Run : Ultra Bolivia, un « salé » ultra…

Je savais que le voyage serait long et il l’a été… partie le mercredi soir de chez moi avec escale à Paris j’arrive vendredi matin à l’aube à La Paz. J’ai juste eu deux vols à prendre ce qui est peu au regard de certains de mes petits camarades qui vivent de vraies épopées… Vols annulés, détournés, bagages égarés, rien ne leur est épargné. Moi je n’ai pas à me plaindre : escale longue certes mais très confortable à l’aéroport de Miami entre caramel macchiato et manucure pour faire passer le temps.
J’ai même la joie de découvrir que j’ai le droit à deux fauteuils pour moi dans l’avion. Enfin on va dire que mon voisin n’a pas eu vraiment le choix… Mais bon il est jeune et les voyages forment la jeunesse il parait. Pour le vol de nuit j’arrive à dormir un peu même si ce n’est évidemment pas vraiment ça. J’arrive à la Paz et oh miracle ma valise aussi ! Il me faut trouver un taxi pour rejoindre l’hôtel où se trouvent tous les coureurs et là c’est un peu le stress. J’ai lu les pires choses pour ces taxis qui te dépouillent sans que tu comprennes ce qui t’arrive parce que tu es trop sonné par l’altitude pour réagir. Je suis donc un monsieur qui a l’air plutôt gentil et qui a l’air de porter un badge officiel. Je monte à l’avant et je découvre que la notion de ceinture de sécurité leur est étrangère. Je découvre que la notion de code de la route leur est tout autant aussi étrangère ! Il conduit correctement et j’arrive finalement très vite à mon hôtel entière, juste un peu arnaquée par le prix de la course. Mais bon je suis en vie alors tout va bien !
Je réveille le gardien, prends la clé de ma chambre qui est franchement charmante pour le prix demandé. Le petit déjeuner est prévu vers 7h du matin, je me prends une douche, profite pour traîner un peu et j’attends… Toujours pas de mal des montagnes… Ben mince alors, tout ça pour ça ? Je retrouve avec plaisir au petit déjeuner la petite troupe du staff que je commence à bien connaître, Isa est en forme, Vincent ne lâche pas son appareil et Christelle veut mes tee-shirts pour y coudre mes patchs, tout va bien. Je pars me balader un peu en ville et surtout je m’offre un petit tour en téléphérique, la nouvelle attraction de la capitale bolivienne. C’est vraiment étonnant à voir, ce contraste entre l’ultra modernité et cette population pauvre qui vit dans des maisons en brique rouge. Cette capitale n’est pas belle, soyons honnête elle respire la pauvreté absolue, différente de celle que j’ai pu voir en Afrique mais réelle. Elle est un côté fascinant à voir surtout de haut. Toutes ces maisons accrochées à la montagne ressemblent à des maisons troglodytes qu’elles ne sont pourtant pas. Tous les toits terrasse sont transformées en buanderie et on peut voir les femmes et les hommes lavant leur linge pour ensuite l’étendre donnant un peu de couleurs à l’ensemble. On survole le cimetière de la ville qui est très impressionnant à voir, toutes ces cases empilées les unes sur les autres. La Bolivie est catholique mais d’un catholicisme que nous avons perdu chez nous. On vénère nombres de saints en tout genre, les églises sont toujours occupées, les statues adulées sont d’un kitch absolu mais la ferveur qui y règne est réelle. Les femmes sont colorées à souhait, un joyeux mélange de matriochka, de la mama d’Autant en emporte le vent avec son jupon immense et de Pharell Willams question chapeau ! Elles portent leurs enfants dans leur dos étouffés sous des tonnes de couverture en polaire ou dans une sorte de berceau qu’elles portent sur le côté. Clairement la famille idéale se résume à 2 enfants, aucune famille nombreuse aperçue au moment où je vous écris. On ne donne pas d’âge à ces femmes d’ailleurs qui portent les rudes conditions de vie sur leur visage. Les traits sont rudes, taillés à la serpette, pas de finesse, juste la rudesse de cette météo qui passe de la chaleur la journée à la froideur glacée la nuit, une froideur humide qui vous saisit littéralement lorsque vous venez comme nous d’un pays où l’été est enfin arrivé.
Je décide, pour ne pas prendre de risque pour une fois, de rentrer déjeuner à l’hôtel et là tout part en vrille… Des maux de tête arrivent de plus en plus douloureux… Je grignote plus que je ne mange, incapable d’avaler quoique ce soit. Je finis par regagner ma chambre où je m’allonge pour me relever rapidement pour vomir. Ok, là je fais moins la maline… J’avale un autre nurofen, le premier pris à l’heure du déjeuner étant au fond de la cuvette et je me couche. Je vais ressortir uniquement à 5h pour découvrir que la France a gagné contre la Suisse. Je commande mon petit déjeuner pour le lendemain matin et je me recouche. Je vais dormir, dormir et encore dormir jusqu’à 5h du matin où là enfin j’émerge. Je ne suis pas encore très fière sur mes pattes arrières mais j’arrive à marcher. Je prépare mes affaires, il faut partir à 6h30 pour rejoindre la ville qui servira de base de départ, à savoir Salinas. Je savais que le voyage serait long, j’avais donc anticipé en chargeant mon ipad de films à regarder mais j’avais oublié d’anticiper les retrouvailles avec ma copine Emmanuelle que je n’avais pas vu en vrai depuis la Trans’aq. Autant dire que nous avions des trucs à nous raconter ! Le bus emprunte dans la deuxième partie du voyage des pistes qui nous rappellent que vraiment ce pays n’en est à qu’à ses balbutiements question développement. Je me dis qu’il faut que je me plonge un peu dans l’histoire de cette partie du monde que je connais peu pour comprendre pourquoi on a l’étrange sentiment que certains villages ont été clairement à une époque plus riches que maintenant. Nous arrivons à la nuit tombée dans un village peu éclairé, dans un hôtel où il fait plus froid dans les chambres qu’à l’extérieur mais où de gros duvets en plume nous attende. Et surtout une bonne douche chaude que j’ai le courage de prendre histoire de me réveiller un peu même s’il me faudra vraiment me faire violence pour sortir de mon lit où je me suis blotti pour aller rejoindre tout le monde pour le diner. Je découvre pour l’occasion la soupe de quinoa qui est vraiment très bonne. Par contre j’avoue j’ai été lâche et j’ai zappé la viande de lama ! Il parait que ça ressemble au mouton ou à la chèvre en fonction des testeurs. Retour à l’hôtel, plongée sous le duvet pour une nuit finalement bien reposante.
