Run : Trail des Aiguilles Rouges… Pour le plaisir !

Comme dans la célèbre chanson d’Herbert Léonard, cette course dont je n’avais pas parlé ou alors seulement à quelques personnes de mon entourage proche avait pour but de me réconcilier avec Chamonix et la course de montagne. Mes 2 dernières courses (hormis La Parisienne !) s’étaient soldées par un échec : la 6000D que j’aurais peut être pu finir si j’avais eu connaissance du changement de la dernière barrière horaire (et encore…) et l’UTMB… Ah l’UTMB… j’ai bien cru que je ne serais plus capable de remettre les pieds à Chamonix sur cette petite place devant l’église. Ce rendez-vous raté était vraiment difficile à digérer… Mais voilà, pour une fois la fille pas du tout excessive que je suis a décidé de donner une nouvelle chance au produit !

Dès l’été, tous les coureurs ou presque que je croisais me disaient : « Tu viens au trail des Aiguilles Rouges ? ». Ben non je ne connais pas… « Quoi ? Tu ne connais pas ? Mais c’est le trail qu’il faut avoir fait une fois dans sa vie ». Et de me sortir la liste des arguments en faveur de cette balade montagnarde : orga top, parcours chaque année renouvelé, du beau, du bon trail bien technique comme on les aime. Alors comme d’habitude je range ça dans un coin de ma tête pour plus tard. Et le plus tard s’échoue lamentablement à Arnuva… Dans un moment de désespoir où j’oscille entre le jet de chaussures de trail du 3ème étage ou l’autodafé de sacs à dos, je retourne sur le site et je lis : « Il reste seulement 20 dossards ». Comment ça il ne reste que 20 dossards ? Mais moi j’en veux un d’abord… La femme qui sommeille en moi se réveille, se jette sur sa CB et attrape au vol une inscription comme elle a attrapé au vol le dernier manteau siglé Lagerfeld pour H&M sur un portant en 42 alors qu’elle fait du 38.
Voilà comment je me retrouve encore sur la route de Chamonix… que je me retrouve encore au MacDo vendredi après-midi… et encore à la pizzeria face à la Poste qui est devenue ma cantine… A ce rythme, le serveur ne va même plus m’amener la carte et m’amener ma régina et mon coca light direct !

Un commentaires

On me demande souvent pourquoi je fais ça ? Ben pour ça !

Evidemment question préparation je n’ai rien fait depuis fin août. J’ai repris l’entraînement pour une prépa marathon en pestant contre la terre entière et surtout après le mec qui a inventé le fractionné. Mais bon on va se contenter des acquis dirons-nous. En fait j’ai une idée derrière la tête : je veux faire sauter les verrous concernant les barrières horaires. Je ne sais pas pourquoi mais ça me tétanise cette histoire. Je n’aime pas être en retard, je suis plutôt du genre être 15 min en avance à un rendez-vous et à me retrouver dans le café le plus proche à m’envoyer un petit expresso au comptoir avec les ouvriers du coin. Mais pour la course à pied ça peut finalement poser problème. Quand sur un marathon je dois passer au semi en 1h45 par exemple, je serais plutôt du style à tout faire pour y être en 1h40… Du coup ça part en vrille et le negative split pour moi reste une notion totalement étrangère. Sur ultra ou trail c’est pareil. Il suffit que j’arrive limite à un CP pour qu’immédiatement je me bloque et que les idées noires arrivent. Il suffira d’un grain de sable ensuite pour me faire rendre mon dossard. Alors que c’est stupide je le sais, surtout que si l’on y regarde de plus près, très souvent les barrières s’assouplissent au fur et à mesure. Je sais en plus depuis le Paris-Mantes que je suis tout à fait être capable d’accélérer après 30km de course « cool » dirons-nous.
Tout ça pour dire que le samedi après-midi j’étais sur la fameuse petite place en train de retirer mon dossard, mon superbe T-shirt taillé pour les filles et, comble de joie, assorti à la jupe que j’ai prévu de mettre le lendemain (c’est encore suffisamment rare pour que l’on signale cette gentille attention !). Je m’arrête pour une fois un peu sérieusement sur le profil de la course, oui à moi aussi ça a fait tout drôle et je note mentalement les barrières. Normalement c’est jouable mais ça reste de la montagne et tout le monde sait que ce n’est pas mon terrain de prédilection. Et surtout, apothéose, la météo s’annonce bonne. Tellement bonne d’ailleurs que je vais même aller m’acheter une visière, ayant oublié de prendre la mienne. Et comme je suis super-raisonnable pour une fois, je vais même manger des pâtes le soir ! Je m’épate des fois, je deviendrais presque sérieuse…

