Fit : j’ai testé et ADORE le vélo connecté interactif ProForm Tour de France

Le vélo et moi, c’est une longue histoire d’amour franchement contrariée car je ne conçois, malheureusement pour moi, sa pratique qu’en montagne, ce qui, pour un francilien, en dehors des vacances, réduit considérablement l’étendue des possibles. Je n’aime rien tant, en termes d’effort à produire et de satisfaction engendrée, que de grimper des cols. Faire du plat pendant 3 heures ne m’intéresse pas le moins du monde. Dans ces conditions, je vous laisse imaginer ce que je pensais des vélos d’intérieur … avant d’avoir la chance de tester, durant une semaine, le vélo connecté interactif ProForm Tour de France.

Le Ventoux comme si vous y étiez … ou presque

Grâce à la technologie iFit intégrée (abonnement un an offert), via l’écran de contrôle tactile 7 pouces, on accède à l’ensemble des routes Google Maps du monde entier et l’on peut tracer ses parcours d’entraînement que l’on suit, ensuite, en vues satellite ou rue (comme si on y était) tout en pédalant. Une fonction qui n’aurait pas d’autre intérêt que purement ludique si le vélo, de par son inclinaison (+/- 20%) et sa résistance au pédalage variables en temps réel, ne présentait pas l’immense intérêt de suivre avec précision (celle de Google Maps, j’y reviendrai par la suite) la topographie des routes programmées. Pour faire simple, vous pouvez grimper le Ventoux, presque comme si vous y étiez, tout en restant dans votre salon … à condition d’y capter le wifi, indispensable pour accéder aux fonctionnalités.

ventouxLe Ventoux, justement, l’une des ascensions que je connais le mieux puisque je la réalise, physiquement, 3 fois par an, depuis Bédoin (vélo Trek carbone 8.1 kg). Un bon test pour démarrer. J’ai éprouvé quelques difficultés à programmer les premiers kilomètres du parcours car il n’est pas évident, au début, de bien placer ses points de passage sur l’écran, surtout « en ville ». Déplacer la carte, sans qu’un point de passage ne s’affiche là où on a posé le doigt pour « tirer » n’est pas non plus aisé, mais à force on finit par s’habituer. J’ai effectué l’intégralité de la montée en utilisant le réglage « usine » des développements (triple plateau 53/39/30 et 10 vitesses à l’arrière 11-28).

Les pourcentages affichés à l’écran et donc l’inclinaison du vélo et la résistance au pédalage ont été peu ou prou ceux du parcours physique, au détail près des virages (notamment peu après Saint Estève) puisqu’on n’a pas le choix de la trajectoire, celle-ci étant fixée par l’algorithme Google Maps. On perd donc un peu de ce qui fait la spécificité du Ventoux, surtout quand le passage d’une voiture vous envoie prendre la corde 🙂

TDF3Autres petites frustrations, tout à fait logiques, le rôle très limité des bras et se mettre en danseuse sans pouvoir bouger le cadre … Un peu surprenant de grimper le mont chauve à la Froome, assis sur sa selle, quand ce n’est pas son habitude. Mention très bien au suivi de la route sur l’écran, très réaliste avec un rafraîchissement d’image correct et sans discontinuité de Bédoin jusqu’au sommet, j’ai même doublé pas mal de cyclistes et suis resté collé à une voiture pendant plusieurs kilomètres (merci Google 🙂 ).

A propos de l’écran. Il a tendance à écraser les pourcentages et les ruptures de pente, donc les changements de développement ne sont pas évidents à anticiper. On peut évidemment écouter le vérin d’orientation faire son œuvre (bruit mécanique) ou alors le signal sonore (réglable) émis par le vélo à chaque fois que la pente s’incrémente de 0,5%, mais on est déjà en léger décalage par rapport à la pente. Bon, en même temps, on ne joue pas la gagne sur l’étape. Les changements de plateaux ou de vitesses se font comme sur un vélo de route par appui (mais léger) sur des manettes au niveau des freins. Le temps de réaction est quasi immédiat.