Salinas s’éveille et l’hôtel aussi. Pour nous le réveil a été un peu plus matinal vu que ma saloperie de réveil nous a fait la blague de sonner à 5h30… Je pensais qu’éteint il ne marchait plus… ça m’apprendre à me faire voler mon portable et à trimbaler le vieux de mon fiston qui marche vraiment bizarrement. Nous avons réussi je crois à nous rendormir, preuve s’il en était que nous étions réellement fatiguées. Petit déjeuner gargantuesque où je découvre avec bonheur le thé local à la cannelle. Comme je dois m’acheter ma dose hebdomadaire sur place avant de partir j’ai trouvé mon bonheur ! Bon ce n’est pas tout ça mais j’ai un ultra à courir et j’ai un contrôle technique à passer. J’ai fait un pari de folie, je suis partie avec mon dernier sac RL qui doit être un 18 litres en prenant le ventral au cas où même si j’ai bien l’intention de tout faire pour partir sans. Je remplis tout ça et vient le moment stressant du remontage de fermeture éclair… Et ça passe… Enfin la première fois évidemment parce que je vais avoir un mal fou à renouveler l’expérience comme toujours. Mais bon j’ai tellement la trouille que tout ça craque que j’ai quand même prévu bon nombre d’épingles à nourrice pour jouer les Mac Gyver au cas où. Direction le contrôle technique où fièrement je passe l’étape pesage avec un très beau 5kg180 sans ma brosse à cheveux et ma brosse à dent. Vive la course sans duvet à porter !
Pour le contrôle médical je cherche désespérément ma trousse que je ne trouve pas. C’est pas vrai… Je l’ai laissé à l’hôtel. Retour en courant (nan je rigole !) et constat dépité en arrivant dans ma chambre : cette foutue trousse est bien dans mon foutu sac dans la seule poche que je n’ai pas ouverte. Eh ben ça commence bien cette histoire ! Mon cerveau n’est clairement pas assez irrigué… Le mini check-up fait par Isabelle me rassure sur ma santé, j’ai même une tension de jeune fille qui la surprend aussi, puisqu’elle connait bien la bête maintenant, depuis le temps qu’elle me suit dans mes délires. Mais je rêve ou il est déjà l’heure de déjeuner ? Au début, tu te dis que tu n’as pas faim et une seconde après tu te retrouves en train de faire chabrou dans une soupe de légumes divine, tu racles ton assiette de légumes et tu te dis qu’une deuxième omelette s’envisagerait bien. On mange simplement mais tout est excellent. J’observe d’un coin de l’œil notre petite japonaise qui mesure 1m50 les bras levés, qui doit peser 30kg et qui s’avale des assiettes monstrueuses. Y a pas de justice dans ce bas monde question balance, c’est moi qui vous le dis.
Retour à l’hôtel où il faut refaire le sac une nouvelle fois, constater dépitée que non vraiment ça ne ferme plus, trouver une solution et enfiler sa tenue de campement malheureuse comme les pierres parce qu’il nous faut rendre toutes nos affaires à 5 heures. Evidemment les deux francophones de la troupe ont essayé de négocier un rabe mais là pour des questions d’organisation des 4×4, il faut céder. Je découvre évidemment que mon super Fénix 2 le retour de la mort qui tue n’est pas chargé alors que je l’ai fait deux fois avant de partir. Décidément, je suis totalement maudite avec ces bestioles. Heureusement que j’ai avec moi une pro de la course et de la technologie ! Pas sure que nous ayons le temps de charger ça avant de partir mais Emmanuelle emmène avec elle un vrai chargeur, je me contenterais de mon câble. Nous avons décidé puisque nous savons déjà que nous allons partager la même tente de ne pas se la jouer trop perso sur ce coup-là et de répartir deux ou trois trucs de confort entre nous deux. J’hérite d’ailleurs de sa super doudoune extra light Patagonia qui est tellement géniale qu’il va falloir qu’elle se batte pour la reprendre ! Bon les dés sont jetés, je me suis assise sur ma valise, sur mon sac à dos, tout est fermé, je reprends tout ça dès que je récupère un clavier à savoir dans 6 jours maintenant !
Le diner se révèle tout aussi délicieux et une excuse à deux balles pour manger, encore manger… Quoi ? On va tout perdre en 6 jours non ? Alors autant en profiter ! Nous commençons notre rythme de croisière avec un coucher au plus tôt, Emmanuelle est comme moi, en déficit de sommeil et nous comptons bien profiter de l’occasion pour nous rattraper un peu. Le petit déjeuner est prévu au restaurant de l’hôtel et tout se passe dans la joie et la bonne humeur. Personne n’a encore vraiment réalisé ce qui l’attendait je crois. Nous profitons de l’attente pour rédiger une petite carte souvenir pour un jeune couple arrivé la veille au soir qui me fascine : 3 ans en tandem à faire le tour du monde. Ils rentrent à la Paz qui sera leur dernière escale, après retour en France et à la vraie vie. Enfin la vraie vie, façon de parler… Et si c’était plutôt eux qui vivaient la vraie vie justement ? Une chose est certaine, on me permettrait de revenir 25 ans en arrière, j’aurai fait d’autres choix, pris beaucoup plus de risques et je n’aurai pas attendu l’aube de la ménopause pour me lancer sur les chemins du monde entier !