il y a quelqu un
Evidemment c’est quand le réveil va sonner à 3h15 du mat que je vais me maudire. C’est un zombi pas très net qui se dirigera vers la douche, maudissant le type qui a inventé le néon. Tiens lui aussi je vais lui dévisser la mâchoire à coup de sèche-cheveux si je le croise un jour. Il devait détester les femmes j’en suis sûre. Dans un de mes précédents compte-rendu, je racontais en rigolant qu’un jour viendrait où je prendrais mon petit déjeuner sur la ligne de départ, eh bien ce jour est arrivé ! Comme l’organisation propose boissons chaudes et autres réjouissances, je vais en profiter. Un pain aux raisins c’est top non, pour une course de 50km et plus si affinités ? Je ne suis pas toute seule bien entendu et comme souvent maintenant je retrouve des visages connus. Il y a avant tout Fred avec qui je me suis entraînée un peu cet été. C’est son premier trail de montagne et il est chaud bouillant !!! Affûté comme jamais, prêt à en découdre, légèrement stressé mais un mental de gagnant acquis au fil de ses marathons courus à une vitesse qui reste toujours du domaine de l’abstrait pour moi. Son copain Fabien est là aussi qui a lui déjà goûté au trail avant mais sans plus. Il y a Stéphane qui vient de vivre une sacrée expérience sur le Tor des Géants pour assurer à l’entrée du sas de départ la lecture des dossards et pour baliser une partie de la course, ce qui a un côté rassurant pour moi. Un balisage fait par de vrais coureurs c’est souvent signe de sécurité. Et il y a l’autre Stéphane (j’aime bien, mes copains portent presque le même prénom, ce qui est super-pratique quand je suis fatiguée sur course, peu de chances de me tromper !). Lui, vous le connaissez sans le connaître puisque c’est l’inconnu de Courmayeur (relire CR de l’UTMB pour comprendre) qui ne l’est pas resté longtemps, inconnu (merci Mark d’avoir inventé FB !). C’est en consultant la liste des inscrits que j’ai vu son nom. C’était marrant de se voir tout propres en fait. Il n’est pas plus réveillé que moi puisqu’il a fait dans le grand n’importe quoi : arrivé sur Cham à 1h du mat, dormi 1h30 tant bien que mal dans sa voiture et roule ma poule, il est venu chercher son dossard. Un gentil fou furieux ! On était fait pour se rencontrer, pas de doute là-dessus. Il me demande s’il peut se mettre dans ma roue pour le départ, ce que j’accepte cela va s’en dire. Je laisse Fred et Fabien partir, je sais déjà que je n’ai pas le niveau pour les accrocher. Ce ne serait pas du tout raisonnable pour moi et le crash en flammes, ça va suffire 2 secondes !

