Jungle Marathon : mes trucs pour réussir votre course !

Bon ok le titre est un peu vendeur… Mon idée est simple : vous éviter toutes les erreurs que j’ai pu commettre ! C’est mieux dit comme ça non ?

 

Alors en plus de mon récit ici et du débrief matériel qui va venir également rapidement, je voulais vous donner quelques conseils, histoire de répondre à un maximum de questions que vous pourriez vous poser puisqu’après avoir lu mon aventure, vous rêvez (presque) tous de partir vous aussi jouer aux Indiana Jones d’opérette dans la jungle.

 

1. Le voyage…

 
Alors que les choses soient tout de suite claires, ne rêvez pas, il n’y a pas de vols directs pour aller sur place. Vous devez vous rendre à Santarem, charmant port industriel qui ne vaut pas non plus qu’on s’y attarde très longtemps à mon avis. Le meilleur plan, question tarif, semble être la TAP, compagnie portugaise pour ceux qui ne la connaissent pas et qui permet de partir d’Orly, en passant par Lisbonne puis Belem. Comme je le mets sur mon CR, j’ai dû passer une nuit dans cette ville parce que je pense qu’en m’y prenant aussi tard, le vol qui aurait permis d’enchainer était complet. Attention la TAP n’est pas référencé sur les sites de voyage type tripavisor et autres consorts. Je n’ai jamais eu de propositions avec cette compagnie en tout cas. Je suis allée directement sur leur site où ils proposent plusieurs tarifs en éco. L’aéroport de Lisbonne est vraiment top pour y passer 2 ou 3 heures. Pour info, le lounge est accessible pour 25€ avec wifi, magazines, douche (pensez à une serviette de toilette non fournie) et surtout pasteis de nata à volonté ou presque ! A Belem, il existe un lieu assez atypique qui permet de dormir plusieurs heures dans ce qui ressemble à une chambre d’étudiant réduite à sa plus simple expression. On peut aussi y manger et le cappucino du café du rez-de-chaussée est une tuerie ! Pour compléter la partie vol, je fais toujours le choix d’avoir des correspondances de minimum 3h, si ce n’est 4. Certes cela engendre des pauses parfois un peu longues mais les vols qui ont une heure de retard sont qu’on le veuille ou non monnaie courante alors c’est toujours du stress en moins.

Pour aller à Santarem, vous n’avez pas le choix, ce sera une compagnie brésilienne, GOL ou Azul. Enregistrement via leur application ultra facile et ultra rapide et surtout en anglais pour ceux qui comme moi ne parlent pas portugais. Lorsque vous arrivez sur place, il vous faut prendre un taxi pour Alter Do Chao. C’est super simple, au niveau des tapis pour récupérer vos bagages vous avez un petit bureau avec un préposé au taxi qui prend votre destination et vous donne le tarif officiel à payer. Il vous emmène ensuite au taxi. Avantage : il parle 2 ou 3 mots d’anglais ce qui facilite les choses. Ah oui j’oubliais le principal : partez du principe que quasiment personne ne parle anglais… Comme ça vous êtes prévenu ! Il faut en moyenne une bonne demi-heure pour arriver à destination. Attention pensez que cette bourgade est finalement plutôt touristique pour les brésiliens eux-mêmes et n’a que très peu de capacité hôtelière. Si vous prévoyez d’y dormir, réservez très rapidement. Autre solution que plusieurs participants ont adoptée : dormir à Santarem et rejoindre le village via le fleuve avec le « taxi » bateau, il y a des voyages quotidiens. Il y a des bus également mais cela semble une solution un peu compliquée si j’en crois tout ce que j’ai pu lire sur les forums des voyageurs.

J’ai fait un choix perso pas forcément simple à assurer mais qui reste l’idéal : voyager avec le strict minimum pour ma course afin de pouvoir tout embarquer avec moi. Mon partenaire matériel Osprey pour ne pas le nommer, m’a fait le cadeau surprise de m’offrir un sac de voyage qui passe en bagage cabine alors qu’il fait 60 litres. Cela m’a permis de tout garder avec moi et d’éviter le stress de ne pas voir ma valise à l’arrivée… stress que j’ai déjà connu et que je ne veux plus jamais connaître ! La TAP permet d’embarquer 2 sacs avec soi et j’avais donc mon sac à dos en sac à main quoi ! Mais ce n’est pas sans conséquence… Cela engendre deux choses : l’impossibilité de partir avec mes bâtons mais je m’en suis passée finalement, optant pour la solution « naturelle » quand le besoin s’en faisait sentir et mon couteau, qui fait partie du matériel obligatoire. J’en ai donc acheté un à la superette du coin. 3€ pour une tranquillité d’esprit totale, le jeu en vaut la chandelle. Sans parler de la boutique de l’hôtel où nous rapatrions tous après la course qui a des rasoirs jetables qui vous évitent de rentrer avec des mollets de yéti chez vous.