 

Les copains ! 

Etape 1 – Salinas / 18km – 1000m D+

 

Direction la ligne de départ parce que ce n’est pas tout ça mais nous sommes là pour courir. Enfin courir… Cette bonne blague… Lorsque j’ai regardé le programme, j’ai presque été déçue : quoi ? Uniquement 18km le premier jour ? Attends je suis une ultra, pas le genre qui se contente d’un même pas semi-marathon ! En fait c’était loin d’être bête… 18km parce que 18% de sa capacité respiratoire, ça se tient finalement. Nom de dieu… Mais c’est quoi ces sensations de « merde » (pardonnez-moi cette expression mais le cerveau n’est pas plus irrigué que les poumons !) ? Je suis littéralement collée au sol. Pour les quelques coureurs ayant participé un jour à un km vertical ou à une course à la con type Vertigo, je crois qu’ils peuvent comprendre de quoi je parle : j’ai les bronches en feu qui crachent du sang et j’ai l’impression d’avoir 10kg de plus par jambe. Faut dire qu’il y a du dénivelé… genre 10m de D+, allez 30m parce que j’ai pitié de moi-même. Je me marre intérieurement, je suis sensée faire l’UTMB fin août avec mon copain Xavier, heureusement qu’il ne me voit pas comme ça, il risquerait de m’abandonner lâchement sur la ligne de départ, genre « mon portable ne captait pas, je ne t’ai pas trouvé alors du coup je suis parti sans toi ». Bon puisque la course à proprement parler ne sera pas vraiment au programme, je décide de faire un peu de tourisme et de profiter du paysage. Au premier CP je fais le plein d’eau et je pars à l’assaut de la montagne, enfin de la montagnette mais qui est déjà à 4000m d’altitude alors ça compte double non ? Une chose est certaine, je vais littéralement asphyxier ! J’arrive en haut de cette foutue grimpette et je profite de la vue, des deux bancs installés là pour les touristes pour souffler un peu. Punaise si c’est ça pendant 170 bornes, je vais mourir moi… Je repars en sachant déjà qu’il va falloir être attentive parce que la végétation est très hostile et il faut se frayer un chemin au milieu des plantes épineuses décor tout à fait idéal pour une fille qui a les jambes nues avec juste une jupette pour les protéger. Dieu merci j’ai mes manchons ! Ça ne sert peut être pas à courir plus vite mais ça évite quelles griffures du type « chéri fouette moi encore, oui j’aime ça ». Emmanuelle est avec moi et c’est d’ailleurs le seul jour où nous ferons route commune puisque dès que le terrain sera plus plat et la mobylette québécoise réveillée, je n’aurai plus la chance de la voir en action. Nous hésitons, rebroussons chemin, remettons de temps en temps des balises que le vent a planqué, nous n’allons pas très vite mais nous avançons. Et moi de mon côté, je sens poindre une migraine fort peu sympathique. Ok où sont mes médocs ? Forcément dans la poche arrière de mon sac à dos, tout sauf accessible facilement… Mais hors de question de m’arrêter comme d’habitude… J’ai horreur de ça. J’ai beau ne pas être compet j’ai quand même vraiment des problèmes pour m’arrêter farfouiller dans mon sac à dos. Mais le Dieu de l’ultra est avec moi et j’aperçois en haut d’une petite colline notre Super Isabelle avec son sac magique. Je lui crie de loin que j’ai besoin de paracétamol, elle comprend que je suis pressée et finit d’ailleurs par tout renverser par terre pour trouver la foutue tablette. Je l’attrape au vol et je file parce que là ça descend enfin ! Et qui dit descente dit « youpi le camp est bientôt ici ! ». Je m’accroche et là je décide d’envoyer un peu… Je suis une super mauvaise descendeuse mais ce n’est pas grave, je simule. La simulation c’est ça le secret ! N’empêche sans m’en rendre compte, je perds Emmanuelle dans la descente qui a une paire de chaussures moins accrochantes que les miennes. J’avoue que pourtant je fais gaffe puisque j’ai une paire de merrell aux pieds dont je ne connais pas du tout le comportement. Mais bon le terrain est super sec et je me laisse glisser vers la ligne d’arrivée. J’ai Jesper le copain de Jacob aux trousses mais je ne me laisse pas faire. Ce n’est pas un danois qui va m’impressionner quand même ! Je file et pour une fois franchement je m’amuse un peu. J’ai presque retrouvé des sensations de course et ça fait le plus grand bien. Oh pis avec le vent dans le dos je dois au moins courir à 10 à l’heure, c’est dire si je vole !
