J’ai participé : La Color Run – Paris 2014

Je l’attendais de runnings fermes, cette première édition parisienne de la Color Run. Les gens du Nord, pas les derniers à faire la fête, l’avaient déjà inaugurée l’an dernier, nous inondant de photos de sourires de coureurs déchaînés. Alors forcément, je suis allée la tester.

Made in India

C’est en Inde, terre de contrastes, que Holi, la fête des couleurs, est née. Pour l’occasion, les gens s’habillent en blanc, et s’aspergent de pigments de couleurs dans la rue ou lors de grands rassemblements. Et tout finit autour d’un repas grandiose, comme chez nos amis les Gaulois. Chaque couleur a une signification dans cette colothérapie à ciel ouvert : le vert pour l’harmonie, l’orange pour l’optimisme, le bleu pour la vitalité et le rouge pour la joie et l’amour. Mais surtout, pendant deux jours, toutes les castes se mélangent, il n’y a plus d’intouchables ni de notables, mais des hommes et des femmes arc-en-ciel qui pendant un instant oublient où ils sont nés.

color run 2

Woodstock 2.0

Dès l’arrivée sur le parvis de l’Hôtel de Ville il faut se faire une raison : la jeunesse française court, et ne veut pas courir triste. Il y a là des familles au grand complet, petits compris, des copains en bande, et même deux ou trois hippies débarqués de leur Ardèche bien décidés à revivre Woodstock version 21ème siècle. Reconnaissons une chose à l’organisation : pour une première fois, elle a assuré. Après avoir retiré son dossard, il faut se diriger vers les quais juste à côté, fermés pour l’occasion. Différents départs sont prévus pour gagner en fluidité. Sur les quais vous avez des vestiaires pour enfiler le T-shirt réglementaire, certes sponsorisé mais indispensable pour protéger ses vêtements. On oublie la compression, vive le coton ! On récupère ses lunettes de soleil, histoire que tout le monde soit une star le temps de la course et on attend en musique l’heure du départ. Le système de petites vagues est certes un peu pénible puisqu’il faut attendre sagement son tour mais il est crucial pour que tout le monde puisse profiter de la course. Le DJ occupe les esprits et le bitume se transforme en dancefloor, sous le regard surpris et amusé des touristes en goguette.

“Jets de couleurs, ambiance de feu et DJ déchaînés : pour une première, l’organisation a assuré.”

Rainbow warriors

Le principe est enfantin : vous courez pour rejoindre quatre arrêts au stand où vous êtes arrosé par une bande de jeunes survoltés. L’ambiance bon enfant perdure tout au long du parcours avec des arrêts photos « twittées », « instagrammées » ou « facebookées » dans la foulée. On se marre entre copains et on veut que ça se sache ! Ah l’athlétisme comme ça à l’école, aucun doute, il y aurait moins de signatures imitées en bas des dispenses de sport. Certains sont nettement plus colorés que d’autres profitant de chaque arrêt au stand pour se rouler par terre, histoire d’en rajouter. Ça court mais doucement, ça marche mais tranquillement, ça rigole mais fortement ! L’arrivée est tout aussi dingue avec un Trocadéro réquisitionné pour l’occasion. On boit du thé glacé, on mange des barres au soja que nos parents auraient fumées… Direction la scène où un DJ encore plus survolté que les autres donne le rythme et surtout le signal toutes les 15 minutes d’un lancer de couleurs qui à lui seul mérite qu’on fasse 5 km. On nous distribue à l’arrivée notre petit sachet, l’occasion pour les coureurs d’en rajouter, de colorer la vie à l’unisson. L’an prochain c’est certain, ils seront là, bien décidés à replonger dans ce bain de couleurs euphorisant.
Le truc en + : 13 000 participants le 13 avril… Ils l’ont fait exprès ? Et même si ça n’était spécifié lors de l’inscription, une partie est reversée à deux associations : Les Chevaliers du ciel et Rêves de Gosses dont l’acteur José Garcia, présent ce jour-là, est le parrain.