ambiance CP
Mais du coup on part tellement tranquillement qu’on se retrouve très vite en fin de peloton… ben qu’est-ce qu’ils ont tous là ? Même Stéphane qui pourtant a un peu plus de bouteille que moi sur ce type de course se demande quelle mouche les a piqués. Je pars d’un principe simple et tout de même souvent vérifié : je vais tous les ramasser à la petite cuillère ! Bon O.K. pas tous mais plusieurs, c’est sûr ! Les premiers km sont un peu en terrain connu puisque je monte à la Flégère même si très vite je perds mes petits repères. De toute façon il fait nuit, on avance à la frontale et du coup on en profite pour faire un peu plus connaissance. Il me parle de sa femme qui mériterait le titre de Pétroleuse d’honneur si vous voulez mon avis ! Un vrai petit jack russel, cette Nathalie ! Km après km nous avançons vers le premier CP. Ça se passe plutôt bien même si nous sommes souvent ralentis par le flot des coureurs. Ce n’est encore que le début du parcours et ce sont les aléas du métier en quelque sorte. Alors que nous arrivons au premier CP je ne pense qu’à une chose comme d’habitude : trouver des toilettes. Bon O.K. j’ai compris, ce sera derrière le chasse-neige alors… Je bois le seul verre de Coca que j’aurais de toute la course mais ça m’apprendra à arriver dans les dernières aussi et c’est reparti. Nous sommes bien question timing, pas de quoi pavoiser mais nous devons avoir 20 minutes de marge. Je reste zen, j’ai décidé de rester zen quoiqu’il arrive ! En route vers le prochain CP, le refuge de Moête Anterne en passant par un sacré morceau : le col de Salenton, 2526 m d’altitude. Alors là clairement je vais en baver… Et je ne remercierais jamais assez Stéphane pour sa présence à mes côtés dans ces moments-là. Il a été d’une patience dingue et m’a assurée autant que rassurée d’ailleurs. Quand il constate que je ne suis pas du tout à l’aise dans ce qui tient plus de l’escalade que de la course, il me dit : « Mets-toi dans mes pas » et il ouvre la route. Il fait de l’escalade et ça se sent. Enfin ce foutu col est derrière nous et nous amorçons la descente. Je sais que le plus gros morceau est derrière moi s’il reste 2 autres cols à franchir. C’est là que nos routes vont se séparer. Je sens bien que mon accompagnateur trépigne derrière moi, il est un bon descendeur, ce qui n’est pas mon cas. Comme je ne suis pas non plus une bonne grimpeuse, on se demande vraiment ce que je fous sur une course de montagne mais ça c’est un autre problème ! Il me demande s’il peut me laisser, je lui réponds qu’évidemment il peut voyons. Il me fait promettre de finir la course coûte que coûte et de lui envoyer un SMS quand je passerai la ligne. Il part ensuite et comme le « bip bip » du dessin animé je le vois disparaître à la vitesse de la lumière laissant juste derrière lui une traînée de poussière.

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Je suis seule et je le serai jusqu’à la fin de ma course. J’arrive enfin au ravitaillement et je me pose un peu. Il n’y a plus de Coca à mon grand désespoir mais pas grave, la bénévole me propose de me faire une gourde avec du citron frais dedans. Je fais ma Kécily ! Si ce n’est pas un signe ça… Bon je fais ma Barbie très vite parce que je vais ravitailler aux Kit Kat Ball… Faut pas pousser non plus ! 2 poignées de raisins secs pour faire passer tout ça et je me change. C’est bien la première fois que je le fais sur une course aussi courte mais j’ai décidé de prendre soin de moi pour une fois. Je sais que c’est un de mes principaux défauts, cette manie de toujours foncer sans prendre un peu de temps. Je finis par le payer plus tard alors maintenant ça suffit. Je change de T-shirt et pour tout vous dire même si certains vont croire que j’invente ou que je fais exprès de raconter ça, je vire ma brassière qui commence à me déchirer le dos. C’est celle qui m’accompagne sur tous mes ultras depuis des mois, je n’ai jamais eu de problème avec, j’étais même ravie d’avoir enfin trouvé un produit qui me convienne et paf là aujourd’hui ça ne passe pas. Je ne cherche pas à comprendre et elle rejoint mon sac à dos rapido le zoo. Quand je vous dis les filles que même testé et approuvé un truc peut vous gâcher une course par surprise, c’est vraiment le parfait exemple. Je prends mon lecteur MP3 pour accompagner ma solitude et c’est reparti.
Il faut maintenant partir à l’assaut du Brévent… Puff… Qu’est-ce que c’est long… Qu’est-ce que c’est haut… 2525 m ils disent, sur le règlement… mais qu’est-ce que c’est beau ! Là en plus comme le peloton s’est vraiment étiré, je suis souvent seule ou avec un coureur à l’horizon. Du coup je m’ennuie alors j’en profite pour répondre au SMS de Babou qui m’annonce son temps sur Millau. Je dormais quand elle a passé la ligne et j’avoue qu’au petit matin je ne suis pas allée sur le site. J’étais tellement sûre qu’elle finirait de toute façon que je n’étais pas plus inquiète que ça.