Le Portillon change de catégorie …

Autre col, bien plus facile dans la vie réelle que le Ventoux, que j’affectionne particulièrement : le Portillon à partir de Bagnères-de-Luchon. Considéré comme première catégorie par les organisateurs du Tour de France, avec des pourcentages raisonnables hormis une rampe de quelques centaines de mètres à 14%. Avec le vélo ProForm, il a carrément changé de catégorie avec plusieurs kilomètres à des pourcentages nettement supérieurs à la réalité et une perte d’image pendant plusieurs minutes. Sans doute un problème de cartographie Google Maps mal faite sur cette zone. Par contre, Peyresourde et le Port de Balès voisins sont aussi bien simulés que le Ventoux. De petites surprises donc à attendre parfois de la technologie 🙂

Tour de France …

TDF2Celles et ceux qui veulent se mesurer aux seigneurs de la route peuvent télécharger l’une des 24 étapes du Tour (les 30 derniers kilomètres) préenregistrées ou charger les vidéos de trois étapes « en situation » avec le public sur le bord de la route pour vous encourager (l’Alpe d’Huez, les Champs, Albertville). En bon nordiste d’origine que je suis, j’ai, bien entendu, tenté l’étape des pavés. Et non, le vélo ne tremblote pas, dommage, mais je m’en doutais un peu 🙂

En dehors de ces modes interactifs, il est également possible de programmer des séances d’entraînement simples avec un objectif de temps, de vitesse, de watts, comme sur un vélo d’intérieur lambda mais avouons-le, c’est moins fun.

Informé comme Chris Froome …

Le vélo connecté ProForm Tour de France étant compatible, entre autre, de la technologie Ant+, vous pouvez utiliser la ceinture cardio de votre GPS running préféré pour vous prendre pour Chris Froome et visualiser en temps réel à l’écran, votre fréquence cardiaque mais aussi (et pas besoin de la ceinture pour cela) votre cadence de pédalage et surtout vos … watts ! les célèbres watts qui font les choux gras des journalistes et qui sont aujourd’hui la donnée indispensable des pelotons professionnels. Si vous ne croyez pas aux 160 bpm à 700 Watts de l’Anglais dans le Ventoux, vous savez ce qu’il vous reste à faire. Vous pourrez même, ensuite, poster directement sur Facebook le résultat de l’expérience. Buzz garanti.

Pratique …

La roue arrière du vélo ProForm est particulièrement silencieuse, ce qui est loin d’être le cas habituellement des vélos d’intérieur. Le dispositif d’inclinaison l’est moins (à noter, qu’il génère des appels de courant qui peuvent engendrer des parasites électriques et perturber très brièvement, à chaque incrémentation de pente la réception de la TNT sur votre téléviseur – je sais, ça paraît saugrenu comme information sauf si vous avez envie de … disputer une étape du Tour en même temps que la course 🙂 Après, si vous avez un onduleur …). Les roulettes à l’avant permettent de transporter facilement le vélo d’un endroit à un autre. Il est très stable sur le sol (non, n’insistez pas, en danseuse, vous ne saurez pas faire bouger le cadre). Il dispose également de deux haut-parleurs permettant d’écouter de la musique à partir d’un i-phone par exemple. On peut l’utiliser avec pédales rapides ou cale-pieds à l’ancienne.

J’adore !

velconCertes un vélo d’intérieur ne procurera jamais les mêmes sensations qu’un vélo de route mais lorsqu’on n’a pas la possibilité de se rendre facilement sur des routes que l’on aime ou que l’on voudrait essayer après les avoir vues sur le Tour par exemple, il faut avouer que, dans ce cadre, avec son rendu vidéo réaliste et son suivi topographique quasi parfait, le vélo connecté interactif ProForm Tour de France est une solution, disons-le, assez géniale. Je me suis vraiment « éclaté » pendant les quelques jours où j’ai pu en disposer.

Prix : 2600 € mais en ce moment, soldé à : 1700 € sur le site de la marque

En vente : ici