Je passe la ligne, Jacob est là pour accueillir Jesper qui est sur mes talons et Emmanuelle pointe son nez une à deux minutes max après moi. Première étape bouclée, il va falloir maintenant passer à l’autre partie de la journée : l’organisation de la tente et la vie au camp. Le petit train train s’installe tranquillement et nous prenons nos marques. Lavage, « mangeage », chauffage, couchage partage mais surtout papotages vont être les maîtres mots de la semaine à n’en pas douter !
Etape 2 – Salinas – Colcaya / 25km
La première nuit dans la pampa bolivienne va nous apprendre une chose très importante : nom de dieu qu’il fait froid dans ce pays-là ! Moi dans mon super duvet super ridicule je survis mais Emmanuelle doit se rendre à l’évidence, son duvet MDS ne suffira pas, il faut agir. Isabelle, avec l’autorisation de l’organisation ira lui acheter une couverture bien typique mais surtout bien chaude qui fera le bonheur de la cuisinière de l’organisation à l’arrivée. En attendant il faut se préparer pour courir 25km, ce qui sera largement suffisant à mon goût, parce que mes poumons n’ont pas repoussé pendant la nuit… Nous partons tranquillement (enfin pas les premiers évidemment !) et je m’adapte au terrain. De toute façon en montée, je suis tout bonnement incapable de courir, pour courir il faudrait que je puisse respirer… Mais bon c’est comme ça, le Cyrano est la «it » méthode en Bolivie et je m’y fais très bien ! Surtout qu’avec l’entraînement quasi nul que j’ai dans les pattes il vaut mieux y aller molo… C’est grâce à mon rythme de sénateur que je vais faire connaissance de Jesper, le copain de mon copain Jacob, mon mini viking d’Australie. Lui je l’ai confié à Emmanuelle avec qui il fait la course devant. Moi je récupère Thor qui parle un anglais avec un accent bizarre que je comprends moyennement. Franchement j’ai dû surement lui répondre des trucs étranges du genre « yes of course » à une question mal comprise. Je préfère rester dans le doute ! Si au départ, j’ai pu imaginer que mon charme français naturel, cette classe que nous avons toutes nous les filles du plus beau pays du monde, j’ai dû très vite me rendre à l’évidence : ce qu’il l’intéresse le plus chez moi c’est mon Fénix… Avec moi il sait combien de km il lui reste à faire et ça semble être la seule chose qui suscite de l’intérêt chez lui. Mon ego en prend un petit coup mais bon heureusement voilà le premier troupeau de lamas sauvages qui apparaît pour me donner du baume au cœur. C’est une vraie pub pour le pays ! Il nous manque juste le capitaine Haddock quand on y pense. La vue est à tomber à la renverse, le salar là-bas dans le fond. Nous ne sommes en course que depuis 2 jours et déjà en fait je suis heureuse d’être venue voir ça. Mon seul regret est de n’avoir pu retrouver mon appareil photo avant de partir, je dois tout graver dans ma tête. Enfin ce n’est pas tout ça mais nous arrivons exactement dans le temps que j’espérais mettre, Jesper a l’air content d’avoir tenu la distance. Tout va bien dans le meilleur du monde. Faut juste que le gars-là haut arrête le ventilo… La vie au camp s’organise de nouveau et nous devenons les reines du réchaud avec Emmanuelle. Mais surtout nous sommes les reines du papotage ! Bon faut pas rêver, dès la nuit tombée (à savoir 18h30), on finit le diner, brossage de dents et zou on met la viande dans le duvet grand froid…. C’est dingue, j’ai une capacité à dormir hallucinante ! Et Emmanuelle, épuisée par sa vie de dingue de super maman, super chirurgien orthopédiste et super sportive n’est pas mieux. Allez bonne nuit, demain il fera jour !