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Comme souvent sur ce type de course, je vais en doubler plusieurs qui me doubleront à leur tour. Arrivée au col du Brévent je comprends que je ne suis pas au bout de mes peines et que le ravito n’est pas là en fait. Un coureur me rassure, il reste 2 km à peine. O.K. c’est bon, je peux boire. Cette dernière ascension m’a sérieusement assoiffée et je vois ma réserve se vider un peu trop dangereusement à mon goût. Enfin il est là ce foutu ravito et franchement rien que pour lui ça valait le coup de se pousser un peu. La vision est totalement surréaliste de ces bénévoles perchés en haut du sommet avec des chaises longues pour accueillir les coureurs. Oh miracle j’en connais un ! Il y a Kilian mon nain préféré qui m’attend et qui m’a réservé une chaise rien que pour moi (je vais mettre en ligne le récit de mon premier LyonSaintelyon promis !). Excuse-moi Arthur mais je pense que tu peux comprendre que la balade dans les faubourgs lyonnais au petit matin ça créé des liens ! C’est fou, je le vois sur toutes les courses que je fais en ce moment ! Je m’échoue comme une baleine sur la plage dans ma chaise et à peine mes fesses se sont-elles posées qu’une bénévole se précipite pour me demander ce que je veux boire. C’est d’un luxe ce trail ! Une tasse de thé plus tard, il faut repartir parce que je ne suis pas d’ici. Je suis large maintenant avec les barrières horaires mais il faut quand même que je me bouge, je dois rentrer chez moi le soir même et l’Auvergne, c’est pas à côté !

Kilian

Mon Kilian à moi !

