Run : Marathon de Paris, 5 ans après …

Crédit photo : Ridha Bengamra

Après les soucis personnels que j’ai connus et un long processus de résilience et de reconstruction, la nécessité d’avancer pour ne pas tomber est devenue mon moteur. Une reconversion professionnelle réussie a été un premier pas. Un autre devait impérativement concerner le domaine sportif partie intégrante de mon existence d’avant. Pour des raisons évidentes, la nécessité de courir un marathon s’est faite sentir. Mon choix s’est porté sur le Marathon de Paris histoire de recommencer là où les choses avaient débuté.

Plutôt que de rechercher une hypothétique performance et une parcelle de ma gloire passée (sic), j’ai choisi d’aider un ami, Pierre, président du club Free Runners qui avait su être présent, alors que nous ne connaissions que via la course à pied, lorsque j’étais en grande détresse, à réaliser son objectif de battre son record personnel (4h19) et de descendre sous les 4 heures.

No spoil : nous n’avons rempli que la première moitié de cet objectif …

Investi d’une mission « divine » ou presque, je me suis entraîné comme si j’allais essayer de battre mon propre record personnel, afin d’être crédible comme meneur d’allure. J’ai, comme à mon habitude, suivi les meilleurs plans qui soient, ceux de Bruno Heubi , le Spécialiste avec un S majuscule des longues distances. Résultat des courses : jamais je n’ai fini un marathon aussi frais, aucune fatigue, aucune douleur d’aucune sorte …

J’ai pris mon rôle de meneur d’allure personnel très au sérieux, essayant de développer sur le parcours la stratégie que j’avais élaborée, motivant « mon » coureur, lui donnant les conseils que j’estimais utiles tels que maintenir la cadence de foulée dans les montées tout en réduisant l’amplitude ou autre trivialité de ce genre. Malheureusement, je n’ai rien pu contre l’épuisement général qui l’a gagné au 38e kilomètre, si ce n’est rester à ses côtés, sans trop le titiller pour ne pas ajouter d’énervement inutile à la difficulté.

A l’issue de l’épreuve, le sentiment de déception dominait franchement. N’aurais-je pas dû mettre en place une autre stratégie de course, qui nous aurait permis de terminer plus en jambes ? Un debrief téléphonique dans l’après-midi et une analyse causale de notre semi-échec m’ont quelque peu rasséréné.

D’un point de vue personnel, revenir après 5 ans d’interruption sur cette épreuve mythique (quoiqu’on en pense, que peut-on lui reprocher hormis le prix et … le manque de toilettes au départ si on compare par rapport à ses concurrents) constitue un pas important dans ma renaissance. Une forme d’envie est revenue et c’est un signe positif dont vous ne pouvez pas mesurer l’importance. L’envie de repartir à l’assaut de mes meilleures performances sur les 42.195 km, une nouvelle raison pour avancer.

Crédit photo : Ridha Bengamra (merci à lui … et aux autres Free Runners qui nous ont soutenu sur le parcours)