News : Nathalie Mauclair, les championnats du monde de Trail et France Info

Pour être sur que vous ne ratiez pas l’information le lien vers le podcast de l’émission est ! Nous lui souhaitons tout le bonheur du monde comme on dit sur ces championnats du monde qui arrivent vite, parce que ce n’est un secret pour personne, Nathalie fait partie de mes ultra favorite !

Pour celles et ceux qui ne la connaîtraient pas encore, un petit portrait réalisé pour Running pour Elles après sa victoire sur la TDS.

Nathalie Mauclair, la « trail mama »

Nous avions prévu de rencontrer la nouvelle championne du monde de Trail 2013 à l’occasion de sa participation à la TDS, le format « sauvage » de l’UTMB (119 km et 7250m de D+) et finalement nous avons eu la chance de discuter avec la vainqueur de cette épreuve. Nathalie, elle sourit aussi bien qu’elle court !

Lorsque nous lui avons demandé si elle se considère d’abord comme une traileuse qui est maman ou une maman qui est devenue traileuse, la réponse a claqué : « Je suis maman avant tout ! » Personne n’oubliera son arrivée dans Chamonix au milieu de la nuit, trottinant tranquillement en tenant la main de ses deux enfants, un garçon de 10 ans et une fillette de 6 ans, tellement fiers de leur maman.
Elle prenait le temps de savourer son arrivée et de leur faire apprécier un moment qui restera gravé dans leur mémoire. « Le principe est simple : où je vais, ma famille vient. »

UNE FAMILLE EN OR

Forcément, ça complique parfois la donne et le choix des courses est fait en fonction des contraintes familiales et du calendrier scolaire même si la petite famille va faire une exception avec La Diagonale des Fous. « J’avoue, pour la première fois, ils vont rater l’école mais les maîtresses sont d’accord et je pense qu’une telle expérience ne se rate pas. J’ai besoin de leur présence sur le parcours, de leur soutien pendant la compétition. Mais ça peut être un peu particulier à gérer pour eux… Aux championnats du monde de trail il y avait plusieurs boucles sur le même parcours, et les pauvres, je ne les ai pas vus lors de mes premiers passages… J’étais tout embêtée pour eux quand ils m’ont dit : “Mais maman, on est restés tout le temps à la même place… on a bien compris que tu ne nous voyais pas !” »
Autre soutien et non des moindres, le mari de Nathalie qui est là non seulement pour les compétitions mais aussi au quotidien. « Honnêtement, sans sa présence, tout ça ne serait pas possible ». Il assure avec les enfants, il assure pendant les compétitions et il assure même les sorties d’entraînement, lui sur son vélo, Nathalie dans ses baskets. Avoir un homme comme ça à ses côtés c’est précieux, ça redonne le moral pour les jours sans et ça motive les jours avec. Sans parler des sacrifices financiers que tout cela engendre. Eh oui, le monde du trail est bien loin de celui du football… On peut être championne du monde dans sa discipline tout en devant prendre des congés sans solde et faire pas mal de sacrifices pour assouvir sa passion. Avoir le soutien inconditionnel de son conjoint est encore plus indispensable dans ces cas-là. « Heureusement mon travail de cadre infirmier me permet un peu de souplesse dans les horaires mais comme je ne veux pas sacrifier mon rôle de maman, ça devient parfois compliqué à gérer ! »

DU VTT AUX FOULÉES

Mais au fait comment se lance-t-on dans une telle carrière aussi tard ? Parce qu’il y a un élément dont nous n’avons pas parlé, c’est l’âge de Nathalie, 43 ans et le fait qu’elle court depuis quatre saisons seulement ! O.K., elle a fait du VTT au niveau national pendant une quinzaine d’années, donc forcément ça forge un esprit de compétition, et surtout une volonté de fer, mais entre le vélo et la course à pied il y a un monde. A 40 ans tout bascule lorsqu’un copain lui propose de courir son premier marathon, comme un défi. Et là surprise, le 9 mai 2010, elle « claque » un 2h54’03’’ au marathon du Mont Saint Michel, pas forcément des plus roulants. Ce chrono exceptionnel est con-firmé quelques mois plus tard sur le Nice-Cannes où Nathalie devient championne de France vétérane en 2h49’15’’. C’est cette même année que Dominique Chauvelier, célèbre champion de marathon connu de tous comprend qu’il y a un diamant brut et qu’il va falloir l’aider à révéler son éclat. Cela aboutira, en 2013, à un maillot de l’équipe de France aux mondiaux de trail. « Je ne vous dis pas la pression et la responsabilité que cela implique de porter les couleurs de son pays lors d’une telle compétition. On ne court plus pour soi, mais pour sa nation, ça fait quelque chose ! » Et concrètement, ça donne quoi la vie d’une championne ? Eh bien, des heures d’entraînement pour palier ses points faibles (les descentes surtout), des séances de kiné de plus en plus espacées parce que même là le corps commence à encaisser et des étirements qui font partie du quotidien.
Question alimentation, pas de prise de tête : « Je mange sainement, mais normalement. Je ne m’interdis rien de toute façon, avec ce que je brûle ! » Direction donc La Réunion dans quelques semaines avec ce qui est pour beaucoup une des courses les plus dures, mais Nathalie bénéficie des conseils d’Antoine Guillon, autre champion qui connaît parfaitement le parcours. Un des points qu’elle doit améliorer pour l’avenir : « J’ai un peu tendance à courir comme je le sens sans réelle tactique… ça passe ou ça casse. Il va falloir que j’y travaille ! »