Run : La Folle Histoire du trail

S’il y a bien un livre que j’attendais c’est celui-là… Et surtout j’attendais celui qui aurait le courage de se lancer dans l’aventure non pas au tournant mais avec intérêt parce qu’il fallait que ce soit le bon, celui qui puisse donner envie aux traileurs de le lire et aux non traileurs d’y trouver une source d’inspiration. Le pari fut relevé par Jean-Philippe Lelief qui nous offre là le petit livre rouge à avoir absolument dans sa bibliothèque.

 

Jean-Philippe, vous êtes beaucoup à le connaître sans le connaître vraiment. Il est le traducteur de bons nombres d’ouvrages sur le trail comme « Born to run », pour n’en citer que le plus connu parmi la liste de plus en plus longue. C’est donc déjà mon meilleur ami à la vue de mon niveau d’anglais tout aussi pathétique que mon niveau en grimpette qui ne me permet pas de lire les versions originales dans le texte. C’est aussi un journaliste (sérieux lui…) et c’est là la vraie bonne idée de l’impériale maison Guérin : choisir un homme dont c’est le métier d’écrire en langage compréhensible par le plus grand nombre. Ça parait très bête de dire ça mais c’est ce qui rend l’ouvrage tellement agréable à lire. Et pour achever de vous convaincre que c’était vraiment l’homme de la situation, sachez que c’est lui qui a eu l’idée du nom de la Montagn’hard lorsque le créateur Olivier lança un concours sur le forum UFO (Ultrafondus pour les petits jeunes). Voilà pour les bases !

 

Pour ce qui est du livre, je pourrais le résumer en une phrase : « quand l’histoire du Trail avec un grand T rencontre l’histoire d’un traileur avec un petit t ». La vraie bonne idée du livre est de commencer chaque chapitre par une histoire de course mais sur la banquette arrière. Il nous balade dans son histoire, celle de ses courses, de ses échecs, de ses déboires avec un style enlevé qui me replonge immédiatement dans les récits qui m’ont tellement donné envie de faire du trail, ceux de feu Ultrafondus. Parce qu’elle est là la force de ce livre… Je ne suis pas sûre que l’esprit Trail existe vraiment mais l’esprit UFO (c’est comme ça qu’on disait en ce temps-là, un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître) ça oui je le sais pour l’avoir rencontré. Cette façon d’aborder le trail et surtout l’ultra trail m’a porté dans mes débuts. D’ailleurs, je ne voulais pas être traileuse, je voulais être UFO ! Et ce livre m’a replongé immédiatement dans ces moments inoubliables où je découvrais hallucinée en lisant la revue ou en traînant sur le forum qu’il existait des courses plus folles les unes que les autres… Où un mec au look improbable donnait le départ d’un truc tout aussi improbable quand il en avait envie… Où un homme décidait que puisque sa copine lui avait piqué son cheval, il allait faire la course en courant… Où un homme arrivait à convaincre sa grand-mère de lui prêter ses économies pour qu’il traverse le Sahara en complète autonomie…

 

Je n’ai pas envie de vous en dire trop… Parce que ce livre est trop bien pour ne pas le spoiler ! Je veux que comme moi vous preniez le temps de le déguster, d’apprécier chapitre après chapitre, CP après CP sans vous soucier des barrières horaires. J’ai appris des choses que j’ignorais totalement et je n’avais qu’une envie en refermant le livre, c’est d’appeler l’auteur pour lui dire : « dis, Jean-Philippe, raconte-moi encore une histoire ! ». De la Grèce antique aux Etats-Unis qui ne s’appelaient pas encore comme ça, de l’Amérique du Sud au Népal, c’est une balade à travers le temps et le monde qu’on vous propose ici. Et sincèrement même si vous n’êtes pas traileur, ce livre vous parlera forcément parce qu’il parle de l’Homme, de sa manière qu’il a eu de s’approprier la terre qu’on lui a donné. Et même s’il n’a pas toujours pris les bons chemins, même s’il a du parfois abandonner, même s’il a parfois péché par orgueil, il n’en est pas moins attachant ce doux rêveur qui voulait courir plus vite, plus haut, plus loin…

 

Le + : le style accessible à tous, passionnés de trail ou pas d’ailleurs ; des petites histoires incroyables et surtout des hommes et des femmes qu’on regrette de ne plus pouvoir rencontrer… Dis la machine à remonter dans le temps, c’est pour quand ?
Le – : beaucoup diront le prix et je le comprends aisément, 25€ c’est cher mais là vraiment ça les vaut. C’est quoi 25€ ? Aujourd’hui, c’est le prix d’un dossard pour un 10 bornes… que vous allez courir allez en quoi ? Une heure, peut être moins… Alors que ce livre ce sont des heures et des heures de bonheur ! Moi je dis que le calcul est vite fait, bien fait. Oui je sais, j’exagère un peu… Mais vous avez l’image non ? 

 

A commander ici ou dans toutes les bonnes librairies.