 


Etape 3 – Colcaya – Tahua / 29 km
Mais quand serai-je bien pour courir ? Chaque matin j’espère, j’y crois, et chaque matin il faut rendre à l’évidence, ça me passe pas. Dès que je veux accélérer, le corps ne suit pas. Mes jambes pèsent deux tonnes… L’étape n’est pas compliquée en soit, j’ai compris que je marcherai systématiquement dans les montées de toute façon. Par contre, histoire de me rajouter un handicap, comme si ça ne suffisait pas, j’ai l’idée géniale de jeter un cachet de vitamine C upsa dans une de mes gourdes au moment de partir. J’ai envie du goût orange pour me réveiller un peu. Je le sais pourtant qu’il ne faut pas le faire, je me suis déjà fait avoir mais voilà j’oublie… Et je vais le payer cash. L’effervescence du cachet n’est pas du tout compatible avec un bidon… En gros, ça fait geyzer… Et du coup je me retrouve très vite à devoir faire attention à l’eau que je bois parce que je n’ai qu’une gourde opérationnelle. Enfin là y a deux gourdes… Elle et moi ! Qu’est-ce que ça m’énerve ce genre d’erreur de débutante parfois. Bref il faut que je gère et que je tienne jusqu’au ravitaillement. J’ai en vue l’un des coureurs Italiens que je suis pour le moment incapable de rattraper. Km après km je grappille des mètres pour enfin arriver tous les deux au ravitaillement. Je recharge avec de l’eau plate cette fois et nous repartons ensemble. Je suis en train de me spécialiser en accompagnement de coureur à la dérive ou quoi ? Après le viking, je prends en charge Aldo Maccionne ! Nous papotons un peu mais très vite je comprends que pour garder le rythme il me faut basculer sur ma musique. Et puis sincèrement j’ai aussi besoin de ces moments à moi toute seule, perdue non pas dans mes pensées mais dans mon silence intérieur. Ce n’est pas facile pour moi d’entretenir la conversation dans une langue qui n’est pas la mienne en plus. Je précise à mon compagnon de route que je compte bien finir avec lui mais que là j’ai juste besoin de me retrouver un peu. Nous voilà donc repartis tous les deux mais chacun de son côté pour finir cette étape un peu fatigante. Nous allons retrouver la forme en arrivant à Tahua où la fête bat son plein. Aucune idée de la raison de ces festivités mais je peux vous dire que la rencontre entre ces boliviens habillés de leurs plus belles tenues colorées et les ultra traileurs fatigués vaut son pesant de cacahuètes. Le plus difficile est de passer à côté de comptoirs vendant des bouteilles de coca et surtout des glaces. Franchement Jérôme le sait, je lui ai dit en rigolant en passant, il a bien de la chance que je n’ai pas pris de bolivares avec moi tiens ! Le camp est enfin là, à l’extérieur du village mais surtout à la lisière avec ce fameux salar qui va être notre terrain de jeu pour les prochains jours. Pour fêter ça je m’offre même un shampoing à l’eau glacée ! Mais surtout l’orga accepte que les italiens aillent acheter une bière ou un coca pour tous les participants. C’est la fête sous la tente ! C’est ça l’ultra, apprendre à apprécier le bonheur inouï d’une simple boisson gazeuse ultra chimique mais tellement réconfortante dans ces moments-là. Le vent se lève, nous nous réfugions tous dans nos tentes dans l’espoir de nous reposer un peu, la nuit tombe sur le salar, demain est un autre jour… Le souci c’est que nous sommes bien les seuls à vouloir dormir cette nuit-là ! C’est la fête au village et le David Ghetta local a bien l’intention de faire rimer Tahua avec Ibiza… C’est facile à 2h du mat, à ne toujours pas pouvoir dormir (je n’ai pas de boule quiès mais Emmanuelle qui en a, entendait tout autant la musique que moi) j’ai vraiment envisagé le meurtre. J’ai un opinel, quelques connaissances médicales, je vais te lui trancher la carotide moi au fou chantant tu vas voir, ça devrait lui couper le sifflet un petit moment. J’imagine d’ici les gros titres : « une touriste française, en pleine crise de démence, massacre un orchestre bolivien avec son opinel collector 25 ans de la 6000D ». De toute façon il suffira à mon avocat de faire écouter la bande son pour qu’immédiatement on me gracie à n’en pas douter, les circonstances atténuantes sont de rigueur dans pareille situation. Inutile de vous dire qu’aujourd’hui j’en rigole encore ! Cette situation surréaliste restera un grand souvenir.

