Panière, ma boulangerie préférée à Chamonix pour sa terrasse avec vue sur le Mont Blanc. Pendant ma semaine, je vais quand même y croiser la célèbre Lizzy Hawker que je me suis permise de déranger pour lui dire à quel point son livre m’avait bouleversé et la non moins célèbre Núria Picas que j’ai laissé tranquille puisqu’elle était en mode ultra maman 😊. Alors que je fais sagement la queue, un gentil bénévole crie « une personne ? Il reste une place ». Je me faufile au milieu des petits groupes pour grimper dans le bus et m’assoie donc à la seule place disponible. Mon voisin est dans sa bulle et moi je suis sur mon écran, mon foutu écran de portable qui me désespère parce que très vite je comprends que je n’ai aucun réseau. N’allez pas imaginer que je suis totalement désespérée à l’idée de ne pouvoir partager chaque seconde de ma course sur insta, c’est juste que dans le règlement je suis sensée prouver que je peux téléphoner et surtout recevoir les sms de l’orga ! Je panique totalement parce que j’ai toujours ou presque été contrôlée au départ et me voir interdire de partir parce que mon opérateur me joue des siennes commence à sérieusement me taper sur les nerfs. Je finis par demander à mon voisin s’il est dans le même cas que moi et je fais alors la connaissance de Théo. Très vite nous papotons pour faire un peu connaissance et nous parlons brièvement de nos vies. Il me dit qu’il est pilote de ligne pour les cargos, qu’il bosse pour des structures humanitaires ou parfois scientifiques et là me lâche : « du coup parfois, cela me permet d’aller à des endroits totalement dingues, je suis même déjà allé en Antarctique » … Sérieusement quelle était la probabilité que je m’assoie dans un bus à côté d’un illustre inconnu qui est comme moi allé là-bas ??? Vous y croyez, vous ??? Le plus dingue c’est que finalement nous allons presque faire toute la course ensemble, sans réellement le chercher. Il n’y a que pour passer la ligne d’arrivée qu’il me sèmera, parce que moi je commençais quand même à sérieusement fatiguer ! Mais j’ai eu le droit à mon gros câlin de notre Ludo et à l’accueil des copines, alors tout était réellement parfait. Ah oui j’oubliais, mon téléphone s’est miraculeusement mis à fonctionner à peine la frontière suisse passée !

Une seule photo parle plus que des centaines de mots !
Et une médaille… Une !

N°3 – le lancement de « Trail » écrit par Jean-Philippe Lefief aux Editions Guérin

L’histoire commence en réalité bien en amont de mon séjour à Chamonix. Jean-Philippe, journaliste lui aussi s’est pour ma part surtout illustré comme étant le gentil monsieur qui a eu la gentillesse d’enfin traduire le légendaire « Born to run ». Mon niveau d’anglais ne me permet vraiment pas de lire un tel ouvrage en VO, et j’attendais depuis longtemps la version française (je vous ai dit que j’ai en plus rencontré Christopher McDougall, qu’il m’a dédicacé son lire et que nous avons papoté sandales et désert le plus simplement du monde ? Je vous dis 2019 restera l’année des rencontres !) Il a fini en toute logique par signer réellement son propre livre et c’est lui qui est derrière le passionnant « la folle histoire du trail » que je vous conseille vivement, si vous ne l’avez pas encore déjà lu. Il m’appelle début juillet pour me demander si je peux l’aider à rédiger les pages concernant la partie féminine du prochain livre qu’il prépare, ce qu’évidemment j’accepte volontiers. Nous papotons le plus simplement du monde alors que je suis derrière ma planche à repasser, en priant qu’il ne reconnaisse pas le bruit de ma centrale vapeur. Avant de raccrocher, il me dit juste que bien entendu je serai citée mais sur le moment, j’imagine juste mon nom dans la liste des remerciements, à la fin en italique, sur la page que personne ne lit jamais ou presque. Vendredi midi, conférence de presse pour le lancement du livre baptisé « Trail »* tout simplement et enfin je tiens l’ouvrage entre les mains. Bien entendu je file voir les pages pour lesquelles j’ai collaborées et oh surprise, mon nom est là en toutes lettres avec un petit texte absolument adorable me présentant. Depuis que je vais à Chamonix, je rêve un jour d’inscrire mon nom sur ces fameuses couvertures rouges. Inutile de vous dire que j’y ai vu un signe… J’ai les points, maintenant il me reste à réussir le tirage au sort et à me préparer pour rejoindre la ligne d’arrivée !

 *bien entendu je le lis très vite et je vous fais un retour complet sur le blog.

