Test trail : Altra Running The Superior 2.0, comme son nom l’indique …

SU6En termes de qualités d’une chaussure de running, il est un signe qui ne trompe pas, je veux, bien entendu, parler du … nombre de kilomètres que j’effectue avec. Comme j’en teste beaucoup, une fois les 120 km « forfaitaires » atteints (qui recouvrent mes séances de test obligatoires avant de pouvoir formuler un avis), je zappe et donne contre bons soins – certains en profitent souvent d’ailleurs 🙂

SU3Avec l’Altra Running The Superior 2.0, j’en suis déjà à plus de 350 km, c’est dire si elle … me plaît 🙂 cette chaussure de trail. 200 km sur les sentiers franciliens, 150 km sur les pentes du Mont Ventoux.

Comme tous les modèles de la marque américaine, la Superior 2.0 est une zerodrop. Aucun différentiel de hauteur entre le talon et la pointe des orteils (pour celles et ceux qui ne sont pas familiers avec cette notion, sachez que la plupart des chaussures de running ont des drops compris entre 8 et 10 mm, le talon étant donc systématiquement surélevé, ce qui est contraire aux lois de la biomécanique). Un drop nul c’est une meilleure posture de course, celle pour laquelle le corps humain a été conçu à l’origine. Mais c’est aussi … un temps nécessaire d’adaptation pour celles et ceux qui n’y sont pas habitués, sous peine de contractures sévères aux mollets les premiers jours.

SU4Autre particularité bio-mécaniquement intéressante de cette Superior 2.0, sa large toebox (l’espace laissé aux orteils) qui permet au pied de pouvoir s’évaser latéralement pour, d’une part, rendre au gros orteil son rôle inné de stabilisateur / impulseur, d’autre part, offrir une large surface de propulsion et donc favoriser le dynamisme de la foulée.

SU1La Superior 2.0 est livrée avec une semelle additionnelle semi-rigide, dite StoneGuard, censée apporter une filtration supplémentaire des ondes de choc, notamment sur terrains accidentés. J’ai réalisé plusieurs séances sur le Ventoux avec et sans cette semelle et j’avoue que je n’ai pas été convaincu. Si, mécaniquement parlant, elle filtre bien, elle a tendance à rendre la chaussure beaucoup plus raide et moins « maniable » et donc à diminuer les qualités naturelles intrinsèques d’amorti du pied. Je l’ai donc vite rangée aux rayons des accessoires que je n’utilise pas.

AAAD’autant que ce qui me plaît dans cette Superior 2.0, c’est justement la flexibilité de sa semelle qui, tout en offrant une protection largement suffisante, épouse les mouvements du pied et s’adapte au terrain, aussi accidenté soit-il. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’elle s’enroule autour des pierres mais c’est un peu l’idée. A tout instant, le pied est dans une position très stable car profondément naturelle. Pour faire simple et explicite : la chaussure passe … partout !

L’amorti est, comment dire ? … en fait, je ne sais pas si le terme s’applique 🙂 Il est juste assuré par l’épaisseur de la semelle, sans aucun caractère de moelleux d’aucune sorte. Ca ne « tape » pas pour autant et le contact avec le sol est fluide. On a donc une chaussure hyper-dynamique. Corollaire évident, la Superior 2.0 est plus adaptée aux trails courts (jusqu’à 35-40 km) qu’à la très longue distance et si possible sur des parcours accidentés où sa structure fait merveille. Sur des sentiers franciliens secs et plans, la répétition de foulées identiques et peu amorties s’avère parfois fatigante.

L’accroche est excellente tant sur le sec que sur le mouillé*. Sur les pentes caillouteuses du Ventoux, c’est une pure merveille. Aucun risque de glissade quel que soit le pourcentage. La tige, très basse, est bien protégée sur son pourtour ainsi qu’à l’avant, qui supporte bien les rencontres impromptues avec des pierres saillantes.

Depuis que je cours avec cette Superior 2.0, je trouve toutes mes autres chaussures de trail, au mieux, un peu fades, au pire, bourrées de défauts. J’adore le comportement mécanique et dynamique de sa semelle, cette faculté de se jouer des obstacles tout en nous aidant à utiliser au mieux nos capacités biomécaniques. Un modèle que je recommande vivement avec les réserves du temps d’adaptation au zerodrop et de l’absence d’amorti, qui peut s’avérer rédhibitoire pour celles et ceux qui n’ont pas le pied « fort ».

* accroche sur le mouillé … : c’est surtout sur les pierres humides après une grosse pluie que j’ai testé, avec des appuis un peu particuliers. Certains utilisateurs trouvent que sur une surface plane détrempée (herbe par exemple), la chaussure a du mal à agripper. 

Altra Running The Superior 2.0

Drop : 0 mm / Poids : 245 g (45 H)

Prix : 125 €

A commander sur le site d’Altra Running ou dans les quelques magasins spécialisés distribuant la marque. Attention, je vous suggère d’ajouter une demi-pointure américaine à votre pointure habituelle.