 


Etape 4 – Tahua – Isla del Pescador / 30km
Alors là dans le genre délire rigolo, cette étape se pose là… Pour résumer la situation, vous prenez une ile là-bas au loin, du sel par terre et un mot d’ordre : « droit devant ». Nan sans déconner elle est vraiment à 30 bornes l’île qu’on voit là-bas ? Ben oui… et Monsieur Fénix va le confirmer en plus. Bon là au moins aucun risque que je me perde, c’est droit devant. Histoire de faciliter le truc, le ravito est au 15ème km. Bon ben on y va alors ! Flèche après flèche, j’avance sans trop me poser de question jusqu’au premier arrêt où là, surgit de nulle part, débarque notre mobylette, j’ai nommé super Kazuko. Mais saperlipopette qu’est-ce qu’elle fait là d’abord ? Ah mais c’est que je ne vais pas me laisser faire comme ça ! Dernière féminine hors de question ! Je passe la seconde et je ne lâche plus le truc. C’est totalement ridicule, je vous le concède aisément mais voilà, y a pas la télé, je n’ai pas prise mes grilles de sudoku, faut bien s’occuper un peu l’esprit non ? Aldo tente de m’accrocher mais je le laisse sur place. Aujourd’hui, y en a marre du baby-sitting, ce n’est pas parce que j’ai le sac de Mary Poppins que je dois en plus assurer son job ! Je file vers cette foutue île du pescador de mes deux et j’y vais seule, on fera dans le social demain. Evidemment si on nous a demandé de prendre l’île à droite c’est qu’il y a une raison, le camp est bien planqué derrière, tout au fond à gauche mais franchement la vue est juste incroyable et l’île dans le genre désertique paumée au milieu du sel vaut le détour. Les cactus sont géants, l’horizon salé infini, wouah, ça valait la peine de faire 30 bornes à pied pour venir ici, c’est moi qui vous le dis ! Je profite du temps plutôt clément pour le moment pour me rincer et reprendre des forces. Demain est un autre jour, demain c’est marathon. Nous allons être les premiers marathoniens du Salar au monde, alors autant être la plus reposée possible. Le plus rigolo (enfin pour nous, pas pour eux !) c’est que nous allons voir débarquer des français en camping-car, bien décidés à passer une nuit seuls au monde sur cette île perdue au milieu de cette immensité salée. Pas de bol ! Je papoterai avec eux le lendemain matin et j’avoue que je les envie énormément. Un couple, deux enfants en bas âge qui ont décidé de découvrir l’Amérique du Sud et de remonter vers le Canada, un an et demi d’aventure en famille, j’aurai adoré vivre un truc pareil avec les miens.

 