 

2. La vie sur place

 
J’ai comme je l’ai dit dans mon article fait le choix de manger un maximum local. Les plats sont d’une simplicité enfantine : riz, lentilles, un peu de salade et du poisson blanc frit. Pour une vingtaine de reals on mange un plat complet avec une canette d’une boisson gazeuse de son choix. Plusieurs fois on ne m’a même jamais proposé de carte, on me demandait juste « poisson » ou « viande ». Sur le village de départ, on est plus à 15 reals. Si vous souhaitez compléter vos courses, vous avez une supérette sur la place principale d’Alter do Chao. J’ai dit « superette » ! Pas supermarché… N’oubliez pas que vous avez 2 jours complets avant le passage en autonomie alimentaire, il est clair qu’il faut absolument en profiter pour charger un maximum en produits frais. Enfin c’est mon avis… Et vous n’êtes pas limité par le poids sur le bateau, alors autant en profiter.

Question wifi, évidemment on oublie dans la plupart des restos ou autres. Le lodge où j’ai passé la journée en avait dans la zone commune. Question aéroport, rien à Santarem, à Belem dans la zone d’embarquement et Rio évidemment partout. Vous allez passer dans quelques petits villages pendant la course, apparemment le réseau local passe. J’ai fait le choix d’être déconnectée pendant la durée de la course, donc pas testé. Par contre et c’est bon à savoir, l’orga propose un accès à des ordi pour envoyer un mail à votre fan club et vous pouvez recevoir des nouvelles également. Les mails sont distribués le soir lorsque vous passez la ligne d’arrivée. Bon on ne s’énerve pas, il peut avoir un ou deux jours de décalage hein ? C’est la jungle je vous rappelle… Mais ça fait super plaisir d’avoir un petit contact avec l’extérieur.

Dans le genre petite info qui peut vous intéresser : vous récupérez votre sac de voyage sur la ligne d’arrivée. Cela veut dire qu’il a passé quelques jours sur un bateau… cela veut dire humidité… Donc faites gaffe et tenez-en compte avec ce que vous laissez dedans. Bon rassurez-vous, mon ordi n’avait aucun souci puisque je le range toujours dans une housse et j’ai juste dû mettre sur le balcon ma tenue de retour pour qu’elle sèche rapidement, en 20 minutes c’était parfait. L’arrivée se fait dans un resto de plage super sympa, on vous remet un ticket qui vous permet de manger quasi à volonté au buffet. Mais les boissons type bière sont à votre charge donc pensez à avoir de quoi les payer dans votre sac de voyage.

Ah autre point qui a aussi son importance : l’organisation installe des toilettes (enfin toilettes… on se comprend !) sur tous les camps avec papier à dispo, c’est toujours ça de moins à transporter ! Pour les douches il y en a sur plusieurs camps également mais pas tous. Pensez au savon format hôtel et comme on peut aussi laver ses fringues dans le fleuve, un seul ne suffit pas à faire la semaine… deux c’est mieux ! Enfin si vous voulez être propre évidemment… Pour les deux camps sans douche, avoir sur soi des gants sans eau n’est pas du luxe, je l’ai vraiment regretté parce que ça ne pèse rien et après une journée à transpirer ça fait du bien de se sentir un peu propre. Avoir un t-shirt propre pour se changer après l’étape marathon peut être aussi une bonne idée. Comme une deuxième paire de chaussettes. Je ne vous dis pas l’état des miennes après 4 jours… Si j’avais pu, j’en aurais changé.

Pour le couchage c’est donc hamac et non duvet puisqu’on évite de dormir par terre au milieu des insectes trop trop méchants. Comme je suis super frileuse, j’ai fait le choix d’emmener un sac en soie pour compléter l’ensemble et je ne l’ai pas regretté parce qu’il a fait frais une ou deux nuits. J’ai dit frais, pas froid ! Comprimé au milieu du hamac, ça ne change pas trop la donne question poids mais ça change la donne question récup parce que si vous vous caillez, vous allez mal dormir.

