Semi-Marathon de New York : il n’y a pas que le marathon dans la vie !

Je rassure tout le monde tout de suite : non je ne suis pas allée à New York uniquement pour courir le semi-marathon, quoique celui de NY city comme on l’appelle me tente bien. Imaginez un peu : un petit tour dans Central Park et on descend vers Battery Park pour découvrir le vrai Manhattan, pas celui du marathon, non le vrai celui des touristes que nous sommes là-bas. Mais moi j’ai couru celui que nous appellerons de Central Park pour le différencier de l’autre. Pourquoi ? Comment ? Je m’en vais vous l’expliquer !

A la base donc c’est un séjour familial que je faisais, avec mes enfants pour profiter des promotions qui existent toujours à partir de mi janvier sur notre compagnie nationale. Après tout qui a envie de venir dans une ville qui est capable de battre des records de froid à cette saison ? Après avoir réservé vol (A380 pour enfin monter dans le gros coucou !) et l’hôtel, j’ai le réflexe que tout coureur qui voyage n’ose avouer à sa moitié de peur de la voir filer à Reno pour un divorce express : je regarde le calendrier des courses… On ne sait jamais… Et là je découvre que je suis en ville alors que se court un semi uniquement dans Central Park qui reprend la fameuse boucle autour du réservoir. Comment résister… 3 clics et 40 dollars plus tard je suis inscrite et je vends à mes enfants qui râlent un peu que de toute façon, Maman serait allée courir un matin dans ce célèbre parc alors avec ou sans dossard, c’est un peu la même chose non ?

Samedi, il faut aller récupérer le dossard dans ce qui est le sacro saint des saints, à savoir le siège de l’association qui gère le marathon, là où en novembre dernier, certaines et certains ont du avoir des sueurs froides. Avantage pour les touristes que nous sommes : il est juste à côté du musée Guggenheim et à une dizaine de minutes du zoo. Le dossard est récupéré en une fraction de seconde, le tee-shirt chemise de nuit et les 3 gels à la banane alors que je suis allergique aussi. Je peux redevenir une maman et continuer la balade dans cette ville qui ne dort vraiment jamais même par – 8°.

« Après avoir joué les Audrey, il faut devenir Jacky ! »

Dimanche matin l’avantage c’est qu’avec le décalage horaire, de toute façon je fais le hibou à l’aube et mes oisillons aussi. Petit déjeuner non pas devant une vitrine de chez Tiffany mais à mon hôtel et direction Central Park où tout se joue. La ville se trouve parée d’un ciel rose incroyable, il fait un froid de canard et la neige est encore là. Ce qui m’inquiète un peu, c’est que je ne vois personne dans la rue qui ressemble de prêt ou de loin à un coureur… Il me faudra attendre vraiment le parc pour tomber enfin sur un dossard. Je vais surtout comprendre que là les participants arrivent en grande partie juste au dernier moment. Petit passage aux toilettes qui sont là en nombre et direction la ligne de départ. Ok la prochaine fois j’apprends à lire l’anglais… Lorsqu’on me demandait mon meilleur temps sur semi, j’aurais du préciser que depuis je suis devenue un escargot baveux et éviter comme ça de me retrouver dans le premier sas, celui des mobylettes… J’ai en plus dans les pattes les km de la veille et pour tout diner, un hamburger d’un célèbre M parce que les enfants voulaient voir si c’est « comme chez nous dis »… Pas forcément la meilleure alimentation d’une veille de course, même pour moi qui fais n’importe quoi. Petit discours de la grande patronne du marathon, celle qui s’est fait détruire par les français en novembre et hymne américain. Ah cet hymne… Quand on se demande s’il faut en mettre un en France, je réponds oui mais uniquement celui des Etats-Unis ! Quand la voix cristalline commence, le silence se fait dans les rangs et les frissons apparaissent sur les bras.

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Un coup de canon fictif plus tard, je démarre et je comprends dès le premier mile que je vais mourir. Le froid glacial s’engouffre dans mes poumons et même si j’ai déjà couru dans des températures plus basses, je ne l’ai pas fait « vite ». Il me faudra 3 miles pour retrouver la sensibilité des doigts et pour abandonner l’idée de faire un temps ce jour là. Je bascule en vitesse marathon de Paris et je gère tranquille en prenant des photos. Après tout je suis une touriste avant tout non ? Le parcours n’a rien de roulant mais alors vraiment rien… C’est un peu des montagnes russes, on monte et on descend tout le temps avec un « joli coup de cul » à donner vers le bas du parc. Les ravitaillements toujours aussi nombreux, vous distraient un peu et vous rappellent la base : « gatorade, water », c’est bon je suis en terrain connu. 2 boucles plus tard je fonce vers la ligne d’arrivée, 2 heures à oublier sportivement parlant, 2 heures inoubliables où j’ai vraiment couru avec des américains, une vraie course, pas un marathon à touriste !

Je récupère ma couverture de survie, comprends que la médaille il n’y en a pas et je fonce retrouver ma tribu à l’hôtel où ils m’attendent. Et déjà me trotte une idée folle en tête… Il y a 5 semi à New York, c’est ça ? J’aime bien les collections moi…

Le + : le décor de cinéma

Le – : vous oubliez l’enthousiasme des spectateurs, il n’y en a quasiment pas !