Etape 5 – Isla del Pescador – Salar de Uyuni / 42 km
Ce que j’aime avec cette course c’est que le road book est réduit à son strict minimum : tu vois l’île là-bas ? Ben tu y vas… Ok ! 42km, deux ravitaillements, du vent, un froid de gueux… Mais saperlipopette y a pas moyen d’avoir un peu de chaleur dans ce foutu pays ? Moi l’espèce de blonde naïve, j’étais persuadée que, comme en Atacama, je serai là, accrochée à mon tube d’écran total, mais rien de tout cela, je suis accro à mes manchons doublés de polaire ! Un comble quand même ! Et le comble c’est que la jupette franchement je n’en serai bien passée pour un collant long bien chaud quand on y pense. Ça m’apprendra tiens à ne pas regarder wikipedia avant de partir à l’autre bout du monde. Enfin bref, arrêtons de papoter, j’ai un marathon à trottiner moi. Je rassure tout le monde, mes poumons n’ont toujours pas poussé, mes jambes pèsent toujours deux tonnes, mes globules rouges sont comme la SNCM toujours en grève, bref ce n’est pas aujourd’hui que je verrais la Corse.
Et comble du handicap, j’ai encore un danois qui s’accroche à mes baskets… Enfin je l’ai ramassé un peu à la dérive sur notre banquise salée préférée. Faut qu’il arrête de faire son kéké à toujours partir vite puisque immanquablement je le ramasse en route. Là aujourd’hui, il a l’air nettement moins à la fête, limite pas bien le gaillard. Du coup je décide de faire un bout de chemin avec lui, histoire de ne pas le laisser tout seul. Ce n’est pas vraiment pour pouvoir papoter, il a son casque sur les oreilles et de toute façon je comprends un mot sur deux quand il me parle. Kazuko nous double en nous laissant sur place, je hais les mobylettes japonaises… Non sérieusement, elle est extraordinaire à observer, elle alterne course et marche sachant qu’elle marche seulement deux ou trois pas. Sachant que sa méthode lui a permis de finir la Trans’Europe soit plus de 5000km, faudrait que je m’y intéresse. Bon là je ne peux plus l’observer elle a disparu au loin. Il me reste juste mon danois désespéré qui sent de plus en plus le hareng fumé… Il va falloir passer en mode coaching mental dont super Cécile a le secret, des années de courses à jouer les Saint Bernard d’opérette, ça nous permet de créer des protocoles d’accompagnements qui ont fait leur preuve. J’envisage d’ailleurs une tournée mondiale de conférences pour les présenter au monde entier qui n’attend que ça pour sortir de la crise. Là, parce qu’il faut savoir s’adapter, je lui explique qu’il est un viking, un capitaine de navire, qu’il est parti à la découverte du nouveau monde, qu’il a une tripotée de marins affamés sur sa coque de noix et que le camp est la terre promise. Alors il y croit, il va y arriver, il n’a pas le choix parce que sinon il va finir en brochette de poisson fumé. Apparemment ça marche ! Autre élément de motivation : un objectif temps réalisable. Je lui annonce qu’il a 6h pour boucler ce foutu marathon parce que sinon c’est moi qui le bouffe façon kebab sur mon réchaud esbit. On avance régulièrement, en silence, je l’encourage de temps en temps avec des supers arguments : « to the marque ? » et il se met à courir jusqu’à la flèche orange fluo perdue au milieu de nulle part. Ça va devenir notre leitmotiv d’ailleurs. Il a même suggéré que je me le fasse tatouer sur le bras ! Bon je rigole mais il n’est pas très bien et je le sens. Maintenant que je suis embarquée, je ne me vois pas le laisser seul finir mais j’avoue que passer plus de 6h sur le sel m’emballe moyennement. Je vais tout faire pour relancer la machine, pour l’encourager à accélérer un peu. Il s’accroche, je vois bien qu’il donne tout ce qu’il peut et nous allons finir sans que je comprenne comment en 5h59 et 49 secondes très exactement. C’est dingue, je n’en reviens pas ! Il me tombe dans les bras, je sais qu’il a donné son maximum, je le confie à Bruno le médecin du camp et je pars fièrement à ma tente. Mission accomplie, le viking est arrivé à bon port, je peux aller me laver et manger mes nouilles chinoises.
Le vent se lève de plus en plus rendant impossible ma traditionnelle douche. Je me lave avec mes lingettes, à défaut d’autre chose. Même si nous faisons l’effort de sortir de nos abris pour fêter comme il se doit l’anniversaire de Kazuko, nous restons terrés dans nos tentes perdues au milieu de l’infini. Je sens que quelque chose se trame chez moi et je ne vais pas être déçue, la nuit va être longue… très longue… J’ai constaté lors de ma mini toilette de chat qu’il n’y avait pas que les viking qui avaient débarqués mais aussi les anglais, en avance forcément. Enfin non maintenant j’ai compris que sur mes ultras cela faisait partie du jeu la plupart du temps, ma brave Lucette. Ces foutues hémorragies débarquent à l’improviste et me pourrissent légèrement la vie pour être très honnête. Aucune solution médicale trouvée à ce jour, à part tout enlevé évidemment mais mon toubib est évidemment totalement opposé à ce type d’intervention pour une raison aussi futile que mon confort sur un ultra désertique. Et il a bien raison je vous rassure ! Je suis folle mais pas à ce point non plus. Bref, tout ça pour dire que je vais faire une connerie phénoménale cette nuit-là et que ça m’apprendra à jouer les mères la pudeur à la noix. Forcément comme chaque nuit je me lève pour aller faire pipi et là forcément aller se cacher derrière un arbre est quelque peu compliqué, vu que des arbres il n’y en a pas ! Au lieu de rester à proximité du camp parce que franchement, je m’en fous un peu qu’un argentin voit mes fesses quand j’y pense, je trouve le moyen de bien m’éloigner du camp des fois que. Je sais bien que je suis en pleine hémorragie, c’est ce qui m’a réveillé et là je me retrouve concrètement en train de me vider de mon sang à 300 mètres du camp dans un vent de folie avec la tête qui tourne au bord du malaise… Mais bien sur… Je finis par m’assoir pour reprendre mon souffle et je trouve la force de me relever, pour rentrer au camp. Non mais franchement qu’est-ce qui m’a pris ? Je réalise que sérieusement j’aurai pu vraiment faire un malaise dans un froid de gueux, là toute seule comme une cruche et qu’on m’aurait retrouvé le lendemain matin aussi congelée que la bouteille d’eau de 2 litres sous ma tente. Je vous jure, par moment je me fais pitié.
Ah au fait, prévenir les scientifiques que la flaque de sang que j’ai laissé sur place n’est pas la trace laissée par un sacrifice inca quelconque. Aucun animal, aucun être humain n’a été maltraité, justement une pauvre traileuse qui s’est oubliée !

 


