SALOMON SONIC PRO : la routière de la bande

SALOMON évolue. Si vous suivez, ne serait-ce que de loin, l’actualité de la marque, vous ne pouvez pas être passé-e-s à côté des animations Salomon CityTrail au coeur de nos villes, bien éloignées des manifestations ataviques montagnardes originelles. Bien entendu, certain-e-s n’auront pas manqué de remarquer que dans CityTrail, il y a le mot Trail, histoire de … mais il y a aussi le mot City. Et, à mon sens, la Sonic Pro affiche beaucoup plus une vocation City qu’une vocation Trail 🙂 Certes, il y a bien des picots sous la semelle, à l’avant et sous le talon, qui assurent une excellente stabilité sur les sols lisses et mouillés et une bonne accroche en montée (d’escaliers ?), mais pour le reste, cette chaussure est avant tout une excellente routière, d’ailleurs intéressante à plus d’un titre, ne serait-ce que par son « universalité » au sens propre du terme.

Fit parfait

Sans aucun doute l’argument majeur de vente ! Le chaussant est confortable, aéré, respirant, flexible donc n’entravant en rien les mouvements du pied et le système de laçage Quicklace (avec la célèbre pochette de rangement sur le dessus de la languette) permet de l’ajuster parfaitement au serrage souhaité puis de le régler très vite pendant les séances si l’on souhaite plus ou moins de tension. En fait, si vous avez la même conformation de pied que la mienne, vous pourriez presque vous passez du système de laçage car la partie supérieure du mesh est élastique et s’adapte, comme une seconde peau au pied. D’ailleurs, j’ai fini par prendre, l’habitude (mauvaise ?) de ne plus serrer du tout.

A noter que deux défauts habituels des chaussures Salomon que j’ai pu tester par le passé, nonobstant leurs qualités, sont absents de ce modèle : l’étroitesse du chaussant à l’avant, pour une fois il y a franchement de la place et la mauvaise évacuation de la chaleur, là ça respire.

Le maintien du pied, en statique comme en dynamique, est au top. Confortable, précis et … s’améliorant au cours du temps, grâce à une mousse à mémoire de forme.

A noter la sobriété monochrome du mesh ou comment faire du chic et pas criard avec une paire de runnings.

Bonnes sensations

J’allais écrire que la Sonic Pro n’était pas dotée d’une technologie de semelle favorisant le rebond (il en pleut comme à Gravelotte ces derniers temps, toutes les marques y allant de leur matériau révolutionnaire au nom tapageur) mais j’ai bien fait de relire la fiche technique que j’avais posée à côté de mon clavier … car ce n’est pas le cas.Energycell+, telle est son nom. Tout cela pour dire, vous l’aurez compris, que ce n’est pas ce qui m’a le plus marqué durant mon test. Je ne me suis pas senti poussé des ailes ni boosté vers l’avant. Je ne dis pas que la Sonic Pro est poussive pour autant, attention, mais je ne trouve pas que le dynamisme intrinsèque de la semelle soit son point fort.

SONIC PRO2En fait, j’ai été beaucoup plus sensible au très bon compromis amorti / flexibilité auquel est parvenu Salomon. Avec 8 mm de drop, on aurait pu s’attendre à une chaussure hyper-amortie et très rigide mais ce n’est absolument pas le cas, au contraire. L’amorti est assez sec et réactif sous le talon. Il protège des ondes de choc mais ne ralentit pas le mouvement par un enfoncement trop important. A l’avant, c’est encore plus sec. Mais comme l’ensemble semelle/chaussant est flexible comme il faut (i.e. : suit les mouvements du pied), la transition arrière-avant est rapide et l’impulsion se fait « dans la foulée ». On a un mouvement très fluide.

L’accroche est excellente, je l’ai dit en introduction, et c’est un autre point fort de la Sonic Pro. L’adhérence est maximale, aucun risque de dérapage incontrôlé et lors d’accélérations, les qualités de traction de la semelle sont d’une grande aide. Pour faire bref : on peut sans problème faire du fractionné court.

Et oui, indubitablement, cette chaussure a toutes les qualités des routières classiques des autres marques. Elle a sans doute un peu d’esprit trail (urbain) mais honnêtement, à plat sur le bitume, elle tient la … route !

Je l’ai sentie moins à l’aise sur des sentiers (secs) en sous-bois ou sur des zones caillouteuses de parcs urbains. Elle manque un tout petit peu de souplesse latérale. Pas de panique cependant, vous ne risquez aucunement l’entorse avec elle 🙂

Distances pas trop longues

J’ai commencé à entrevoir certaines limites en termes de confort global à partir d’une grosse vingtaine de kilomètres. Ce n’est pas que la Sonic Pro perdent vraiment ses qualités mais je trouve qu’elle devient un peu « fatigante » : trop amortie pour une foulée médio-pied, pas assez pour une foulée talon après 1h45 à 2 heures de course. J’aurais donc tendance à la réserver à des distances inférieures au semi-marathon (et aux trails urbains courts de ce fait).

Franchement, j’aime bien !

Voilà une chaussure qui, au final, pour peu qu’on n’essaie pas d’en faire trop, se révèle, à l’usage, un excellent choix de routière polyvalente qui permet, de temps à autre, de quitter le trottoir … En plus, elle est très jolie, ce qui ne gâche rien. Et plus on court avec, plus on l’apprécie. Elle me paraît à même de convenir à un vaste panel de coureurs et coureuses (avec peut-être un bémol, d’une part, pour les coureurs lourds qui veulent beaucoup d’amorti, d’autre part, pour celles et ceux qui attaquent franchement médio-pied et pourraient être gênés par le drop), aussi bien à celles et ceux qui pensent plaisir avant compétition qu’à leurs opposé-e-s. Je pense même que certains, grâce à son adhérence et sa traction, pourraient même aller chercher des records persos avec, d’autant qu’elle est relativement légère. En toute impartialité, un excellent modèle dont je conseille l’achat. En plus, courir sur route avec des Salomon, ça le fait, non ? 🙂

 SALOMON SONIC PRO

Poids : 240g en 42 H

Prix : 140 € (p.p.c) et en ce moment 97 € sur le web (notamment chez notre partenaire pour ce test)