N°4 – Le suivi des élites de l’UTMB avec Salomon

Lorsque je reçois le mail me proposant de suivre aux côtés de la célèbre marque la course où leurs élites se sont si souvent illustrées, je n’ai pas hésité. Mais j’avoue, sur le moment, je pensais que nous serions un petit groupe à suivre les élites de la marque, je ne m’attendais pas du tout à ce que j’ai vécu. Leur idée était tout autre : les 10 premiers en général pour des raisons purement matérielles et d’horaires arrivent souvent dans des ravitaillements vides, avec la plupart du temps quasi aucun spectateur. C’est logique et c’est vrai que pour l’avoir déjà vécu, c’est un peu tristouille, surtout la nuit. Salomon a alors eu l’excellente idée de créer de toutes pièces une fan zone avec presque une centaine de personnes équipées de cloches rouges dignes des alpages suisses pour motiver les troupes. On nous aperçoit sur la vidéo officielle au ravitaillement de Courmayeur, d’ailleurs où la configuration idéale permettait de les encourager à l’entrée et à la sortie. Comme j’avais pris mon badge presse, j’ai pu aussi aller traîner mon téléphone du côté des tentes, et partager avec vous surtout le dernier ravitaillement assisté de Xavier Thévenard, qui est sincèrement super intéressant à observer. Je trouve ça toujours passionnant même à mon niveau de regarder comment les élites se posent ou pas, ce qu’elles mangent, ce qu’elles embarquent. Généralement cela confirme toujours ce que m’avait dit Seb Chaigneau lors de notre balade sur la Maxi Night, la première différence entre l’amateur et l’élite, c’est la quantité de nourriture avalée. Ils mangent tout le temps ou presque, et c’est pour cela qu’on les voit souvent prendre avant de partir une quantité impressionnante de barres ou autres gels ou même comme pour Scott Hawker, ce qui ressemblait fortement à des petites doses de purée conditionnées en petit sachet sous vide, home made. On voit sur les tables des boissons énergétiques ou tout simplement de l’eau gazeuse. On voit évidemment de plus en plus avec l’arrivée des chinois leurs fameux bols de nouilles forcément. On peut voir des coureurs élites finalement foncer au ravitaillement pour récupérer un simple bol de soupe, celle-là même qui sera servie des heures plus tard au coureur lambda. On voit des visages défaits ou des regards surs de soi, des regards en coin à observer ce que font les autres… On dit souvent que l’UTMB commence à Courmayeur et se gagne à Champeix, l’édition 2019 a confirmé cette citation.

La fameuse cloche collector !!!

N°5 – les filles sont dans la place !

Je ne vais pas vous parler des élites, la presse le fait très bien et l’arrivée remplie d’émotion de Courtney Dauwalter restera dans les mémoires des moments forts qui font la légende de cette course. Je voulais plutôt vous parler de la jeune génération et quand je dis jeune, je pense à Sienna, 3 ans, fille de Liz et Scott Hawker qui finit 3ème de l’UTMB 2019 et qui a suivi ses parents toute la nuit, sans sourciller. Mieux, elle participait de façon active aux ravitaillements de son papa avec lequel elle a passé la ligne d’arrivée, légèrement impressionnée, il faut bien le dire par la foule qui l’acclamait. Le plus marrant c’est que je l’avais vu quelques jours auparavant participer à la course des enfants avec son petit camel bag à sa taille parce qu’on ne voyait qu’elle dans la course destinée aux enfants de son âge. Mais ce jour-là, celle qui m’a le plus marqué, c’est une petite blonde qui courait dans la catégorie 4 ans… Oui vous avez bien lu ! Dès la ligne de départ, je l’ai repérée, aux avants postes avec un regard tellement déterminé que je me suis immédiatement dit « mince alors, à cet âge-là déjà, certains ne sont pas là pour acheter du terrain ». Le départ donné, elle a immédiatement pris la première position et c’est elle qui gagne au scratch devant une cinquantaine de bambins. Elle avait une foulée hallucinante et j’ai juste regretté qu’ils ne publient pas les résultats parce que je vous le dis, la future gagnante de l’UTMB je suis persuadée que je l’ai déjà repérée !

Courtney… Sienna… la passion du trail commence parfois toute petite et finit dans les rues de Chamonix !

Sienna avec son sac de course perso !

Rendez-vous l’année prochaine parce que moi je vous le dis, mon histoire avec Chamonix, ce n’est pas comme Capri, celle-là est loin d’être finie !

Ps : évidemment vous vous demandez tous pourquoi je ne parle pas DU grand moment de ce séjour, cet instant surréaliste où la veste de Tim Toffelson qu’il portait pour se protéger de la pluie pour rejoindre la ligne de départ et dont il s’est débarrassé en la jetant au public comme le font les footballeurs, telle un bouquet de marié a atterri dans mes mains devant les regards hilares de tous mes amis qui savent puisque je ne m’en cache pas une seule seconde que je suis follement amoureuse de ce coureur américain depuis que je l’ai vu en 2017 finir 3ème de l’UTMB. La veille, je lui avais fait dédicacer mon t-shirt sur le stand Hoka, provoquant l’hilarité générale au sein des coureurs de sa team. Bon en vrai, je l’ai surtout fait pour faire rire l’équipe des genoux dans le gif qui connait mon sérieux point faible. Mais le coup de la veste… ça ne rentre pas dans le top 5 de l’UTMB 2019 mais dans le top 5 des moments les plus dingues de ma vie ! Tim, tu fais du trail, moi aussi… Tu adores Chamonix, moi aussi… Tu as abandonné à l’UTMB, moi aussi… Tu vomis dans la montagne, moi aussi… Certes tu es marié et tu sembles préférer les filles qui courent super vite… Mais comme moi, tu manges des m&m’s pendant tes ultras. Si ce n’est pas le destin qui nous envoie des signes franchement je ne comprends plus rien !

Crédits photos : ouverture copyright UTMB® – photo : Thomas Bekker / Courtney copyright UTMB® – photo : Christophe Pallot / Sienna, photo prise par son champion de Papa / ma superbe veste copyright Claire ! Merci à toi 😉