Etape 6 – Salar de Uyuni – Salar de Uyuni / 26km
Allez une petite dernière et on a fini, youpi ! Ce matin, on peut traîner un peu au lit, le camp n’a pas besoin d’aller de l’autre côté nous attendre. Je traîne, range mon barda. Je suis à la fois heureuse d’imaginer la douche chaude à l’arrivée et triste de devoir quitter l’aventure. On n’est jamais content de toute façon ! Je décide de garder mon collant long ce matin en prétextant qu’il fait froid, alors que franchement la température n’est pas plus basse que d’habitude. Comme chaque matin, l’eau gèle immédiatement lorsqu’on la verse dans la gamelle ! Incroyable quand on y pense, je n’ai jamais vu ça… Non en vrai je veux éviter ou tout du moins limiter les fuites qui me feraient ressembler à une vierge moyenâgeuse le lendemain de sa nuit de noce. Tout de suite c’est nettement moins glamour… Enfin bref, on est parti droit devant pour rejoindre la ligne d’arrivée, facile y a 26km à faire et il suffit de suivre les flèches. Comme d’habitude, le viking s’accroche, il faut se faire une raison, Thor est paumé sans son Avenger préféré, j’ai nommé la Veuve noire (rapport à ma tenue !). Oui je sais je ne ressemble pas du tout à Scarlett mais pour info j’ai été rousse petite et après un ultra j’ai moi aussi une bouche en canard… Sauf que sur elle c’est sexy, sur moi c’est ridicule. Enfin bref, le duo se reforme et pour le coup ça me fait plaisir parce que pour la dernière étape, c’est toujours plus sympa de passer la ligne avec quelqu’un que toute seule. Comme d’habitude, nous parlons peu et ça tombe bien, je suis moyenne ce matin. Je vais même prétexter un « enlevage » de coupe-vent pour le laisser partir deux secondes histoire de faire passer ce sentiment de terre qui tourne trop vite pour moi. Comme toujours c’est lorsque la ligne d’arrivée est en vue qu’on se remet à parler et l’avantage c’est que là, on la voit de loin ! Nous avons donc 3 km pour parler (et je vous jure que c’est vrai !) de la monarchie danoise (j’en sais plus que lui, pathétique…) et l’implication des pays envahis par l’Allemagne dans la guerre contre les forces communistes. Ne me demandez pas pourquoi, ce serait trop long à vous expliquer. Je ne sais pas si le nom de Léon Degrelle n’a jamais été prononcé en ces lieux mais c’est fait !
Voilà, c’est fini, la ligne d’arrivée est enfin là et surtout la soupe aux nouilles de notre super cuisinière ! Et je ne parle même pas de l’omelette qui sera allègrement mélangée à tout cela, sans oublier ma bouteille de coca. Le bonheur ça tient à peu de choses quand même ! La remise des prix se fera sur place, moment surréaliste, juste parfait pour finir cette formidable épopée. Mais comme pour la pub, « et c’est pas fini » ! Nous allons rejoindre l’hôtel (tout aussi surréaliste que la course puisque entièrement construit en sel) à bord d’un 4×4 conduit par un chauffeur bolivien avec Joe Dassin à fond les ballons dans l’autoradio. Se retrouver à chanter « les petits pains au chocolat » à tue-tête au fin fond de la Bolivie, avouez que cela a un caractère relativement comique, surtout sous l’œil totalement consterné de mes amis danois…
A tous ceux qui se demandent si on peut courir un ultra sans entraînement, la réponse est oui, sauf si l’on considère les 10km des filles de Nike et la super sortie du Bol d’Air Bardenais avec mon copain Vincent comme un entrainement. A tous ceux qui se demandent si on peut courir super vite à cette hauteur-là, la réponse est non sauf si tu es taïwanais ou italien ! Blague à part, l’acclimatation est indispensable mais beaucoup plus longue qu’on ne le pense. Maintenant, si vous visez juste de finir, tout se passe bien, à condition d’apprendre à gérer l’effort et à s’écouter. J’ai vécu une semaine extraordinaire comme je les aime avec des copains, de la course à pied, un peu de lyophilisés et beaucoup d’amitié, une belle médaille à accrocher, bref l’Ultra Bolivia Race c’est le bonheur assuré !

 

Le site de l’organisation est et la page de la course est ici (il y a un nouveau parcours en 2018). Photos perso et Vincent Kronental

Ps : pour la petite histoire mon retour fut quelque peu chaotique… une nuit d’attente à l’aéroport de la Paz où je finis par ressortir mon super duvet pour dormir 45 minutes par terre avec Kazuko, mais surtout le stress d’avoir à prendre mon avion à Miami en seulement 1h25. Pour tous ceux qui connaissent, le passage de la douane américaine est souvent un peu long. J’ai donc négocié avec la gentille dame de l’embarquement un siège juste devant pour être la première dehors. Je cours comme jamais je n’ai couru avec son sac sur le dos et l’ensemble des forces de police présentes dans les couloirs qui crient « go, go, go » sur mon passage. Première à la douane (pour une fois que je fais podium quelque part !), et un gentil monsieur qui me souhaite mon anniversaire. Ma valise se fait attendre de longues minutes quand enfin elle apparait, j’ai deux minutes pour la mettre sur le tapis qui la renvoie dans l’avion pour Paris. Je file à l’embarquement de mon vol suivant qui oh miracle est juste à côté. Je suis dans les temps !!! J’envoie un mail à la maison pour confirmer que tout est bon, je file au magasin juste à côté dévaliser la réserve de m&m’s peanut butter et de reese et j’embarque. Et là tout part en vrille… La pluie se transforme en orage tropical, l’aéroport est carrément fermé, plus personne ne décolle, plus personne ne bouge… Je vais partir avec 3 heures de retard ! J’aurai eu le temps d’aller au starbuck me chercher un macchiato tiens… et même de me faire faire une pédicure !