 

3. Les erreurs à ne pas commettre pendant la course…

 
Alors évidemment je pourrais commencer par « évitez d’arriver aussi peu entraîner que moi » mais ça ne serait pas très original me concernant… J’ai fait deux erreurs qu’il ne faut pas reproduire : négliger le caractère humide de la zone… Oui il peut pleuvoir donc il faut une couverture imperméable digne de ce nom pour votre hamac. Même si j’ai trouvé une solution de repli pour la première nuit, ce n’était pas possible pour presque toutes les autres camps et franchement j’ai eu énormément de chance qu’il ne repleuve plus.

Autre point que j’ai beaucoup trop négligé : la trousse santé. Je suis comme toujours partie avec le strict minimum vital à savoir de quoi de soigner mes ampoules (seringue, bétadine, éosine, strap et compresses pour faire vite), deux dolipranes et deux imodium (histoire d’en avoir, ils ont fait tous les déserts du monde, je n’en prends jamais et à mon avis ils doivent être périmés depuis le temps). Ce n’est absolument pas suffisant ! Si je devais repartir, je passerais par le cabinet d’un médecin qui a au moins un DU de médecine tropicale histoire de savoir gérer en cas de problème (c’est d’autant plus con que ma belle-sœur médecin en a un…). Savoir ce qu’il faut précisément faire en cas de piqure d’un insecte qui ressemble à un avion de chasse, cela évite la panique… et je sais de quoi je parle ! Pour compléter le sujet bestioles qui rampent ou qui volent ou pire qui font les deux, plusieurs participants étaient équipés de répulsifs pour traiter les cordes des hamacs le soir… A mon avis ça ne marche pas, vu la quantité de fourmis qui se baladaient allègrement dessus, donc inutile de se charger. Pour le stick anti moustique, j’ai pris le cinq sur cinq spécial tropique bon vu le nombre de piqures, pas sure de son efficacité non plus mais j’avoue ne pas avoir été hyper sérieuse question application tout au long de la journée. En gros je me rappelais d’en mettre quand le premier moustique m’attaquait le soir ! Pour ceux qui souhaitent suivre un traitement contre la malaria surtout précisez à votre médecin que vous allez courir, tous ne sont pas compatibles avec l’effort physique. Il est indispensable de le préciser ! Aucune vaccination n’est demandée pour la zone mais bon ayant déjà vadrouillée dans pas mal d’endroits du monde, je le suis. A voir là aussi avec votre médecin. Et pour en finir avec le point santé, si vous décidez de prendre un traitement préventif pour le palu, n’oubliez pas de préciser que vous allez faire un effort physique lors de la prescription. En effet plusieurs traitements ne sont pas compatibles !

Pour info lorsque vous vous baignez dans l’Amazone, ce que je vous conseille vraiment, c’est top comme expérience, pensez qu’il peut y avoir des poissons peu sympathiques planqués dans la vase, donc soit vous gardez vos chaussures comme pendant la course, soit vous faites du bruit pour les faire fuir ! Je n’ai eu aucun souci et à ma connaissance aucun coureur n’a été blessé de ce côté-là mais c’est arrivé dans les éditions précédentes.

Ne faites pas comme moi, pensez à prendre des chaussettes de compression pour le voyage de retour ou un collant… Le long courrier après un ultra, c’est juste l’enfer pour les jambes. Cela m’énerve d’autant plus que j’ai une super paire compressport qui est tout simplement restée dans mon tiroir et un collant skin pour l’avion évidemment. J’ai bien cru que je ne pourrais jamais remettre mes pieds dans mes chaussures à l’arrivée… C’est pas comme si je voyageais beaucoup en plus… Par moment je me désespère moi-même ! Evidemment une paire de chaussures bien confortables type tongs ou crocs sont incontournables parce que franchement éviter totalement les ampoules sur cette course reste un pari quasi impossible à relever. Et plus vos pieds restent à l’air après, plus vite ils guérissent.

Voilà je pense tout ce que je peux dire sur les a côtés de la course. N’hésitez pas évidemment si vous avez des questions précises, je me ferai un plaisir de vous répondre et de vous aider.