Dès que j’attaque la descente vertigineuse qui s’annonce (environ 10 km pour les coureurs et 7 pour les organisateurs ! oh je rigole…), je comprends que cela ne va pas être simple. Mon genou droit qui avait déjà donné des signes de désapprobation passe en mode « tu arrêtes ton cirque tout de suite maintenant ». Comme le dit si bien un ami « la douleur est une information ». Certes, mais là j’ai LCI et CNN dans le genou droit… De toute façon il faut que ça passe, point barre. Je débranche mes 2 neurones, exercice très facile pour la blonde que je suis, je plonge totalement dans ma musique et j’avance. Et je double, encore et encore des coureurs qui sont comme moi, fatigués de ce trail très technique tout de même. Stéphane, bénévole au départ est de nouveau là pour le pointage de mon dossard. On échange quelques mots et je repars. Je ne vais rien lâcher jusqu’au bout alors que je me mets à capter France Info dans la cheville droite. En fait je comprends que mon manchon de compression que j’ai baissé est en train de me cisailler la peau mais il est hors de question que je m’arrête pour l’enlever. Là maintenant je finis, point barre à la ligne. Ah oui j’oubliais, je tombe tout le temps ! J’ai arrêté de compter après 4 fois… J’ai tout fait : sur les fesses et je suis bien contente de ne pas avoir trop maigri pour amortir la chute, sur le côté, sur les genoux avec bobo et bleu comme une gamine dans une cour d’école maternelle… Je refuse à mon cerveau le droit de penser que tomber tous les 500m n’est pas normal !
Soudain le téléphone sonne, c’est Stéphane qui vient aux nouvelles : « alors tu es où ? ». Je descends ! « Moi je suis à Chamonix »… O.K. no comment… Je me dis juste qu’il a bien fait de me laisser toute seule parce que le pauvre garçon aurait découvert un monde qu’il ne connaissait pas. Mais paradoxalement il est un peu à mes côtés ou plutôt l’esprit de son épouse. Il m’a expliqué qu’elle avait la hargne pendant la course, qu’elle ne se laissait pas doubler par une autre femme et là je ne sais pas ce qui me prend mais ça va devenir mon obsession. Je l’ai vécu sur l’ultra de la 6000D et là il est hors de question que je me fasse doubler à 3km de l’arrivée. C’est totalement crétin comme raisonnement, je dois être à la fin du classement mais voilà c’est comme ça. Je finis par rattraper un coureur avec qui je discute quand même un peu. Bon parce que oui je cours mais je ne tourne pas à 16 à l’heure non plus ! Il a une casquette de la Saintélyon sur la tête, nous parlons un peu de cette course et je lui raconte mon épopée de l’année dernière. Arthur j’adore voir la mâchoire des coureurs se décrocher quand je leur raconte notre délire hivernal !
Servoz le village d’arrivée est là, on ne lâche rien. Deux jeunes coureurs, ils pourraient être mes fils, nous ont rattrapés mais ils s’installent dans nos pas. Je me retourne pour leur dire « Hé les garçons, je compte sur vous, aucune fille ne passe O.K. ? Vous pouvez utiliser vos bâtons ! ». Ils se marrent et nous continuons. C’est terrible parce que malgré la ligne qui s’approche, je regarde toujours dans le rétroviseur… Ne pas me faire doubler… pas maintenant… La petite église adorable, la terrasse du café avec les coureurs déjà arrivés qui trinquent, enfin j’y suis et je passe la ligne sous les encouragements de Fred qui m’attend avec son copain Jacques et Fabien pas loin, tous les 2 finishers. Je crois que la photo qu’il a prise parle d’elle-même !!!
Jean-Philippe, un autre nain est là lui aussi mais comme spectateur. Je lui fais remarquer en rigolant qu’il est vraiment un petit joueur, que 8 jours après avoir fini le Tor des Géants il aurait pu venir décrasser avec moi ! J’embrasse tout le monde et je file retrouver ma voiture pour rentrer à la maison mais avant mon escale favorite au MacDo de Sallanches s’impose. Je ne vous dis pas l’allure que j’ai… Je suis encore pleine de boue, pas le temps de prendre une douche. Je passe d’abord aux toilettes pour me laver les pieds, les mains et le visage et je découvre ahurie une ampoule énorme sur mon talon, mon grand point faible. Elle ne m’a pas gênée une seule seconde pendant la course. Mes chevilles présentent des 2 côtés des espèces de boursouflures très douloureuses. Ce n’est pas très joli à voir mais bon c’est comme ça. Mon genou a tenu même si je me doute que je vais faire ma princesse aux petits pois la semaine qui suivra.
Bilan du week-end : je suis heureuse ! J’ai mal partout, je maudis le fait d’habiter une maison avec plein d’escaliers mais je suis heureuse comme je ne l’ai pas été depuis très longtemps ! J’en ai fini avec la malédiction des barrières horaires, j’ai appris à les apprivoiser et à ne plus me poser de questions. J’ai fait la paix avec Chamonix et j’en avais besoin. Il faut parfois en passer par là pour pouvoir aller de l’avant. Vous me direz, les Aiguilles Rouges, ce n’est pas l’UTMB, je le sais mais il me fallait à tout prix refermer cette porte pour pouvoir en rouvrir une, toute grande et pouvoir foncer sans hésitation et sans crainte, sans peur de tomber parce que je finis toujours par me relever, parce que la douleur fait partie de la vie, les contrariétés aussi et rester paralysée ne sert à rien.